21.|| Le passé ||

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Elijah

— Je n'aurais jamais du écouter Esther. Cette abominable sorcière ne sait rien faire de bon, annonçait Emma avec mépris et je ne pus m'empêcher de lui lancer un bref regard du coin de l'œil.

— Ah... ça ne fait même pas dix secondes que tu as commencé à parler et voilà que tu remets la faute sur quelqu'un d'autre. Très maternel de ta part, répondait mon enfant avec détachement.

Cela ne faisait que quelques heures depuis notre rencontre mais son apparence, qui était la parfaite association entre mes traits et ceux de mon épouse, me fascinait toujours autant.
Le bonheur que j'avais ressenti en la voyant, se tenant devant moi en chair et en os pour la première fois, avait vite été étouffer par la peur face à la réalité.

— Je crois bien que ce que ta mère veut dire c'est que notre ignorance sur ton existence est le fruit d'une des nombreuses manigances d'Esther.

— Vous voulez dire que vous ne saviez pas que vous aviez un enfant, même si vous aviez eu neuf mois pour le réaliser, et que c'est ma propre grand mère même qui m'a fait passé pour morte? Vivement que cette conversation se termine pour que je puisse m'échapper loin de vous, déclare-t-elle, un faible rire échappant ses lèvres tandis que je pouvais apercevoir la douleur marquer un peu plus les traits de ma femme, ce qui, par ailleurs, ne me plaisait certainement pas.

Assez. Emma, pourrais-tu nous laisser seuls un instant je te prie?

Je ne me donnais pas la peine d'attendre une réponse de sa part, pensant avoir été assez clair, et m'approchais de l'objet de nos tourments.

— Non, Elijah-

S'il te plaît, Emma.

Je percevais les battements réticents de son cœur mais la satisfaction m'envahit lorsque j'entendis la porte se refermer, me permettant ainsi de porter entièrement mon attention sur ma fille.

— Je n'imaginais pas ma première conversation père-fille dans ce genre de circonstances, annonce-t-elle, observant les chaînes qui la retenaient captive.

Je ne pouvais empêcher la culpabilité de m'envahir, la voir dans ces conditions me déplaisait également.

— Je crains fort que des situations désespérés font appel à des actions tout aussi désespérées.

— J'avais entendu des rumeurs sur toi. Je dois dire que je suis déçue, je m'attendais vraiment au grand sage dont tout le monde parlait. Mais voilà que tu retiens ta propre fille contre son gré.

— Crois-le ou non ma chère, cette situation me fait tout autant souffrir que toi.

— Alors laisse-moi partir.

— Je ferais du mal non seulement à ta mère mais aussi à moi même.

— Pourquoi ? Crois-moi si c'est par rapport à la-

— Nous t'aimons Abby, l'interrompis-je. Nous t'aimons bien plus que tu ne pourrais l'imaginer. Et crois-moi, un amour accumulé durant mille-années peut vite devenir auto-destructeur. Nous n'avons pas pu le faire dans le passé, mais nous comptons bien te prouver cet amour que nous te portons durant les prochaines décennies qui viendr-

— Comment tu peux être aussi sûr que je vous laisserai faire? Ne sous-estimes pas mes pouvoirs.

— Loin de là Abby, dis-je, ne pouvant m'empêcher d'afficher une mine amusée.

S'il y avait bien une chose qu'elle devait savoir, c'est que j'étais le premier à avoir conscience de l'étendue des pouvoirs que cette famille possédait.

— Cependant, il faut que tu saches que peu importe à quel point tu aurais aimé qu'il en soit autrement, tu as hérité de mes traits tous comme ceux de ta mère alors d'une certaine manière nous te connaissons. Nous savons que tout ceci n'est que le fruit de la rancœur, et tout comme notre amour, il a grandi en toi comme une abomination durant mille longues années. Et nous somme là pour ça. Pour que tu n'aies plus à porter ce lourd fardeau, expliquai-je avant de sentir un pincement au cœur en voyant la barrière qu'elle avait dressée, défaillir durant la moitié d'une seconde.

— Laissez. Moi. Tranquille. Bon sang il faut vous parler en quelle langue?!

Un soupir franchit la barrière de mes lèvres tandis que je me levais pour me diriger vers la sortie.
Mais avant de la laisser seule, je ne pouvais m'empêcher de lui dire:

— Le sang qui coule dans tes veines t'empêcheras, malheureusement, d'avoir ce que tu désires.

La voix irritée de Marcel parvient à mes oreilles et je me dirige de suite vers lui.
Et la frustration m'envahit lorsque je le vis lever la voix sur ma femme qui, quant à elle, était bien trop perdue dans ses pensées pour y prêter attention.

— Je te suggère de baisser d'un ton Marcellus, annonçai-je calmement même si je ne dissimulais pas la menace qui planait dans le timbre de ma voix. Je n'apprécie pas que tu t'adresses de la sorte à ma femme.

Elijah, menace la principale concernée, sortant de sa transe.

— Oh pitié Elijah, épargne-moi ta fausse noblesse et dis-moi ce qui se passe et quels sont vos liens avec Abby?!

— Je ne crois pas que tu sois en position d'exiger quoique ce soit Marcellus.

Sur ce, il avançait vers nous, la colère émanant de son corps.

— C'est ma ville, mon territoire, je me dois de savoir quelle genre d'abomination y vit! Crie-t-il, et à peine une seconde ne s'écoulait avant que son corps ne se retrouve suspendu en l'air.

— Son espèce ne court peut-être pas les rues, mais cela ne fait certainement pas d'elle un monstre, menaçais-je, resserrant ma prise autour de son cou.

— Tu as raison, la vraie abomination c'est toi et toute ta famille, marmonne-t-il avec difficulté.

L'affection que je lui porte semble s'effacer sous le poids de ma colère et pendant un instant, lui arracher le cœur semble être une option lorsqu'une force, semblable à la mienne, me propulsa sur le mur.

Elijah, menace à son tour la voix de mon frère.

— Garde ton petit protégé sous contrôle Niklaus, car je n'hésiterais pas à lui ôter la vie s'il commet à nouveau l'erreur de manquer de respect à ma famille.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 12 ⏰

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The broken wife || Elijah MickaelsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant