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La Réminiscence de la Sokovie (Partie 3)

Un an et demi s'était écoulé depuis la bataille contre Hydra, et le monde semblait avoir repris son souffle, sauf pour Wanda Maximoff. Chaque jour, elle se rendait à l'hôpital de New York où Mira Ivanov était toujours dans le coma. Un mélange de culpabilité, de tristesse, et d'espoir pesait sur ses épaules chaque fois qu'elle franchissait les portes de cet immense bâtiment. Elle se souvenait encore de ce qu'elle avait ressenti en voyant Mira se sacrifier, bravant sa propre rédemption pour sauver Wanda et neutraliser Reinhardt. Et depuis, elle n'avait cessé de l'attendre.

L'air froid de New York traversait les rues, portant avec lui l'odeur de l'hiver. Wanda, emmitouflée dans un manteau noir, longeait les trottoirs de la ville, les pensées ailleurs, dans un passé encore brûlant. En un an et demi, tant de choses avaient changé. Elle et Natasha avaient partagé une relation brève mais intense, un refuge émotionnel dans le chaos qui avait suivi la bataille. Deux mois d'une proximité qui, finalement, n'avait pas su combler le vide que chacune portait en elle. Leur rupture avait été douce, naturelle. Elles étaient restées de proches amies, soutenant toujours la cause de la justice ensemble, mais sans la tension amoureuse qui avait temporairement uni leurs douleurs.

Cependant, pour Wanda, la véritable raison de son cœur lourd résidait toujours dans cette chambre d'hôpital où Mira gisait, entre la vie et la mort. Chaque jour, elle venait, parlait à Mira, espérant que ses mots franchissent la barrière du coma. Elle racontait des anecdotes, lui parlait de ses sentiments, de ses regrets, parfois elle restait silencieuse, se contentant de tenir sa main, de la réchauffer.

Aujourd'hui, alors que la neige tombait doucement derrière les fenêtres, Wanda franchit la porte de la chambre, sentant l'air stérile et froid de l'hôpital. Elle s'assit sur la chaise habituelle, à côté du lit, et fixa le visage de Mira, paisible et pourtant si lointain.

« Salut Mira« , murmura Wanda en prenant sa main dans la sienne. « Je me demande toujours si tu m'entends. Je me demande si tu sens que je suis là... Je ne t'abandonnerai pas, tu sais. Pas après tout ce qu'on a traversé. »

Elle fit une pause, fixant les traits délicats de Mira, immobiles, mais vivants. Une larme coula sur la joue de Wanda, mais elle l'essuya rapidement.

« Je me sens tellement stupide parfois... À rester là, à attendre que tu te réveilles, alors que je devrais peut-être avancer. Mais je ne peux pas. J'ai essayé, Mira, vraiment. Natasha m'a dit que je devrais vivre, reprendre ma vie, mais... je ne peux pas te laisser seule. Pas toi.«

Wanda baissa la tête, son front frôlant la main de Mira. Le silence de la chambre était assourdissant, comme un rappel constant de l'absence.

« Je me demande ce que tu dirais, si tu te réveillais. Si tu serais fière de moi... ou si tu m'en voudrais de ne pas avoir su te protéger ce jour-là. » Sa voix se brisa légèrement. « Peut-être que tu ne veux pas te réveiller... après tout, qui pourrait te blâmer après tout ce que tu as traversé ?«

Wanda respira profondément, tentant de ravaler ses émotions, mais elles étaient trop fortes. Son cœur battait dans sa poitrine comme un tambour, et pour la première fois depuis des mois, elle sentit une colère sourde monter en elle.

« Réveille-toi, Mira ! Je t'en supplie... » Ses mots s'échappèrent dans un chuchotement désespéré. « Je ne peux pas continuer à vivre sans toi. J'ai besoin de toi.«

Les larmes dévalaient maintenant ses joues, incontrôlables. Wanda, d'ordinaire si forte, si résiliente, se sentait brisée. Pendant longtemps, elle avait repoussé ses sentiments pour Mira, les masquant derrière la guerre, derrière les responsabilités. Mais maintenant, face à ce corps endormi, elle ne pouvait plus mentir à elle-même. Elle l'aimait. Elle aimait Mira, bien au-delà de la camaraderie née sur le champ de bataille. C'était plus profond, plus douloureux que tout ce qu'elle avait jamais ressenti.