911 : Cœurs en flammes.

Chapitre sept : Liens invisibles

- Est-ce que Ley va bien ?

Ley ? Ley pour Leya ? La jeune femme se questionne, un sourire tendre naissant dans son esprit. Ce surnom chéri, si familier, évoque des souvenirs enfouis et réchauffe son cœur.

- Mh ouais ?
- Elle n'a plus de fièvre ?
- Attends, comment t'es au courant ? T'as planqué des micros sur moi ? s'interroge-t-elle, la surprise mêlée d'un léger amusement dans sa voix.

Son interlocuteur, un sourire en coin, semble savourer chaque instant.

- T'as appelé le 911, Lara. Et, ne le répète à personne, dit-il en murmurant comme si les murs pouvaient écouter, mais il s'avère que je suis pompier.
- Très drôle. Ils ne m'ont pas dit qu'ils envoyaient une aide.

Elle lève un sourcil, cherchant à percer son rythme léger. Un silence pèse entre eux, mais il choisit de jouer la carte de la nonchalance.

- Mh ouais, finalement ils se sont décidés au dernier moment. Au cas où.

Une ombre de mensonge se glisse dans sa voix, et elle le sent mais ne dit rien, perplexe.

- Puis comme je suis de garde, me voilà.

Un double mensonge, à peine voilé.

- En tenue de civil ?
- Mh ouais en fait on n'est pas constamment obligé de porter notre uniforme, tu sais.

Un troisième mensonge s'insinue, bien plus complexe qu'une simple couverture de tissu. Buck, pris avec ses propres démons, cache une vérité qu'il trouve difficile à admettre : sa sœur Maddie, avec laquelle Lara a échangé plus tôt dans la soirée, lui a parlé de l'appel. Inquiet pour Leya, il a ressenti le besoin de venir.
La proximité avec Lara l'étreint d'une manière désagréable, surtout dans cette tenue si peu conventionnelle.

- Tu me laisses entrer ?
- Oui, bien sûr, entre.

Elle fait un pas de côté, l'accueillant tout en refermant la porte, un geste qui scelle une intimité dormant entre eux.

- Première porte à gauche à l'entrée du couloir, lui ordonne Lara d'un ton presque autoritaire, l'adrénaline de la situation toujours palpable. Je vais... je reviens !

Elle court à toute vitesse vers sa chambre, son cœur battant à tout rompre. Elle enfile des vêtements confortables, un bas de survêtement et une brassière de sport, avant de se diriger avec une fin impatience vers la chambre de sa fille. Là, elle découvre Buck, agenouillé au chevet de Leya.

- Tu te sens comment ? demande-t-il d'une voix douce, empreinte de tendresse.
- J'ai froid.

Sa réponse, simple et désarmante, fend le cœur de Buck.

- Je sais, Ley. Mais pour faire descendre cette méchante fièvre, on ne peut pas mettre la couverture. Tu comprends ?

La petite hoche la tête, l'innocence se lisant sur son visage fatigué.

- Tu vas me soigner comme si tu étais un super héros ?
- Je ne suis pas un super héros, rétorque-t-il en feignant une fausse modestie, mais son sourire trahit son amusement.
- Alors on va dire que tu es le mien.

Ces mots, si simples, provoquent chez Buck une onde de chaleur. La petite fille, avec ses grands yeux brillants, lui retourne une étoile de surprise teintée d'émotion.

- Oui, je vais te soigner. Je vais te donner un bon médicament avec un goût fraise. Tu aimes la fraise ?
- J'adore ça !
- Parfait. Et après, tu pourras continuer à dormir.

Buck s'éloigne un instant, puis se retourne et croise le regard de Lara, qui les observe dans l'ombre. Une intensité silencieuse les relie, mais il se ressaisit, se dirigeant vers le salon pour récupérer le nécessaire avant de revenir près de Leya. Avec précaution, il lui administre le médicament via une pipette.