Chapitre 6

46 6 3
                                    


Des gouttes de sueurs froides perlaient de mon front jusqu'à mes draps.

J'avais l'impression que chacune d'entre elles, qui s'écroulaient entre Zade et moi, allait être celle qui le réveillerait.

Une seule question revenait sans cesse dans mon esprit.

Aurora ou Zade ?

J'avais essayé de l'écarter, de trouver un substitut à ce jeu odieux. En vain.

Je me tournais vers Zade.

Sa main reposait sur mon bas ventre et mon flanc, il avait l'air si apaisé. Si peu ressemblant à l'homme avec qui je venais de passer la soirée.

Peut-être que je devrais le réveiller ? Lui expliquer que, quand je sortais au petit matin, ce n'était pas pour marcher dans les rues de New York pendant plus d'une heure, mais pour me plier aux menaces d'un agent fédéral nommé Jeremiah Williams.

Il se relèverait soudainement probablement en transe à la recherche de son nom, son adresse, pour y mettre un terme sans envisager que cette fois, c'était contre tout un État qu'il devait se battre.

Il redeviendrait cet homme avec qui nous avions tous passé la soirée.

Celui qui avait frappé Vins jusqu'au sang.

Celui qui s'était enfermé avec cette autre fille... Celui qui la voyait dans mon dos. Probablement dans le dos de ses frères également...

Je ne pouvais pas me permettre de réveiller ce Zade là.

Il ne me raconterait pas la vérité.

Il ne me suivrait pas.

Ne me retiendrais pas.

Et que je le veuille ou non, cette question se redressait dans le silence de mon esprit.

Aurora ou Zade ?

Dans deux jours, Jeremiah Williams connaîtra ma réponse.


Ce matin-là je n'eus pas à justifier la raison pour laquelle à une heure si matinale, je me glissais hors de mon lit. Principalement parce qu'il était vide. 

Zade avait l'air de l'avoir quitté aux aurores, et quand je repensais aux photos de lui et de Tiffany Harrington, je me demandais s' il ne l'avait pas plutôt quitté au beau milieu de la nuit.

Putain, cette pensée me fit un mal de chien.

Je me levais pour me diriger vers la salle d'eau de notre chambre.

Nous avions troqué l'étagère des shampoings pour ranger tous les traitements que Zade et moi devions prendre. Christina m'avait fait changer d'antidépresseur et Zade qui ne voulait toujours pas se faire suivre prenait ainsi le même que j'achetais.

Il en avait pris plus que d'habitude, ce matin, je pouvais le constater à la boite qui avait considérablement diminué entre hier et aujourd'hui. 

Je jetais également un coup d'œil aux autres boîtes de médicaments, elles aussi avaient diminué. Bien, au moins Zade continuait à prendre son traitement pour les troubles bipolaires.

Je me servais dans ma nouvelle boîte d'antidépresseurs, Christina m'avait autorisé à doubler les doses lorsque je me sentais sur le point de subir une nouvelle crise.

Aller retrouver un agent fédéral dans sa voiture pour négocier sa liberté ainsi que celles de tous les gens qui font partie de ce qui aujourd'hui notre famille... J'imagine que c'est ce que pensais Christina quand elle avait employé le mot crise

Hold tight on me | Accroche-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant