ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 2La dernière sonnerie de la journée retentit, me sortant de mes songes. Un soupir de soulagement collectif se fait entendre. La journée était longue. Faire du 8h / 17h le jour de la rentrée n'enchante personne, pas même les professeurs. Monsieur Marovski souffle un coup, se sentant enfin débarrassé de nous. Rien qu'aujourd'hui, il s'est lassé de nous. Caleb n'arrêtait pas de faire de la merde, suivit par ses amis, et logiquement, l'amusement de tous les élèves.
Je fourre mes stylos dans ma trousse et la remet dans mon sac avec les papiers distribués dans la matinée. Les gouttes de pluie tapent contre la fenêtre, alors j'attrape mon pull gris foncé. Après avoir fermé mon sac, je me lève et sors en même temps que tout le monde.
On est tous pressés de sortir, alors un attroupement se forme devant la porte, nous bloquant quelques secondes, le temps que les gens devant sortent. Dans la hâte, je me prends quelques coups de coudes involontaires.
J'arrive enfin vers l'embrasure, mais, sur le point de sortir, je me fais violemment bousculer. Mon épaule et ma hanche droite frappent durement le cadre de la porte. Je retiens difficilement un gémissement de douleur, ou de surprise, et me retourne vers la personne qui m'a poussée, dans l'intention de l'engueuler. Mais je me replie au moment où je croise son regard.
Mon cœur fait un bon dans ma poitrine quand nos yeux s'arriment et qu'il m'adresse un grand sourire amusé, l'air de se foutre de ma gueule. Je reste figée, à le dévisager.
— Oups ! Je t'avais pas vue ! se marre Caleb, sûrement réjouie de ma douleur.
Je ne prends pas la peine de répondre à sa provocation et lui tourne le dos pour partir. Ce connard à bien attendu qu'on soit seuls pour recommencer. Quel lâche.
J'arpente le couloir un petit bout de temps avant d'arriver devant les toilettes des filles. Les mur carrelés blancs reflètent la couleur rose des cabines tant ils ont été astiqués. Je pense que je ne les ai jamais vus aussi propres. Souvent, les filles s'amusent à écrire sur les murs. Des trucs du genre " kiss marry kill " d'un autre niveau, si vous voyez ce que je veux dire.
Après, je dis chez les filles, mais je n'imagine pas comment les toilettes des gars doivent être dégueulasses ! De vrais crasseux...
J'entre dans la cabine tout au fond du prolongement des toilettes et referme la porte derrière moi. Pour l'instant, aucunes inscriptions ne salis le mur. A voir dans deux-trois mois.
J'abaisse la cuvette et m'assois dessus, posant ma tête contre le mur derrière. Je replis mes jambes sur le socle en plastique et les enserrent de mes bras.
Je ne suis pas énervée de l'altercation que j'ai eue avec Caleb, ni triste. C'est autre chose. Je suis frustrée. Frustrée de ne jamais rien dire, ni rien faire. Je voudrais, mais je n'ose jamais, de peur des représailles.
Je soupire, hésitante. Après, à part me tabasser, qu'est ce qu'ils pourraient faire ? Pas grand chose.
J'avoue, c'est déjà beaucoup.
Si je n'avais pas été dans leur classe, les quatre ne se seraient pas arrêter pour autant, mais là, être bloquée avec eux pendant un an me fait bien peur. L'année dernière, seulement Caleb était avec moi. C'est sûrement pour ça qu'il a pris confiance et est devenu le pire.
Sur un coup de tête, je pourrais penser que me défendre est un principe simple, mais c'est plus facile à dire qu'à faire.
J'ai environ vingt minutes pour errer dans les chiottes avant que ma présence ici soit jugée interdite. Je n'ai pas vraiment le droit de rester ici quand j'ai fini les cours, surtout à la rentrée, parce que tout le monde finit à la même heure. Par contre, quand je finis avant dix-huit heures, j'ai tout le loisir de faire ma vie dans l'établissement comme bon me chante. Je vais souvent à la bibliothèque pour réviser, jusqu'à ce que la bibliothécaire me dégage parce que le lycée va fermer. Elle est plutôt sympa.
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𝐑𝐞𝐦𝐞𝐦𝐛𝐞𝐫 𝐌𝐞
RomanceJune, élève de dernière année de lycée, divague quotidiennement entre son harcèlement, son ex malsain et ses parents abusifs. Alors que rien ne semble être pire pour elle, l'un de ses bourreaux, Ayden Bliss, emménage dans la maison voisine. Malg...