3| la pression

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                 « La pression, il vaut mieux
                        la boire que la subir.»

                                       🕰️

                             « La pression.»

                                    DAMON


22h45

Le bruit sourd de mes poings qui frappaient le sac de frappe résonnait dans la salle vide, comme un écho qui refusait de s'éteindre. Chaque impact envoyait une vibration le long de mes bras, mais je ne m'arrêtais pas. Ça brûlait, mes muscles criaient, mais je frappais encore, cherchant à faire taire ce bordel dans ma tête.

Je ne boxe pas pour la gloire ou le respect. Ce n'est pas une histoire de victoire pour moi. C'est juste la seule manière que j'ai trouvée pour ne pas exploser. Ici, personne ne me parle, personne ne me demande si ça va, et c'est mieux comme ça. Parce qu'on sait tous que ce genre de question n'a pas de réponse simple.

Je donne un coup plus fort dans le sac, et il vacille dangereusement. J'aime cette sensation de contrôle, même si c'est temporaire. La boxe, c'est la seule chose que je peux vraiment maîtriser. Tout le reste... ça part en vrille, et je ne fais que suivre le mouvement.

Puis il y a elle.

Eléonore


Cette fille est tout ce que je ne suis pas. Parfaite, brillante dans ses études. Une élève modèle dans cette école qui respire l'élitisme. Moi, je suis là parce que je n'ai pas vraiment d'autre option, pas parce que je mérite d'y être.

Et pourtant... chaque fois que je croise son regard, quelque chose me frappe. Ellie et moi, on ne devrait même pas exister dans la même réalité. Elle est l'incarnation de tout ce que je déteste : les règles, la discipline, ce fichu sourire poli qu'elle affiche toujours. Mais elle me fixe parfois d'une manière que je n'arrive pas à comprendre. Comme si elle voyait à travers mes conneries, à travers cette façade du mec indifférent.

Je ne sais pas pourquoi ça me dérange autant. Peut-être parce que je ne veux pas qu'elle me voie comme ça. Ou peut-être parce que, sans même le vouloir, elle me rappelle tout ce que je ne serai jamais.

Je frappe le sac encore une fois, plus fort cette fois. Un cri rauque s'échappe de mes lèvres. Il n'y a rien à comprendre. C'est juste de la colère. De la frustration. Ellie, cette école, ma mère, mon père... tout se mélange dans un tourbillon infernal, et je n'arrive jamais à reprendre le contrôle.

Et ce n'est pas comme si Ellie allait me tendre la main. Elle et moi, on ne vit pas dans le même monde. On se croise, on s'ignore, c'est comme ça depuis toujours. Mais parfois, juste parfois, je me surprends à imaginer ce que ce serait si c'était différent. Si elle arrêtait de jouer à la fille parfaite et moi, au mec insensible.

Je m'écarte du sac, respirant lourdement, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. Je sais que c'est ridicule. Quoi que je puisse penser d'Ellie, elle reste hors de portée. Elle est faite pour cette vie de perfection, et moi... je suis juste là pour encaisser les coups.

Mais bon, j'ai appris à ne pas espérer plus que ce que je peux obtenir.

Les rêves, c'est pour les autres. Moi, je boxe. Je frappe. Et j'avance.

J'arrache mes gants, les mains en feu, mais je n'y prête pas vraiment attention. La douleur, je la connais trop bien. C'est presque rassurant, comme un vieux compagnon qui refuse de partir. Mes doigts sont gonflés, rougis par l'effort, mais je continue à les étirer, sentant chaque os craquer sous la pression.

Je me dirige vers le vestiaire, la tête encore remplie du bruit sourd des coups. Chaque pas résonne contre le carrelage froid, et je sens la fatigue peser sur mes épaules. Pourtant, ce n'est pas une fatigue que le sommeil pourrait réparer. C'est plus profond, ancré dans les muscles, dans les pensées, dans tout ce que j'essaye d'oublier chaque fois que je viens ici.

Le vestiaire est désert, comme d'habitude à cette heure. Les autres gars préfèrent venir plus tôt, avant que la journée ne commence. Moi, j'ai besoin du calme de la fin de soirée. C'est là que je me sens le plus tranquille, loin des regards, loin des questions. Ici, personne ne me demande pourquoi je suis aussi acharné, pourquoi je frappe si fort. Ils se contentent de me laisser faire, et c'est tout ce dont j'ai besoin.

Je balance ma serviette sur le banc et me glisse sous la douche, laissant l'eau froide couler sur ma peau. Je devrais probablement opter pour de l'eau tiède après un entraînement aussi intense, mais la fraîcheur me réveille, me tire hors de ce brouillard qui m'enveloppe. La brûlure de l'eau glacée contre mes muscles tendus me fait du bien, me ramenant à l'instant présent.

Je ferme les yeux un instant, essayant de calmer les battements rapides de mon cœur. C'est toujours pareil après un entraînement. Le corps épuisé, mais l'esprit encore en ébullition. Trop de pensées, trop de souvenirs qui s'entrechoquent dans ma tête.

Un coin de ma tête me rappelle que j'ai des devoirs à finir, une dissertation à rendre pour demain. Je l'ai à peine commencée, mais ça ne m'inquiète pas vraiment.

Je sais que je m'en sortirai, comme d'habitude. Je laisse toujours traîner les choses jusqu'à la dernière minute, mais ça marche. J'ai l'habitude de bosser sous pression, de trouver les réponses rapidement.

Peut-être que c'est pour ça que je ne me stresse jamais avec ces trucs. C'est facile pour moi, contrairement à tout le reste.

Les profs pensent que je suis paresseux, que je ne prends rien au sérieux, mais j'arrive toujours à avoir les meilleures notes. Mais la vérité, c'est que je n'ai pas besoin de plus. Je comprends vite, je termine juste ce qu'il faut pour passer, sans plus.

Je n'ai rien à prouver à personne.

Mes doigts glissent machinalement sur mon corps avec le savon. J'arrive sur mon cou, là où la peau est plus rugueuse, où cette cicatrice me rappelle une erreur que je ne peux effacer. La blessure est là, marquée à vie, même si je fais tout pour l'ignorer. Chaque fois que je la touche, c'est comme si tout revenait. Le combat, le bruit, l'adrénaline, et cette fraction de seconde où tout avait basculé.

Je rouvre les yeux, secouant la tête comme pour chasser ces pensées inutiles. L'eau continue de ruisseler, froide, mais apaisante.

Puis, sans prévenir, mon téléphone commence à vibrer dans le casier. Le bruit résonne dans la pièce vide, brisant le silence que je m'étais créé. Je pousse un soupir, coupant l'eau d'un geste brusque. Je passe ma main sur mon visage, essayant de me réajuster, avant de sortir de la douche et d'attraper une serviette pour m'essuyer rapidement.

Le téléphone continue de vibrer.

« Fait chier, » soupirai-je.

J'attrape, encore dégoulinant, mon téléphone et jette un coup d'œil à l'écran.

Je me stoppe net.

Le nom qui s'affiche à l'écran me fait hésiter.



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DÉJÀ 60 LECTEURS OMG !!!!

Les chapitres isont court mais vous inquiétez pas, ça arrive ‼️‼️







                                   Kissies 💋

SHADOWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant