Il était 23h45, et la soirée s'étirait tranquillement dans le salon familial.Louise était assise avec sa mère, son frère et Max, leur golden retriever.
Son père n'était pas encore rentré du travail.
La télévision diffusait un bruit de fond, tandis que sa mère terminait la vaisselle.
— Il faut sortir Max, dit-elle en essuyant ses mains sur un torchon.
— J'y vais, répondit Louise, se levant avec un soupir.
Elle enfila sa veste, attacha la laisse de Max, et sortit dans l'air frais de la nuit.
Elle mit ses écouteurs, laissant la musique remplir le silence de la rue.
Les trottoirs étaient déserts, le quartier plongé dans une tranquillité presque étouffante.
Après une dizaine de minutes à faire le tour du pâté de maisons, elle revint devant chez elle.
Elle chercha machinalement ses clés dans ses poches... mais elles n'y étaient pas.
— Oh non... j'ai oublié mes clés, grogna-t-elle en levant les yeux vers la maison.
Max se figea soudain, ses poils se dressant sur son dos. Un grondement sourd s'échappa de sa gorge.
— Tais-toi, Max, qu'est-ce qui t'arrive ?
murmura-t-elle, plus pour se rassurer elle-même que pour calmer le chien.Elle s'approcha de l'interphone et appuya dessus, son regard cherchant une lumière dans la maison.
Rien.
Pas un bruit.
Pas un mouvement.
Pourtant, sa mère était dans la cuisine lorsqu'elle était partie, et son frère ne quittait jamais la télévision.
— Maman ?! cria-t-elle à travers l'interphone. C'est moi, ouvre !
Silence.
Un silence qui semblait peser sur elle, l'oppressant.
Le grondement de Max s'intensifia.
Elle sortit son téléphone et appela sa mère.
Directement sur le répondeur.
Elle tenta son frère.
Les sonneries s'enchaînaient sans réponse.
Le souffle de Louise s'accéléra.
Elle sentit un frisson la parcourir.
La rue, d'un coup, s'éteignit.
Les lampadaires, les lumières des maisons voisines, tout disparut dans l'obscurité.
Une obscurité dense, presque palpable. Son cœur battait si fort qu'elle avait l'impression qu'il allait exploser.
Elle retira ses écouteurs d'un coup sec et le silence assourdissant de la nuit lui parvint, interrompu seulement par le grognement furieux de Max.
Elle regarda autour d'elle, mais il n'y avait personne.
Juste elle, le chien... et cette obscurité menaçante.
Soudain, un bruit sourd. Elle tourna brusquement la tête vers la terrasse : la porte-fenêtre venait de s'ouvrir, lentement, comme si quelqu'un l'avait poussée. Son souffle se coupa.
— Maman ?! cria-t-elle à nouveau, la voix tremblante.
Elle se précipita vers la terrasse, traînant Max derrière elle.
Mais en s'approchant, elle réalisa que la maison était plongée dans le noir complet.
Pas une lumière, pas un signe de vie.Elle entra, le cœur battant à tout rompre.
La maison était glaciale, étrangement silencieuse.
Max restait à ses côtés, ses grognements s'intensifiant, ses yeux fixés sur l'obscurité devant eux.
— Maman... ?
Elle fit un pas vers le salon, mais quelque chose n'allait pas.
Elle s'arrêta net.
L'air semblait lourd, oppressant. Un froid étrange envahissait la pièce, comme si la chaleur familière de sa maison s'était évaporée.
Puis, elle le vit.
Une silhouette, immobile, dans l'ombre près du canapé. Trop grande pour être celle de son frère. Trop massive pour être celle de sa mère.
— Papa ? appela-t-elle, mais sa voix se brisa.
La silhouette ne bougea pas. Elle resta figée, comme si elle l'observait.
Elle fit quelques pas dans le salon, cherchant à tâtons l'interrupteur.
Sa main toucha finalement le mur et elle appuya nerveusement.
Rien.
La lumière refusait de s'allumer.
Soudain, un bruit derrière elle.
Elle se retourna brusquement, mais tout était plongé dans une obscurité complète.
Elle sentit son cœur manquer un battement.
— Maman ? Papa ?! cria-t-elle, désespérée.
Et c'est à ce moment-là que les lumières s'allumèrent d'un coup, inondant la pièce de leur éclat.
Louise sursauta violemment et se retourna, les yeux écarquillés, prête à se défendre.
Devant elle, dans le salon, sa mère, son père, et son frère se tenaient là, souriants, une énorme bannière accrochée au mur derrière eux où on pouvait lire : « Joyeux anniversaire ! »
Ils éclatèrent tous en chantant :
— Joyeux anniversaire, Louise !!
Louise resta bouche bée, le cœur battant encore à tout rompre.
Elle avait passé les dernières minutes dans une terreur grandissante, persuadée qu'un danger la guettait dans l'obscurité.
Mais tout cela n'avait été qu'une mise en scène.
Un frisson parcourut encore son corps, mélange de soulagement et d'incrédulité.
— Vous êtes... vous êtes sérieux ?! souffla-t-elle, une main posée sur sa poitrine pour calmer les battements frénétiques de son cœur.
Sa mère s'avança vers elle en riant.
— On voulait te surprendre ! On a tout coupé pour que tu ne te doutes de rien.
Louise éclata de rire, encore secouée par la peur.
— Eh bien... c'était réussi.
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𝓛𝓮 𝓹𝓮𝓽𝓲𝓽 𝓵𝓲𝓿𝓻𝓮 𝓭𝓮 𝓬𝓾𝓻𝓲𝓸𝓼𝓲𝓽é. -𝔗𝔥𝔯𝔦𝔩𝔩𝔢𝔯 𝔖𝔱𝔬𝔯𝔦𝔢𝔰-
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