𝟐𝟑

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Lincoln, États-Unis

PDV : Mila

Assise sur le bord de la route, le cœur battant à tout rompre. Le goudron est encore chaud sous mes mains, collant à ma peau comme un souvenir indélébile. Les sirènes hurlent dans la nuit, une cacophonie déchirante qui me ramène en arrière.

Je vois la voiture, écrasée, fumante. Les morceaux de métal tordu brillent au clair de lune, comme des os brisés. Et eux, là, à l'intérieur, immobiles. Mon père, le visage pâle, les yeux fermés. Ma mère, une tache de sang sur sa chemise blanche.

Je veux crier, mais aucun son ne sort de ma gorge. Je veux courir vers eux, les secouer, leur dire que tout va bien, mais mes jambes sont paralysées. Je suis prisonnière de cette image, de ce cauchemar qui se répète sans fin.

Les pompiers arrivent, les lumières de leurs casques balaient mon visage. Ils me tirent en arrière, me tiennent fermement, mais je ne les sens pas. Je ne sens rien d'autre que cette douleur lancinante dans ma poitrine, cette sensation de vide qui me dévore de l'intérieur.

Je suis à l'hôpital, dans une chambre blanche et froide. Les médecins m'entourent, me posent des questions auxquelles je ne veux pas répondre. Je vois leur compassion dans leurs yeux, mais je ne peux pas l'accepter. Je suis en colère, contre le monde, contre le destin, contre moi-même.

Je me réveille en sursaut, le cœur battant. Je suis trempée de sueur, mon corps tremble de toutes ses forces. Daisy est toujours à mes côtés encore endormie, je l'espère.


Je glisse hors du lit, silencieuse comme une ombre, pour ne pas la réveiller. La chambre est plongée dans une douce pénombre, éclairée par les premières lueurs du jour qui filtrent à travers les rideaux. Je souris en l'observant dormir, paisible et sereine. Je me dirige vers la cuisine, où l'odeur du café fraîchement moulu me chatouille les narines. J'aime ces moments de calme, où le monde extérieur semble suspendu, et où je peux simplement profiter de sa présence. Je remplis la cafetière, les gestes devenus automatiques, et attends avec impatience le premier gorgée qui va me réveiller en douceur.

M'installant avec mon café sur le canapé je pris le temps commençais à travailler sur le dossier de Monsieur Wilson. Le procès s'annonce être compliqué mais avec une bonne équipe tout devrait bien se passer.

Je suis assise sur le canapé, le dossier à la main, perdue dans l'histoire. Soudain, je sens une chaleur enrouler ma taille. Je lève les yeux et la vois là, un sourire doux aux lèvres. Elle se penche vers moi et dépose un baiser léger sur ma tempe. Ce n'est pas parce q...Tu lis quoi de si intéressant ?, murmure-t-elle, sa voix à peine plus forte qu'un souffle. Tu ne t'arrête donc jamais de couper la parole, je lis le dossier de ton père.

Je l'attire plus près de moi, et nos regards se croisent. Un autre baiser, cette fois sur ma joue, puis sur le coin de ma bouche. Le monde s'efface, il n'y a plus que nous deux.

- Je t'ai fait un café si tu le souhaite. Il est sur la table, ensuite il faut que l'on travaille sur le dossier.

- Madame devient adorable à ce que je voit. retorque-t-elle en riant

- Ne dit pas de bêtises, je ne suis pas si horrible que cela.

Elle s'assit à mes côtés sa tasse de café à la main, je la vois hésitante voulant me dire quelque chose néanmoins aucun son ne sort de sa bouche.

- Que veux tu dire ? Je te vois hésiter depuis le début.

Elle tournait la tasse entre ses mains, les yeux fixés sur la vapeur qui s'échappait. Finalement, elle prit une grande inspiration et me regarda droit dans les yeux.

AcusadoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant