Chapitre 12 - La fin de la répression

148 24 10
                                    

Dante


Aaaah, mon corps me faisait un mal de chien ! J'ouvris les yeux difficilement et évaluai la situation dans laquelle je me trouvais. Je vis la ville éveillée face à moi, tout le monde s'attelait déjà à leurs affaires ; le velux dégageait une lumière vivace, d'un bleu plus indulgent que notre sang ; le brouhaha ambiant qui laissait deviner l'heure avancée ; le sol était d'une dureté insupportable et pourtant, une source chaude me...

Je me redressai soudainement. Source chaude ? Sol ? Je baissai le regard et tombai évidemment sur le métal où je m'étais endormi la nuit derrière, après avoir contemplé la ville. Surtout, je vis le corps de Ravenne, endormi, son masque posé sur sa poitrine. Les phéromones qu'il dégageait alors qu'il était inconscient étaient à peine retenus, comme si son sommeil était un lâcher-prise totale. C'en était grisant.

Leur nature électrique se muait en petits picotements agréables qui venaient sans cesse chatouiller mon corps. Son odeur... j'ignorais ce qu'il pouvait bien sentir, mais c'était quelque chose qui s'insinuait sans relâche dans toutes les fibres de mon corps, qui me faisait frissonner sans relâche. C'était une odeur piquante et acidulée. J'en vins à me demande s'il y avait des saveurs qui pouvaient s'approcher de ça ou si la seule façon d'en connaître le goût était de le dévorer.

Je me penchai un peu vers masque de lapin et humai cette douce fragrance. L'odeur me monta à la tête si soudainement que j'eus un vertige. Je sentis, au plus profond de moi, quelque chose échapper à mon contrôle. Ce fut comme... comme si d'un seul coup, tout explosait ; comme si quelque chose contenu en moi lâcher prise à son tour. Je me relevai, hâtif de m'éloigner de Ravenne. Je plaquai ma main à mon nez et en vins masser l'arête.

Je crois que j'avais fait une connerie. Et les putains de phéromones de Ravenne s'accrochaient à moi comme de vraies... ventouses ! Je descendis hâtivement l'échelle pour rejoindre l'intérieur du repère. J'avais l'impression que les fragrances de Ravenne me couvraient, littéralement, et que j'aurais beau me laver, elles s'en iraient jamais ! Non. Je sentais que... ça montait. Quelque chose montait. Merde, c'était quoi ça ?

— Oh, Dante ! Je te cherchais justement. Est-ce que tu...

Je poussai Malik à contrecœur. Les odeurs des Gris ne m'avaient jamais dérangé depuis mon arrivée. Au contraire, elles m'avaient toutes apaisée, mais là... c'était tout le contraire. En fait, j'étais même plus certain d'avoir un jour senti tous leurs effluves. Je ne reconnaissais aucune d'elles. Je grimpai les marches en courant, désireux de m'éloigner de tout ça. Merde, j'avais presque la nausée et ma poitrine... elle serrait tellement !

J'arrivais dans la salle de bain et fis couler de l'eau dans la baignoire avant de m'immerger. J'avais tellement chaud, c'était un enfer. Je relevai une main tremblante à mon crâne, espérant sentir ma température, en vain. Lorsque la porte de la salle de bain s'ouvrit, ce fut sur un Malik aux traits inquiets. Il se jeta presque devant la baignoire, sa main sur mon front. Il était frais lui. Ça me faisait un bien fou.

— Je crois que j'ai fait une connerie, marmonnai-je.

— Tu es en sécurité ici. Raconte-moi ce qu'il s'est passé.

Sa voix était d'une tendresse indescriptible, comme... une mère. Je fermai les yeux, apaisé dans mon esprit, mais pas pour mon corps. Sa main caressa ma joue dans un geste rassurant.

— J'ai rejoint Ravenne sur le toit hier et on s'y est endormis. Ce matin j'ai... Ses phéromones étaient moins agressives alors je l'ai senti comme un vrai chien. Ça m'a monté à la tête, je crois.

L'urgence avec laquelle j'avais parlé était on ne peut plus claire. Ça me demandait un effort surhumain de parler. J'avais tellement soif...

— Ce n'est rien, Dani. C'est la première fois que ton corps se retrouve face à autant d'effluves. Ça lui a beaucoup plu visiblement. C'est une réaction normale.

OUTSIDER - JOUEUR 7 (Dante)/(Omegaverse)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant