Chapitre 10 - La fin d'une ignorance

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Dante


— Debout mon lapin.

Je sursautai si violemment que je crus que mon cœur avait brisé mes côtes. Je touchai mon buste une fois les yeux ouverts. Je fusillai Oren du regard. J'avais cru, par réflexe, que mon partenaire de cellule essayait de me tuer ou que sais-je encore de mauvais ! Bordel... Je saisis Oren par sa veste et le renversai sur le matelas. Ce malade pensait vraiment s'en sortir après avoir failli me faire crever de façon aussi nul ?

— Tu penses pas que tu vas un peu trop vite ? On se connait depuis un tout petit peu plus de deux jours. Je n'ai pas l'habitude de coucher si vite.

Je levai un sourcil amusé. Je devais reconnaitre que sa grande bouche me plaisait. Dans un sens non sexuel, ce mec était amusant. Je retrouvai un peu de moi dans ses taquineries et une discussion avec nous deux ne pouvait être que lunaire. À vrai dire, ça me faisait doucement rire de retrouver une bonne entente comme ça avec un autre que Break ou Ivan.

— Non ? Mince. Et moi qui comptais te prendre en petit déjeuner.

Mais ce malade me donnait parfois des frissons face à son sourire. Il souriait, tout le temps, sans relâche, comme si ça allait le tuer de ne pas le faire. Peut-être que c'était le cas ? Qui pouvait bien savoir ! Ou alors il était fou. Autant que moi. Il avait quand même avoué avoir eu envie de réduire le corps du garde en bouillis, et j'avais été d'accord avec cette idée. Pour toute réponse, il attrapa ma main qui tenait fermement son vêtement.

— J'ai assurément l'air délicieux, mais on va remettre ça.

Et sans effort, il me souleva, me sortit du lit et me tendit la petite pilule : le canaliseur, pour mes phéromones. Il s'était assuré hier que je le prenne et il en était de même aujourd'hui. Il me tendit le petit médoc et je tirai la langue. Il l'y posa et je l'avalai sans effort.

— Pourquoi tu m'as réveillé ? m'enquis-je.

Il s'attelait déjà à fouiller dans des tiroirs pour me trouver une tenue. Les chambres n'étaient pas très grandes. À vrai dire, elles devaient faire la taille d'une cellule, à la différence que je l'avais pour moi seul et qu'elle était convenablement équipée. Maintenant je comprenais pourquoi en prison, les autres disaient avoir mal au dos. On dormait sur du métal finalement, mais ici, le lit était d'un moelleux qui m'appelait sans cesse !

— Aujourd'hui, toi et moi, on sort. Je vais t'apprendre quelque base de survie au cas où tu sois livré à toi-même à un moment. Et si tu as des questions, ce sera l'occasion.

Ouais, ça m'allait. Plus que bien même !

Il me tendit une tenue, des plus simples. Je me changeai sans attendre : pantalon et... Malik me l'avait dit... ah oui ! Chemise ! Je regardai dubitativement les lacets sur ma poitrine et je relevai la tête vers Oren. Ce dernier, vraisemblablement surpris, me regardait déjà, un sourire différent au visage. Je l'interrogeai silencieusement, mais il secoua la tête dans un rire avant de s'approcher.

— Tu dois juste nouer ça pour que ça tienne.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Je le gratifiai d'un sourire avant d'être plus attentif à ma tenue et... Le regard appréciateur d'Oren ne m'échappa guère.

— Tu mourrais d'envie de me voir avec mes plus grands avantages ? taquinai-je.

Un doigt sur le menton, il prit un air innocent avant de rapidement abandonner.

— Les omégas sont ce qu'il y a de plus beau en ce monde. Mais si ça ne te plait pas, tu peux en choisir d'autres.

— Plaire, c'est pour ça que je suis né, assurai-je fièrement.

OUTSIDER - JOUEUR 7 (Dante)/(Omegaverse)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant