Chapitre 4 - La fin des égalités

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Dante


— Alors... on va juste continuer de se regarder dans le blanc des yeux ? Parce que, ouais, je veux bien dire que vous avez un charme particulier qui attire l'œil, mais ça commence à devenir un peu gênant.

Putain ouais, c'était le cas de le dire ! Déjà que me faire jeter sur une chaise comme les pions jetaient les draps en prison s'était déshonorant, mais si en plus je devais encore les regarder dans les yeux une minute de plus, j'allais craquer. Je supportais pas le silence. Hé, j'avais vécu dans le bruit toute ma vie alors là... merde, c'était angoissant quoi ! Je me redressai sur ma chaise et je penchai même mon buste vers eux. Si je pouvais pas me lever, je voulais au moins me rapprocher un peu de ces deux énergumènes.

— Et puis, c'est pas que j'aime pas être le centre de l'attention, mais ça me tend un peu toutes ses paires d'yeux sur moi, chuchotai-je.

Je jetai un regard autour de moi pour appuyer mes propos. Parce que c'était une chose d'être face à eux ! Mais s'en était une autre de voir tous ces gars, aussi étranges les uns que les autres, penchaient de leurs étages pour me voir. On avait marché jusqu'ici. Cette... planque... elle était pas très grande en longueur, moins que la prison et qu'à l'extérieur, mais ça avait toujours cette hauteur abusive. Donc cet endroit, au complet, était encore plus grand que je ne l'avais pensé au premier abord !

— Hé, ça va faire... au moins quinze minutes que vous dites rien, ça devient gênant. Et je compte même pas les... je sais pas combien de minutes qu'il a fallu pour arriver ici. Ok, mes jambes étaient un peu fatiguées, mais c'est bon !

Celui qui ne portait pas le masque était assis sur une chaise. Il m'écoutait, sans broncher, un sourire aux lèvres, et l'autre, debout à côté de lui, arborait toujours ce masque de lapin qui faisait la moitié de son visage. Celui-là était assurément muet, vu qu'il m'avait pas causé une fois ! Et glacial aussi. Oh, ses phéromones l'étaient en tout cas. Elles étaient froides, me donnaient des frissons et s'électrisaient presque lorsque d'autres effluves approchaient ! Seule celle de l'autre mec ne se faisait pas repousser. Et quant à ce dernier, les siennes étaient plus sereines. Je voyais mal ce qui aurait pu les perturber ! Il ne repoussait aucune autres. Et à vrai dire, aucune ne tentait de s'approcher.

— Alors... ?

— Et où irais-tu si on te laisse gambader mon lapin ? Tu ne connais rien d'ici. Tous frais sortis de la prison, qui sait qui pourrait tenter de te croquer et on ne voudrait pas embêter Jill en perdant son protégé.

Ah ! Il parlait enfin le serein !

— Nulle part, assurai-je. Je reste bien au chaud dans mon trou. Je suis pas con, encore moins inconscient. Mais vous pouvez me dire ce que je sais pas. Genre... on est où ?

Il tapota son menton et son large sourire dévoila ses canines tranchantes. J'avais eu le temps de le regarder en détail et bordel ce qu'il était étrange. Lui et tous ceux dans ce repaire !

Ils avaient tous, ou presque, des cicatrices et chacune d'elles était refermée avec des genres... j'en savais rien. C'étaient des genres de petits métaux incrustés dans leurs chairs, comme si leurs plaies ne guérissaient pas, mais qu'ils devaient les garder fermés. Tout ça sur une peau grise, mais... vraiment grise ! Comme l'acier ! Et ils avaient des trous dans les oreilles dans lesquelles étaient glissés des anneaux de fers. Et leurs cheveux... ils étaient blancs, comme les miens. Mais c'était la première fois que je pouvais voir ça sur un autre que moi ! Et c'étaient sans parler de leurs yeux, jaunes pâles.

J'en savais quelque chose. Je reconnaissais peut-être pas les couleurs, mais le jaune, ça me connaissait ! Les pions avaient des badges de cette couleur.

OUTSIDER - JOUEUR 7 (Dante)/(Omegaverse)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant