Chapitre Premier: Le départ de la saison

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Saint-Malo, Printemps 2070

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Saint-Malo, Printemps 2070

Je trouve particulièrement ennuyeux et redondant de devoir commencer une journée en écoutant ma gouvernante me répéter en boucle le programme de ma future journée que je vais devoir suivre minutieusement à la lettre. Mes obligations sont moindre en comparaison de ceux des hommes puisque les femmes doivent se résoudre à être apprêtées élégamment sans en faire de trop pour ne pas faire de l'ombre à ses messieurs. Je fus agréablement surprise de me réveiller ce matin grâce aux rayons du soleil printanier traversants le voilage habillant la grande fenêtre de la chambre.

- Nous commencerons par essayer votre nouvelle garde robe pour le printemps, s'en suivra de votre séance de sport quotidienne me dit elle pour la troisième fois.

Constance, ma gouvernante, est une femme merveilleusement intelligente qui doit se résoudre à veiller à la bonne exécution de mes obligations en tant que fille du Comte de Marssant.

J'aimerais pouvoir l'aider à outrepasser ses devoirs de gouvernante afin qu'elle puisse devenir enseignante mais Constance est « fière de servir monsieur le comte » et compte le servir jusqu'à ce que la lignée s'éteigne s'il le faut.

Je suis soucieuse de ses véritables intentions quant à sa loyauté envers notre famille. Il se trouve que je l'ai surprise plusieurs fois regarder père avec des yeux remplis de ce qu'il me semblait être de l'admiration, peut-être même un semblant de tendresse.

Constance fait partie d'une bonne famille. Famille qui n'a été qu'un dommage collatéral parmi d'autres des soucis politique mouvementé et instable depuis des décennies maintenant. La famille de Constance a du se résoudre a faire partie d'une classe sociale jugée « moins importante » que d'autres pour des raisons de volonté d'oppression par les pouvoirs politiques dans un objectif de restriction dû aux dérives sociales. Il y'a quelques années encore, plus on en savait et plus nous étions susceptible d'être la cible des opprimants. Autrement dit, la famille de Constance est une famille d'intellectuel, peu d'argent mais beaucoup de savoir, trop de savoir, selon nos ancêtres politiciens. Or aujourd'hui l'atmosphère semble se tempérer et la société malgré la différence de classe souhaite a nouveau faire place à une certaine ouverture d'esprit. Mon souhait serait que Constance puisse diffuser son savoir au delà de la famille De Marssant, à travers différentes universités qui commencent petit à petit à réouvrir leurs portes.

Après une brève méditation énergétique sur le balcon fleurit de ma chambre suspendu au dessus d'un paysage marin illuminé par le soleil chaud, presque utopique, je me vête d'une robe de soie vert d'eau sur un corset serré jusqu'aux tripes.

La même question me triture chaque matin: « pourquoi avons nous décidé de remettre les corsets à la mode alors que nos ancêtres se sont battus pour mettre fin à cet engin de torture ».

Constance qui est non seulement ma gouvernante mais aussi la meilleure des institutrices m'a fait lire de nombreux livres d'histoire retraçant le parcours de notre France depuis la fin de la troisième guerre mondiale. Une guerre a éclaté entre la Russie et les Etats-unis. S'en est suivit d'une presque fin du monde, une ère apocalyptique dont la causalité se trouve évidemment dans ce qu'ils appelaient « l'arme nucléaire ». Toute modernité a disparue, les libertés acquises ont été reprises par des partis politiques qui souhaitaient « serrer les boulons » selon l'expression de Constance. L'évolution est arrivée à son paroxysme laissant finalement place à une régression « bienvenue » selon mon père. Toutes les traditions d'ancien temps ont été remises en place et les gouvernants au pouvoir mettent tout en oeuvre pour éviter une nouvelle déviance avec l'apparition d'une quelconque modernité.

Prison plaquée orOù les histoires vivent. Découvrez maintenant