Dante
— Vois ça comme... tu respires, non ? C'est aussi simple et naturel que ça. Chaque inspiration, tu insuffles un peu plus de ta nature dans ton corps et à chaque expiration, tu la partages à nous tous. C'est un cycle sans fin et c'est ça que nous appelons tous « phéromones ».
Pour illustrer les propos de Malik, l'intelligence artificielle symbolisa un schéma. On y voyait une silhouette entourée d'effluves et ces dernières se dégageaient effectivement à chaque respiration de la façon la plus simple qui soit. Ça semblait aussi simple que de vivre, mais, malgré ça j'avais du mal. Malik me le montrait par une démonstration et je pouvais sentir ses phéromones sans aucun mal, mais c'était le cas pour tous les Gris. Le problème venait de moi.
— En prison, je ne pouvais sentir aucune phéromone. On était tous privés de ça et, comme je n'ai jamais rien connu d'autre, je pense que ça rend les choses compliquées.
— Bien sûr, c'est normal. Oren dit qu'il te faudra du temps pour t'acclimater, mais c'est un bon début que ton corps a provoqué de fausses chaleurs. Ça signifie que les choses rentreront bientôt dans l'ordre, me consola Malik.
Sa main se posa sur mon épaule et il la caressa avec une sincérité qui me fit sourire. Il était patient. Nous étions sur ça depuis pas mal d'heures maintenant et, sincèrement, c'était la métaphore la plus simple qu'il m'avait donnée jusque là. Alors, je tentais de reproduire ce qu'il m'avait décrit. Inspirer... j'étais un oméga. C'était dans ma nature. Expirer... le partager aux autres. Je pouvais sentir quelque chose gonfler dans ma poitrine, mais, avant même que je ne puisse le sortir, ça s'essouffler.
Malik eut un sourire un peu piteux et fit un signe négatif de la tête. J'avais échoué. La chose la plus simple et nature pour nous tous... je n'y parvenais pas.
— Tu y arriveras certainement mieux si Oren ou Ravenne venait. Ce n'est pas un hasard si c'est Ravenne qui a déclenché tes chaleurs ou si tu as bondi dans les bras d'Oren quand il est venu pour t'apaiser.
Je levai un sourcil, un sourire moqueur aux lèvres.
— Je peux bien avouer qu'ils sont sexy. C'est un charme un peu terrifiant, mais je crois que j'aime le danger. Et ils sentent divinement bon.
Malik sembla rougir, mais ce fut dur à dire avec sa peau grise. Cela dit, il se racla la gorge de façon gênée. Ça, c'était évident à savoir !
— Tu pourrais les laisser instaurer des contacts. Ça t'apaiserait. Et stimulé comme tu le serais, ce serait plus simple pour toi de contrôler tes phéromones.
— Combien d'oméga instaure le contact avec Oren et masque de lapin, hum ? Toi aussi tu te laisses renifler, glissai-je dans un sourire.
Après avoir dit ces mots, je réalisais qu'ils pouvaient être perçus comme de la jalousie. En vérité, ce n'était rien de tout ça. J'étais juste curieux. Je me souvenais de ce qu'il s'était passé. Je n'avais pas été des plus lucides durant mes prétendues « chaleurs », mais j'avais eu envie et j'avais pensé chaque mot. Le problème c'était bien que je les pensais. J'avais souhaité les crocs d'Oren et de Ravenne dans ma nuque, que je sois lié à eux, qu'ils me marquent. Maintenant que j'avais l'esprit lucide, j'étais capable de me raviser, mais l'idée ne me révulsait pas. Au contraire.
— C'est Oren et Ravenne qui nous ont sauvés. Nous nous tournons naturellement vers eux parce qu'ils sont les figures protectrices. Pour les omégas du gang, c'est d'autant plus vrai. Tous les omégas ont besoin d'une figure protectrice, que ça soit un ami, un père, un frère...
— Ou des compagnons de prison, réalisai-je. Oren et Ravenne représentent ce que Ivan et Break sont pour moi. Tu n'éprouves aucun désir, juste de la sécurité.
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OUTSIDER - JOUEUR 7 (Dante)/(Omegaverse)
Ciencia FicciónLa planète SOTA est le fief des bandes, des gangs et des détenus libérés. À sa surface, le crime et la distraction battent leur plein en divertissant les plus riches et il en est de même pour ses sous-terrains dissimulés des regards qui abritent la...