SHADOW

2| Le temps

- Le sablier ne s'arrête pas.

     🕰️

« Le temps. »


     Eléonore

4 mois plus tard
   

                       SEPTEMBRE/🍂🍁

« Discipline ! »

cria le directeur à travers son micro, sa voix perçante faisant éclipser le bourdonnement habituel du hall d'entrée. Il était imposant, vêtu d'un costume impeccable, et son regard sévère balayait la salle, comme une tempête prête à éclater.

Je me tenais là, parmi la foule d'élèves, le cœur battant plus vite à chaque mot du directeur. L'atmosphère était lourde, chargée de l'attente de ce discours semestriel où il rappelait toujours les mêmes règles : comportement irréprochable, résultats académiques excellents, et image impeccable de l'école.

« Mesdames et messieurs, rappelez-vous que vous faites partie d'une institution prestigieuse. Nous avons des standards élevés et nous attendons de vous que vous vous y conformiez. Un comportement irréprochable est non négociable ! »

En lissant le revers de son costume, se promenait entre les rangées d'élèves. Sa présence imposante était comme une ombre pesante. Je pouvais sentir les regards inquiets de mes camarades qui, comme moi, tentaient de paraître aussi irréprochables que possible.

« Toute infraction aux règles sera sévèrement punie, » continua-t-il, la voix encore plus autoritaire. « Vous représentez l'excellence de notre école. Il n'y a pas de place pour les erreurs. »

Je jetai un coup d'œil discret à Léa, qui se tenait à mes côtés. Elle était déjà fatiguée par ce discours, ses yeux roulant légèrement. Malgré cela, elle restait droite, comme nous l'ordonnait le directeur.

Quand Monsieur Stevens eut terminé son discours, il fit un geste de la main pour nous libérer. La sonnerie retentit, et le hall se vida lentement, les élèves reprenant leur routine quotidienne.

« Je déteste ces discours, » murmura Léa en secouant la tête. « C'est toujours la même chose. »

« Oui, et il aime vraiment nous rappeler qu'on est dans une école élitiste, » répondis-je en essayant de rester bien droite

Nous nous dirigeâmes vers nos prochaines classes, la pression du discours encore présente dans nos esprits. Malgré les avertissements sévères de Monsieur Stevens, il y avait une petite part de rébellion dans le fait de continuer à vivre et à respirer sous ce climat de perfection imposé.

«  monsieur Stevens, votre chewing-gum dans la poubelle, maintenant. »

La tête posée sur mes bras, à moitié endormie pendant le cours de M. Hamton, le temps semble interminable et ennuyeux. Je déteste l'histoire, c'est trop de par cœur et ma tête tourne.

Je fixais la fenêtre, il pleuvait. La pluie m'a toujours donner un réconfort que je ne peux trouver nul part d'autre.

La tête encore appuyée sur mon bras, j'étais pensive. Cela faisait exactement cinq mois que mon frère avait disparu. La dispute du jour de son départ avait été la goutte de trop. La rumeur s'était vite propagée à l'école, mais bon. Il avait réussi ses examens et terminé le lycée.