911 : Cœurs en flammes.

Chapitre quinze : Miroir de regrets

L'air frais de la nuit ne parvient pas à apaiser Lara. Elle porte ses mains à son visage, comme si elle désirait effacer la douleur qui la submerge. Dans une explosion d'émotions désespérées, elle réalise qu'après tout ce qu'elle vient de révéler, après s'être mise à nue pour lui, tout ce qu'elle a obtenu en retour est un sentiment d'indifférence. Une blessure profonde s'ouvre en elle, et des larmes chaudes commencent à couler librement sur ses joues, chaque goutte incarnant une part de sa souffrance.

— Lara, attends !

Buck lui court après, incrédule, tandis qu'elle s'éloigne, son cœur lourd dans sa poitrine. Lorsqu'elle se retourne, elle le voit là, figé et vulnérable, avec son regard perdu, toujours torse nu dans ce bas de jogging gris.

— Non, Buck ! Rentre chez toi, je crois qu'on t'attend, lance-t-elle d'une voix ferme tout en ouvrant la portière de sa voiture.

Il s'approche, l'angoisse se peignant sur son visage.

— Lara, s'il te plaît... ce n'est pas ce que tu crois.
— Ce n'est pas ce que je crois ?! hurle-t-elle, la colère et la douleur se mêlant dans sa voix alors qu'elle s'installe sur le siège du conducteur.
— Ok, d'accord, c'est ce que tu crois. J'ai couché avec elle. Et alors ? Je veux dire, putain Lara, tu m'as repoussé. À chaque fois.
— Et je viens de t'expliquer pourquoi ! hurle-t-elle, se retournant brusquement vers lui, les yeux brillants de rage et de désespoir. Tu ne comprends même pas combien ça m'a coûté de te raconter tout ça ! La douleur que cela me fait de l'évoquer ! J'en parle jamais, Buck ! Depuis que James est mort, je n'ai jamais porté mon attention sur quelqu'un d'autre. Jamais ! Et toi, tu viens... Buck, tu viens de me ridiculiser. De me manquer de respect.
— Lara... je ne pensais pas que c'était ré...
— Ne te fatigue pas, Buck ! Tu viens de détruire le peu de considération que j'avais pour toi.

Sans lui laisser le temps de répondre, elle claque la porte de sa voiture, démarre et s'en va en trombe, le bruit du moteur résonnant dans la nuit. Buck reste là, immobile, le cœur serré. Il regarde la voiture de Lara disparaître lentement de sa vue, un poids immense se déposant sur ses épaules. Il prend une grande inspiration, se sentant absorbé par un abîme de culpabilité avant de retrouver l'abri de son appartement.

— Qu'est-ce qu'elle voulait à cette heure-ci ? s'agace Taylor.

Buck ne lui accorde même pas un regard et s'approche du placard de la cuisine, fouillant pour en sortir une bouteille de whisky.

— Rentre chez toi.
— Quoi ? Non, Buck...
— J'ai dit rentre chez toi ! hurle-t-il soudain, sa colère explosant, la frustration débordant de lui.
— Mais...
— Mais rien, Taylor ! On n'aurait pas dû coucher ensemble ! Putain, tu reviens et tu mets déjà le bordel dans ma vie ! Dégage de ma vue.
— Si tu l'aimais vraiment, Buck, tu ne serais pas tombé dans mes bras.

Elle prend son sac et disparaît aussi rapidement qu'elle est arrivée.
Buck, seul dans son appartement, ouvre la bouteille et en boit goulûment. L'alcool brûle sa gorge mais il s'en moque, cherchant à noyer ses émotions dans une mer d'éthanol.
Une heure s'écoule, et Buck continue de vider la bouteille, l'ivresse s'emparant progressivement de lui.

— Peut-être que je suis juste trop con, murmure-t-il à lui-même, sa voix éméchée, trahissant la profondeur de son désarroi.

En titubant, il se rend à la cuisine pour attraper son téléphone, se maudissant d'être si enchevêtré dans ses propres erreurs.

— Ouais, Buck, t'es qu'une merde, tu le sais bien. T'as pas sauvé Daniel, Maddie t'a abandonné, tu sais même pas garder une relation, et tes parents ne t'aiment pas ! Tout le monde t'abandonne, lâche-t-il dans un rire amer, ivre de désespoir.