Chapitre neuf : Soudain le vide

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Lara et Buck se trouvent à une distance si minuscule que leurs souffles se mêlent dans un ballet haletant, vibrant de désir et d'angoisse. À cet instant précis, tout est plus intense, plus enivrant que tout ce qu'ils ont pu imaginer.
Cependant, lorsque Buck se penche à nouveau, attiré par son charme irrésistible pour l'embrasser, un courant de panique traverse Lara. Elle l'interrompt, posant ses mains sur son torse bien musclé, ressentant la chaleur de son corps qui les sépare.

- Attends, Buck... murmure-t-elle, la voix tremblante.
- Quoi ? chuchote-t-il, l'air perplexe, scrutant ses yeux à la recherche de réponses.
- On ne peut pas.
- On ne peut pas quoi ?
- Faire ça.
- S'embrasser, tu veux dire ?
- Mh, par exemple, oui. On ne peut pas. Rentre chez toi, s'il te plaît.
- Quoi ? Non, attends Lara...
- Non, Buck, insiste-t-elle, le cœur battant la chamade alors qu'elle recule de deux pas, cherchant désespérément à gagner du temps.
- C'est quoi le problème ? T'es pas prête pour une relation ?
- Écoute...
- Alors voyons-nous sans nous prendre la tête. Et on avisera. Parce que...
- Non, Buck. Je ne cherche pas de plan cul.
- Ni de relation sérieuse, n'est-ce pas ?

Au fond d'elle, un cri silencieux résonne. Oh, si seulement elle pouvait se laisser aller, plonger dans cet océan de sentiments, mais le courage lui fait défaut. La peur de l'engagement la tient prisonnière.

- En fait, je ne veux rien... avec toi, souffle-t-elle, un regret amer pesant dans sa voix.
- Quoi ? Oh.

Buck referme aussitôt la bouche, comme si un nuage de désespoir assombrit son regard. La déception le frappe de plein fouet, un coup cruel auquel il n'est pas préparé. Jamais aucune femme ne l'a repoussé auparavant, et cette douleur s'avère d'autant plus poignante devant la profondeur des sentiments qu'il a pour elle.

- Écoute, Buck...
- Non, t'inquiètes. Le message est passé. C'était même très clair en fait.
- Buck...
- Ça va. Y a pas mort d'homme. C'est cool. Je vais y aller d'ailleurs.

Lara reste silencieuse, le cœur lourd de regret, tandis qu'elle voit Buck s'éloigner, un sourire esquissé sur des lèvres qui trahissent sa déception. Est-il vraiment blessé ? Même si elle sait que c'est sa décision, un poids écrasant se loge dans sa poitrine, et le poids de ses propres mots, aussi durs qu'une pierre, s'enrobe d'un sentiment de tristesse qu'elle ne parvient pas à comprendre.

***

Le lendemain matin, la caserne est déjà en effervescence depuis l'aube. Le fracas des voix résonne dans l'air frais, où l'odeur du café frais et des poêles à frire embaume l'atmosphère. Chaque membre de l'équipe se dispute, chacun tentant de devancer l'autre pour être le premier à rejoindre la table du petit déjeuner. Bobby, avec ses talents culinaires indéniables, réussit à attirer une foule affamée. Mais ce matin, au milieu du tumulte, Eddie se concentre sur Buck, qui reste immobile, son regard fixé sur sa tasse de café. Celle-ci est remplie à ras bord, mais l'absentéisme que Buck manifeste dépasse de loin le simple besoin d'un café matinal. Ses yeux sont vides, comme s'il était perdu dans une réflexion profonde, inaccessible.

- Hé Buck, ça va ? interroge Eddie, une note d'inquiétude dans la voix.

Buck ne réagit pas, son esprit errant ailleurs, insensible à l'agitation qui l'entoure. Les membres de l'équipe échangent des regards inquiets, perplexes face à son comportement.

- Ça va, fiston ? insiste Bobby, déterminé à percer le silence pesant.
- Hein ? Oh ouais, bien sûr, répond enfin Buck, un peu trop rapidement, comme s'il cherchait à masquer quelque chose.
- Tu sais que si ça ne va pas, tu peux nous parler ? renchérit Hen, son ton empreint de bienveillance.
- J'ai juste mal dormi, relax, riposte Buck, tentant de balayer leur souci d'un geste.
- Ne dis surtout pas le mot interdit, hein ! s'exclame Chimney.
- J'ai dit relax, répond Buck en levant les yeux au ciel, frustré mais amusé. Pas tr...
- Stop ! s'écrie Bobby, levant une main pour interrompre. On n'est pas prêt à surmonter ça aujourd'hui.
- Ça c'est clair, ajoute Eddie, avec un air encourageant.

911 : Cœurs en flammes. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant