Chapitre 3 Partie 2

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Le commentaire de son ami ne manqua pas de la toucher ; après une atmosphère chargée de tristesse, un rire s'installa doucement. 

- D'ailleurs, tu devrais y aller, ta mère doit sûrement avoir besoin de toi, ajouta la jeune fille en balançant ses pieds d'un rythme régulier.

- Je ne vais pas te laisser seule, répondit il. On est un duo, non ?

- N'essaie pas d'esquiver, je te vois venir, rétorqua-t-elle avec un sourire en coin.

Le téléphone de Basil vibra soudainement, affichant "Maman" sur l'écran. Isolde esquissa un sourire moqueur, tandis que Basil, amusé, décrocha en échangeant des grimaces avec elle. Après une courte conversation, il lui annonça que sa mère avait besoin de lui de toute urgence.

– Elle me dit quoi ? Que je dois l'aider parce qu'elle n'a même pas encore enfourné le repas ? Non, mais sérieux...

Basil soupira, visiblement épuisé.

– T'es déjà fatigué ?

– Ne change pas de sujet. Tu m'appelles si ça ne va pas, ok ?

– Oui, c'est bon, t'inquiète.

À ce moment-là, la mère d'Isolde s'approcha de Basil et dit :

– Tu rentres chez toi ? Je vais aider ta mère avec le repas. Elle m'a dit qu'elle était vraiment en retard. Ma chérie, on se voit ce soir ?

Isolde tourna la tête pour éviter de croiser le regard de sa mère, qui aurait sûrement remarqué ses yeux rouges et gonflés. Elle ne voulait pas l'inquiéter pour rien.

– Ok, ça marche – dit Isolde en tentant de contrôler ses tremblements et de réprimer l'envie de vomir qui la saisissait après cet événement bouleversant.

– Je ferme la porte avec ma clé, et tu la fermes avec la tienne, d'accord ? demanda sa mère.

– Oui, c'est noté.

Les deux quittèrent précipitamment la maison, la porte claquant derrière eux. La jeune fille resta assise par terre, respirant profondément à plusieurs reprises pour apaiser ses tremblements et tenter de clarifier ses pensées. Ces émotions, déjà enfouies depuis quelques jours, avaient été ravivées par la lecture de la lettre, aggravant son instabilité.

Ce qui l'affectait le plus, pour une raison qu'elle ne parvenait pas à saisir, était ce témoignage qui lui rappelait Paul, sans qu'elle comprenne pourquoi. Elle se recroquevilla, fermant les yeux pour essayer d'échapper à son imagination, qui la forçait à revivre les tourments de ce jeune garçon. De longues minutes passèrent, et soudain, une nausée incontrôlable la saisit.

Isolde se leva rapidement, vacillant presque, et se précipita vers la salle de bain. Elle vomit violemment dans les toilettes, incapable de se retenir, les larmes aux yeux, le nez coulant, dégoûtée par cette sensation.

Je suis vraiment pathétique, incapable de contrôler mes putains d'émotions. Je me relève, affaiblie après avoir vomi, et décide de m'attacher les cheveux en un chignon négligé avant de me rincer la bouche et de me laver le visage encore rouge. En enlevant l'élastique, je regarde mes cheveux glisser le long de ma tête pour atteindre ma nuque. J'examine mon visage qui retrouve peu à peu sa couleur initiale, un teint pâle parsemé de petites taches rouges autour de mes yeux.

Ma peau claire accentue mes cernes profondes, ces nuances de violet enracinées en moi depuis ma jeunesse. Je préfère ne pas m'attarder dessus, pour ne pas réveiller un complexe enfoui en moi. La personne en face du miroir ne semble pas vraiment en bonne santé, alors j'applique de la crème, me recourbe les cils et ajoute un soin sur mes lèvres desséchées, semblables au désert du Sahara.

Un Hasard ChoisiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant