Chapitre 5

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Mallory Crunger.

- Allez ! On se réveille ! Nous ordonne une voix inconnue.

Mon rêve, perturbé d’un soupçon de cauchemars, se terne et finit par disparaitre alors que les fleurs apparaissent dans mon champ de vision, redonnant un peu de couleur à la vie.

- C’est une dinguerie comment il a le sommeil lourd ce mec.

Je ne prends conscience qu’on m’adresse la parole seulement quand mes yeux fatigués par ma sieste croise celui d’un brun aux yeux d'un vert hypnotisant brûlant cependant d’une flamme intrépide.  Je me redresse, racle ma voix alors que je souris avec maladresse, jetant un oeil à ma gauche. Lysander se frotte les yeux en grognant, alors que ses cheveux ébouriffés lui donnent un air irrésistiblement mignon. Il tourne la tête vers moi et me sourit rapidement avant de poser ses yeux sur l’inconnu.

- Neri ?

- Ouais trou de bal, c’est moi et dans dix minutes c’est le coach qui va venir si tu te bouges pas !

Il fronce les sourcils, semblant se reconnecter avec son cerveau alors qu’il s’étire et se lève, prenant ses affaires sous son bras.

- Tu viens, Cordon bleu ? Je dois y aller mais je peux te raccompagner au portail, me propose t-il avec un sourire.

J’ouvre la bouche pour refuser, alors que Neri a pris de l’avance je sens le regard lourd qu’il pose sur moi. Il sait qui je suis. Ce qui m’arrive. Alors pourquoi son pote ne semble t-il pas l’être ?

- Oui, allez, dépêchez vous tous les deux j’ai déjà trop de retard en liste moi ! Grogne Neri qui revient en arrière et me prend durement l’avant bras pour me lever de ce banc.

Les yeux écarquillés, la colère remplace vite la surprise. J’empoigne mes affaires avec rage et rejoins Neri qui c’est à nouveau avancé, tandis que Lysander ouvre la bouche pour dire quelque chose avant de se raviser.

- Retouche moi encore une seule fois et tu ne pourras pas faire de foot pendant des mois, compris ? Le menaçais-je d’une voix froide, le regard rivé devant moi.

Il ne répond rien et je me contente d’avancer dans la cour presque vide, distançant les deux garçons. Je préfère encore rester seule si c’est pour avoir un deuxième Earth comme “ami”.
Je m’approche de la sortie, la colère diminuant peu à peu alors que les regards me brûlent la peau, comprimant ma cage thoracique. Je sors mon téléphone pour observer l’heure, faisant bien attention à rester sur mes appuis ; je ne suis pas à l’abri qu’un élève essaye de me  subtiliser mon téléphone. Il est tard, 18h45, et mon car est déjà passé. Helena ne m’attend pas, c’est un certitude, donc je n’ai plus qu’à marcher. Un regard vers le ciel suffit à confirmer mes craintes ; un orage approche. Je sors de l’établissement, après un énième soupir, et commence à traverser le parking, l’esprit embrumé par une chevelure blonde.

Pourquoi agit-il comme ça ? Pourquoi est-il si … gentil ?

Je ne veux pas d’autres ennuis, j’ai déjà du mal avec ceux d’actualités. Je ne devrais pas rester avec lui, avec personne en vérité. Ça vaut mieux pour tout le monde qu’il me déteste, et - normalement - il aurait dû faire pareil.

S' il croit m’aider il se trompe, veiller sur moi même est déjà assez compliqué je ne veux pas de la culpabilité ni de la pression qu’un ami pourrait me donner. Surtout si c’est pour que la chute ne me permette pas de me relever.
On ne reste pas éternellement bienveillant avec moi, soit on se lasse, soit on se rend compte que ça demande bien trop d’effort d’essayer de ne pas se perdre dans la fumée.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 28 ⏰

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