Chapitre 8

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Je ne sortis qu'une fois sûre que Zade était plongé dans un profond sommeil.

Et quand j'entrais dans la chambre à nouveau, ce fut le cas.

Même si le sommeil de Zade m'offrait toute la nuit pour procéder à mes fouilles, ma culpabilité ne me laissait qu'une brèche horaire bien distincte.

J'avançais en prenant soin d'éviter les morceaux de verre jusqu'au lit, une fois dessus, je commençais à fouiller les poches de Zade. J'aurais dû ressentir du scrupule, mais pour l'instant les images d'Aurora repoussait cette exigence morale jusqu'aux catacombes de mon esprit.

Trois missions Halo.

Pour elle, je pourrais aller bien plus loin que droguer un homme.

Peu importe qui était-il.

Le pincement dans mon cœur me fit me rendre compte de l'inexactitude de mes pensées, mais cette douleur aussi je la repoussais aux plus loin dans mon esprit.

Bingo, je sentis enfin le téléphone de Zade dans la poche arrière de son jean sombre. Il me fallut néanmoins un lourd et dernier effort pour le soulever afin de faire glisser l'appareil à l'extérieur.

Une fois que ce fut le cas, je me reculais de sa silhouette pour m'asseoir au bord du lit. Je sentis qu'il s'était tourné pour me faire face. Je lui jetais un regard par dessus mon épaule, ses yeux étaient bien clos.

Au moins, ses mouvements me signifiaient qu'il n'était pas mort.

J'allumais son téléphone.

Bien sûr, il me fallait un code pour aller plus loin.

Un code que je n'avais pas.

J'essayais d'abord sa date de naissance.

09...11

Ce n'était pas ça.

La mienne ?

26...05

Evidemment que non.

Celle de Vins alors.

07...04

Toujours pas.

Kai ?

12...02

Merde, je venais de bloquer son téléphone pour plusieurs secondes.

Je soufflais un bon coup.

Ce code devait bien être inscrit quelque part, si ce n'est dans les murs autour de nous alors dans mes souvenirs.
Je parcourais tout de même la pièce du regard.

A la recherche désespérée de n'importe quel indice, quand je fis le tour d'une pièce sans aucun souvenir et que mon regard se reposa sur le lit, mon sang se glaça.

Zade avait les yeux ouverts.

Bien pire encore, il me fixait sans bouger d'un seul centimètre dérisoire.

Je laissais son téléphone glisser entre mes cuisses au cas où il ne l'avait pas déjà remarqué.

Zade ne fit et ne dit rien, son regard était à des lieues d'ici, mais en même temps si ancré à moi.

Il déglutit seulement, et je fis de même sans cacher le malaise que me procurait le soutien de son regard.

Tu es revenue, dit-il enfin à mi-voix. C'est ton parfum qui m'a forcé à me réveiller.

Hold tight on me | Accroche-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant