IIIIIII. Redirection infinie

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Lucas. C'était la personne la plus importante pour comprendre ce qui se tramait. Le pensionnat cachait sans nul doute la réponse, mais l'un était plus proche, malgré son inaccessibilité. Il était encore temps de chercher où il se trouvait. Nate quitta sa sœur angoissée par son trou dans le ventre sans fournir d'explication.

Il alla jusqu'au supermarché sans nom, et tomba sur celui qu'il n'avait plus très envie de voir :
— Monsieur Nate Ableron le plus puissant de tous les Dieux ! hurla Jack.
— De pire en pire, en fait...
— De quoi parlez-vous ?
— Mon aversion pour les tests psychotechniques s'accroît à mesure que je vous rencontre. J'aimerais qu'on recrute des gens un peu plus intelligents.
— Je le prends très mal, mais puisque cela vient d'une entité suprême, je vais accepter et me jeter sous un pont !
— Ce n'est pas non plus ce que je vous souhaite ! s'alarma le détective. Pitié, plus de mort, plus de violence, j'en ai ma claque. Je ne sais pas depuis combien de temps je subis ces écrasements, mais stop.
— Ravi de vous avoir aidé, alors. sourit l'agent en blanc.

Nate ne prit pas la peine de lui répondre et entra tout de suite dans le magasin. Il se précipita vers la caissière, et s'accouda au comptoir.
— Monsieur, bonjour ?
— Nate Ableron du Butterfly Club, je viens interroger Lucas. Vous allez me dire que votre boss n'est pas là, mais j'ai besoin de le voir au plus vite.
— Si-Si vous voulez, il s'est rendu chez l'horloger. Il-Il avait besoin de réparer un truc.
— Merci infiniment !

Et il entama cette course poursuite en direction de la résidence de sa sœur. Cette vieille boutique au coin de la rue passait inaperçue, et cet horloger l'était depuis le départ. Il était la clé dont avait besoin Nate, pour retrouver Lucas. Malheureusement, il arriva encore une fois trop tard. Il poussa la porte, et le vieillard l'accueillit avec un grand sourire caché derrière son imposante barbe grise.
— Bonjour, Jeune homme. Puis-je vous aider ?
Il vit la jolie montre au poignet du vendeur, qu'il n'avait pas remarquée la première fois. Puisqu'il pouvait revenir dans le temps, pourquoi ne pas en acheter une aussi ?
— Évidemment. Je voudrais votre plus belle montre.
— Oh, voilà un amateur qui n'a pas peur de débourser une fortune. s'amusa-t-il. Une couleur vous intéresse en particulier ? Un matériau ? La beauté est subjective, vous savez. Je ne peux pas décider de laquelle est la plus belle sans votre avis.
— Vous marquez un point. répondit Nate en le suivant jusqu'au comptoir.

La pièce était circulaire, gigantesque, et vide. Toutes les horloges et montres étaient aux murs, et le reste n'était pas décoré. Il y avait juste le plan de travail au milieu, un peu en retrait.
— Je ne m'y connais pas, en fait, c'est simple une folie. Spontanément, j'ai vu votre montre, et j'ai eu envie d'en avoir une.
— C'est encore plus intéressant, alors. Venez avec moi, je vais vous présenter la collection la plus intéressante.
Il ouvrit une boîte dorée, et quatre cadrans ainsi que leurs maillons se dévoilèrent tout doucement. Au centre, sous les aiguilles, il y avait des motifs de papillon.
— Ma collection préférée. sourit-il.
— Elles sont magnifiques. admit Nate. Vous les avez fabriquées vous-même ?
— Tout est artisanal, ici, en effet. Je veille même à ce que le verre résiste en cas de choc. S'il se brise, c'est que vous aurez vraiment frappé quelque chose avec, en y mettant toute votre force. Mes matériaux sont polis et parfaitement équilibrés, légers comme l'air.
— Ce motif, là... réfléchit le détective. C'est en référence aux papillons que vous voyez tous ?
— Je ne comprends pas de quoi vous parlez. sourcilla l'horloger. Je n'ai jamais vu un papillon dans cette ville, en dix ans.

Nate n'eut pas de mal à le croire. Sa sœur n'était pas affectée par le poison. Cet hermite ne devait pas être la cible de la paranoïa collective, sûrement constamment cloîtré dans son atelier.
— Je vais prendre la bleue.
— Elle sied à votre regard, je suis également convaincu par votre choix. Vous me rappelez quelqu'un, vous savez... Des yeux téméraires. La fougue de la jeunesse, qu'est-ce que cela me manque.
— Vous ne sortez jamais d'ici ? demanda son client.
— Je n'ai pas grand chose à faire de plus que fabriquer mes horloges, vous savez.

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