Chapitre 3

62 6 8
                                    

Elle souffla profondément, son regard posé sur l’écran de son téléphone

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Elle souffla profondément, son regard posé sur l’écran de son téléphone. Ce soir, c’était le fameux rendez-vous avec Inoxtag. Elle sentit une vague de stress lui nouer la gorge, montant doucement en elle. Bien sûr, ce n’était rien de sérieux — c’était juste pour un "sub goal", après tout. Mais la pression était bien là, malgré tout. Elle se scruta une dernière fois dans le miroir, tentant de se convaincre qu’elle était prête. Sa robe courte en jean, ajustée comme un corset, couleur gris cendré avec des détails blancs, tombait parfaitement sur ses courbes. Elle ajusta les poches avec un geste nerveux, puis enfila ses bottes noires hautes. D’un mouvement rapide, elle attrapa son sac qu’elle balança sur son épaule avant de quitter précipitamment l’appartement.

Le trajet jusqu’au restaurant se fit rapidement, son cœur battant plus fort à chaque pas. Inès, son ami, l’y attendait déjà. Elle l’aperçut avant qu’il ne la voie, assis à une table près de la fenêtre. Dès qu’elle arriva à sa hauteur, un sourire se dessina sur ses lèvres, et elle se pencha pour lui faire la bise.

— Je vais lancer le live, attends deux secondes, annonça-t-elle d’une voix légèrement tremblante.

Inès hocha la tête en souriant, tandis qu’elle sortait son téléphone et lançait la diffusion en direct. Les notifications affluaient, et rapidement, des centaines de spectateurs se connectèrent. Elle se força à afficher un sourire confiant avant de saluer ses abonnés avec un petit signe de la main.

— Salut tout le monde, vous allez bien ? On est ici pour le sub goal, donc n’imaginez pas des trucs, lâcha-t-elle avec un rire léger, un peu nerveux.

— Ils vont croire qu’on est en couple, c’est sûr, plaisanta Inès en la regardant avec malice.

— Oh non, les gars ! Je l’aime pas comme ça, arrêtez avec vos faux scénarios ! s'exclama-t-elle en riant, bien qu'une légère gêne la traversa malgré elle.

Le serveur arriva à ce moment-là, brisant l’échange.

— Bonjour, vous avez choisi ? demanda-t-il poliment en se tenant droit, carnet en main.

Elle parcourut rapidement le menu du regard, cherchant à reprendre un peu de contenance.

— Des pâtes carbonara et un verre de vin, s'il vous plaît, répondit-elle, un peu trop vite peut-être.

— La même chose pour moi, mais avec de l’eau, ajouta Inès avant de se tourner vers elle, feignant l’indignation. C’est fou, je sors avec une alcoolique !

Elle roula des yeux en souriant, mais au fond, elle sentit une légère piqûre dans la poitrine, comme si quelque chose s'était réveillé.

— Hé ! protesta-t-elle en riant. J’ai le droit de prendre un verre, surtout que ça fait super longtemps.

— Mouais, on te croit… Allez, les modos, faites un sondage ! Voir si elle abuse pas là !

— Parle pas comme ça de mes modos ! répliqua-t-elle en faisant mine de le menacer du doigt. Ils sont super !

Leurs éclats de rires firent écho dans le restaurant, mais derrière les taquineries et les blagues légères, elle sentit ce même malaise revenir. Chaque fois qu'Inès jouait la carte de la séduction, même pour plaisanter, elle ressentait une gêne sourde, un poids qui l’oppressait sans qu’elle sache pourquoi. Inès, lui, continuait à jouer de ses charmes, lançant des regards exagérément séducteurs, s'amusant à tester la réaction du chat qui suivait en direct. Elle jouait le jeu, mais à l’intérieur, elle sentait son cœur se serrer un peu plus à chaque avance.

Elle savait que c’était pour rire, que c’était leur dynamique habituelle, mais quelque chose avait changé. Peut-être que c’était simplement le fait de le voir sous un autre angle, ici, dans ce cadre plus intime. Il n’y avait plus les caméras du gaming, plus les cris de la communauté virtuelle pour lui servir de bouclier. Il n’y avait que lui, elle, et cette ambiance tamisée du restaurant.

Elle tenta de chasser ces pensées. Ce n'était pas le moment de se perdre dans des réflexions inutiles. Pourtant, chaque fois qu'il lui adressait un sourire, chaque blague qu'il lançait, elle se surprenait à le regarder plus longtemps qu'avant. Elle rit à ses remarques, mais son cœur battait plus vite qu'elle ne l'aurait voulu.

La soirée continuait, marquée par des rires et des taquineries. Mais sous ses apparences détendues, la jeune femme sentait un tourbillon d'émotions qu’elle n’arrivait pas à ignorer, comme un courant sous-jacent qui la tirait peu à peu vers des eaux troubles.

Don't fucking abandon meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant