La tisseuse.

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Je ne sais par où commencer.

Ou plutôt, je ne sais plus.

Tout est trouble.

Tout est flou.

C'est pour cela que j'ai du mal à comprendre lorsque les autres racontes leurs traumatismes d'une exactitude stupéfiante.

Le jour, l'heure et la date.

Comment s'en souvenir ?

Après tout, ce n'est qu'un jour comme un autres.

Enfin à ce qu'on croit.

« - Papa, pourquoi les gens ne m'aiment pas?

Lui demandais-je souvent pendant que nous nous reposions a la lueur du soleil, et lui me répondait d'une voix douce et suave :

- Parce que les autres ont peur de ce qui est différent. »

« Moi aussi j'ai remarqué qu'ils étaient différents, mais pourtant, ça ne m'a jamais dérangé ! »

Malgré ce qui nous sépare, on pourrait tout de même essayer de vivre tous ensemble, non?

En harmonie.

Longtemps, j'ai cru à cette conviction idiote.

Mais à présent, je sais que cela ne pourra être possible.

Dans ce monde où je n'ai pas ma place,

où la tyrannie des deux bras, deux jambes fais la loi,

Chaque instant m'est compté.

Je ne suis pas aimé.

Je l'ai bien compris.

j'ai déjà eu des petites aventures avec ces personnes.

Et leurs yeux trahissaient leur haine.

Leur dégoût.

Mais ce n'est pas pour autant qu'il me faisait du mal...

Parfois juste ils s'écartaient sans se soucier de moi.

D'autre disaient simplement.

« Ah quelle horreur. »

Mes parents le disaient souvent :

« Fais attention.

Tu es fragile.

Ils ont des armes puissantes.

Tu dois marcher plus vite. »

Heureusement, quelques-uns comme toi ont une taille plus imposante permettant de repousser ces personnes, mais toi, s'ils te voient, il te tueront. »

Je n'y croyais pas...

Les seuls pensées qui me reviennent sont leurs cries.

La terreur.

Leur regard.

De l'agitation général autour de moi lorsque je l'ai aies vu.

Lorsqu'ils m'ont trouvé.

Bien sûr

Était-ce parce que j'étais plus petit ?

Plus jeune, j'aimais les caves.

Mes parents en avaient une.

Je me souviens de la chaleur des rayons de soleil.

À présent je suis adulte et j'ai quitté le cocon parental.

Et même si par rapport aux autres ma hauteur n'est pas incroyable.

Mes poils ont poussés.

Mon abdomen a gonflé.

Pourtant mes activités sont restée les mêmes.

Jouer dans le jardin.

Collectionner différents insectes.

Me reposer dans des endroits chaud et sec.

Dans le calme.

j'ai appris à maîtriser puis à tisser les fils de ma vie seule.

Plus jeune, j'aimais les caves.

Mes parents en avaient une.

Je me souviens de la chaleur des rayons de soleil.

Et j'ai battit ma maison de ma propre volonté.

Là où les autres ne me verraient pas.

Il fallait tout de même rester prudent.

Dans cette nouvelle demeure.

Je vivais paisiblement avec quelques réserves de nourriture.

Tout allait bien et rien ne pouvait déranger cette plénitude.

Pourtant...

... un cri de terreur

Un hurlement

Un réveil en sursaut.

Et le gaz qui s'abat sur moi.

Un coup de bombe, équivalent à de la lacrymogène m'asperge brutalement.

Je veux m'enfuir mais je n'ai pas le temps.

Mes multiples bras ne me permettent pas d'aller plus vite.

Plus loin.

D'autres géants arrivent à leur tour.

Juste pour me voir.

Et poussent alors un bruit d'effroi.

Je n'arrive plus à respirer.

Je titube.

Au loin, j'appercois un homme s'armer d'un manche en bois...

Un balai poussiéreux qui m'offrait refuge lorsque je partais à l'aventure.

Il s'approche d'un pas vif

Je ne suis pas assez rapide.

Il me frappe.

Son coup est puissant.

Je suis touchée.

Mes bras titubent et tentent de me faire quitter la pièce.

Mais ma détresse les horrifies d'avantage.

Ils paniquent en pensant sûrement que je veux les attaquer.

Je ne peux rien faire

Impuissant.

Incroyablement petit.

« Tues là ! Tues là ! »

Ne me tuez pas.

En vérité c'est moi qui panique encore plus qu'eux.

Un autre coup touche mon abdomen.

« elle ne bouge plus ! »

Ça sonne.

Je n'entends plus rien.

« Quelle horreur, fais là sortir ! »

Et alors que le balai me brosse jusqu'à la sortie en essayant de garder mon corps indemne.

Mes yeux se posent lentement sur ma maison.

Anéantie.

Mon garde mangé...

Vidé.

Mon travail.

Détruit.

Ma toile.

Brisée.

Encore une fois.

Rien ne changera.

Je ferme les yeux jusqu'à ne plus sentir où on m'emmène.

« J'ai horreur des araignées ! »

𝓛𝓮 𝓹𝓮𝓽𝓲𝓽 𝓵𝓲𝓿𝓻𝓮 𝓭𝓮 𝓬𝓾𝓻𝓲𝓸𝓼𝓲𝓽é. -𝔗𝔥𝔯𝔦𝔩𝔩𝔢𝔯 𝔖𝔱𝔬𝔯𝔦𝔢𝔰-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant