𝟐𝟏/ 𝐌𝐞𝐧𝐚𝐜𝐞 𝐢𝐦𝐦𝐢𝐧𝐞𝐧𝐭𝐞

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Australie, Sydney, 7 février 2023

Lydia :

C'était quoi ce bordel, c'était quoi ce putain de bordel ! J'ai failli mourir plus d'une fois en moins de 20 minutes. Qu'est-ce qui vient de m'arriver ?

Ça fait environ 5 minutes que je suis là, à regarder dans le vide sans parler, n'entendant que des voix lointaines. Paniquées ? Ou juste en train de parler ? Je ne vais pas mentir, là maintenant je m'en fiche.

Nous sommes allés à la maison de James il y a environ 10 minutes quand soudain j'ai aperçu une grosse tache rouge recouvrir le côté gauche du t-shirt de Diony. Sur le moment, mon cœur s'est emballé tellement vite que j'ai cru que j'allais tomber dans les pommes. Mais quand j'ai vu que Diony ne réagissait pas à sa blessure, je n'ai pas compris tout de suite. Je suppose qu'il n'a pas ressenti la douleur sur le moment ? C'est normal ? Sûrement.

James a directement appelé, si j'ai bien compris, un docteur pour examiner la blessure de mon colocataire. Mais celui-ci n'est toujours pas arrivé, et depuis ce moment, comme je l'ai dit, je ne fais attention à rien d'autre que ma respiration. Mais sincèrement, il m'est arrivé quoi ? Qui étaient ces gens qui voulaient du mal à Diony et à moi ?

Alors que je commençais à reprendre mes esprits, je tourne la tête du côté où se trouvent les garçons. Une femme, un peu âgée, environ dans la quarantaine, est avec eux. Je vois ses lèvres bouger, mais je n'arrive pas à comprendre ce qu'elle dit. Je suis presque sûre qu'elle s'adresse à Diony. Elle a des cheveux blonds avec quelques mèches blanches et, ce que je remarque, de très jolis yeux verts. Après mon observation, je remarque qu'elle ne regarde pas Diony en parlant, elle me fixe avec un air de compréhension. Je ne veux pas de sa pitié si c'est ce qu'elle ressent. Diony, vu sa tête, commence à ressentir la douleur. Il a mal. Mais alors que je reprends peu à peu mes esprits, la femme s'approche de moi avec un sourire plein de compassion avant que je voie à nouveau ses lèvres bouger. Je me concentre sur ce qu'elle me dit :

- Ça va ma jolie, tu n'as rien eu ? Tu tiens le coup ?

Quelle question ! Je hoche la tête positivement, mais je veux savoir à tout prix pourquoi nous avons été suivis et pourquoi on est chez James !

C'était peut-être la première option à laquelle il a pensé, ou bien c'était prévu. Je me monte la tête, il faut que je décompresse.

- Tu veux sortir prendre l'air ? Nous allons te ramener chez toi !

Est-ce qu'elle lit dans mes pensées ? D'un coup de nerfs, je la regarde et je lui balance avec haine :

- Putain, je ne veux pas qu'on me ramène, je veux comprendre ce qu'il nous est arrivé, je veux comprendre pourquoi ils nous ont suivis et tiré dessus, merde !

Une larme dévale ma joue à toute vitesse sans que je ne puisse la retenir. Je dois avoir l'air pitoyable, tout le monde me regarde comme si j'étais folle, comme si la situation était normale. ELLE N'EST PAS NORMALE !

Elle tourne la tête vers les garçons qui ont l'air aussi perplexe qu'elle, mais contrairement à James, Diony garde un regard fermé. Peut-être qu'il ne veut pas montrer qu'il a mal ? Il peut le montrer, moi, je pleurerais de douleur, je me tordrais dans tous les sens si c'était mon cas. Quelques secondes après, des coups retentissent à l'entrée de la maison. La femme qui me parlait auparavant se retourne vers moi pour se lever et me tendre la main, tandis que James se dépêche d'aller voir qui se trouve à la porte.

- Notre médecin est arrivé, ne t'en fais pas pour Diony, tout va bien se passer. Suis-moi, nous allons aller dans le jardin, me dit-elle.

Je la regarde, perplexe, quelques secondes, puis je me résigne à la suivre.

this roommateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant