Comme dans un film ?

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Cette fois; je suis totalement réveillé. Je le repousse aussi fort que je le peux, Gabriel fait la moue. Mais il se relève.

- Allez, ne fait pas le difficile, j'ai bien compris que tu étais un garçon facile. Et tu as fait moins d'histoires quand il s'agissait de te taper mon mec. N'a-t-il pas commencé par te mettre une mandale d'ailleurs ? Moi, je te caresse tout doucement et tu me remballes.

Il n'a pas tort mais, comment lui expliquer ?

- C'est pas la même chose. Même si Matthieu a été violent, c'était excitant et je sentais dans ses yeux que si je disais non, il se serait arrêté. Et, dans le vestiaire, je le matais, je le dévisageais et il a senti que j'étais attiré par lui.

- Et tu ne l'es pas par moi ?

- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire mais, vous avez profité que je dormais, c'est pas réglo. C'est une tentative de viol !

Gabriel se rapproche à nouveau de moi mais je comprends dans son regard qu'il n'est plus question de caresses.

- Ecoute-moi bien le petit puceau, c'est bon pour cette fois mais, si tu veux qu'on te protège de ta mère toxique, va falloir te montrer un peu plus coopératif. Je suis pas méchant alors, je vois pas pourquoi tu pourrais pas faire un petit effort. Je te laisse la nuit pour y penser, elle porte conseil parait-il. Mais, si demain, tu n'es pas revenu à de meilleurs sentiments, le mieux que je pourrais faire pour toi, c'est te payer le Uber qui te raccompagnera dans ta cité de merde chez ta mère défaillante. Et tu ne verras plus jamais mon Matthieu. 

Il a presque crié le mot "mon" alors que le reste était chuchoté à mon oreille. Il quitte déjà la pièce et je suis tétanisé. Gabriel est mignon, même si, à mon âge, je le range dans la catégorie des vieux. Il a de beaux yeux, un visage un peu ridé certes mais qui respire la santé et un corps super bien proportionné. Mais, je ne sais pas, il a quelque chose dans le regard qui n'est pas net. La fatigue se fait, de toute manière, plus pressante que toute autre réflexion et je sens que je bascule à nouveau dans le monde du sommeil. En fait, je commence même à ne plus être vraiment sur qu'il soit venu réellement dans ma chambre et je me demande si ce n'est pas mon rêve qui continuait. Un rêve ? Un cauchemar oui... Voilà, c'est ça, Gabriel me fait penser à un vampire et certainement pas à un ange. Et s'il s'apprêtait à me sucer, c'était peut-être mon sang qui l'intéressait.

***

Quand je me lève, le lendemain matin, Gabriel est déjà à son cabinet médical. Ce qui veut dire qu'il n'est pas loin pour autant puisque ce cabinet est une annexe de la maison. Je ne trouve pas Matthieu mais je ne le cherche pas tant j'ai faim. Il y a d'ailleurs tout ce qu'il faut sur la table haute, je me jette dessus et commence à me préparer de quoi manger.

- Je vois que tu es matinal, c'est bien ça !

- J'ai surtout très faim. Merci pour toutes ces bonnes choses.

- Pas de quoi. Fais-toi plaisir. Il reste assez de café ?

- J'ai su me remplir une tasse mais là, c'est vide. 

- Je vais en refaire un peu.

- Pour moi, ce n'est pas nécessaire.

- Mais moi je veux encore en boire. 

Une fois le percolateur en marche, Matthieu vient s'asseoir en face de moi. Je ne peux m'empêcher de lui poser la question qui me taraude depuis hier soir :

- Est-ce que tout va bien entre Gabriel et toi ?

- Tu ne vas pas recommencer ?! Il faut que tu arrêtes de penser que tu pourrais le remplacer ou quelque chose comme ça ! Je t'avais dis que sinon, on en resterait là !

Le vestiaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant