À Alimonia, une société régie par l'Harmonie, des Implants ont été développés pour supprimer les émotions jugées « intenses », considérées comme le cancer de la société. Ces dispositifs sont censés garantir une vie en paix et en harmonie. Naree, étu...
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Un sourire se dessine sur mes lèvres dès que j'aperçois ses cheveux bruns qui lui tombent sur le front et, sans surprise, font tourner la tête de toutes les femmes sur lesquelles il pose son regard. Jae a toujours été le plus confiant de notre duo de jumeaux ; il n'a jamais craint quoi que ce soit. Même si mes propres bêtises nous ont souvent mis en danger, mon frère Jae est un véritable expert en la matière, ce qui lui a valu bien plus de réprimandes que je ne pourrais imaginer.
J'ai toujours été reconnaissante de l'avoir dans ma vie, comme s'il avait été placé là uniquement pour me protéger quand je me sens en danger, pour me tendre la main lorsque j'ai l'impression de chuter, et pour m'encourager quand je crains de ne pas être à la hauteur. Jae a constamment été mon protecteur, et pour rien au monde je ne voudrais changer ça.
Je ne peux imaginer quelqu'un d'autre prendre cette place qui lui a toujours été destinée. Il y a un endroit particulier dans mon cœur qui lui est spécialement dédié, un endroit que personne d'autre ne pourrait jamais explorer. Sa présence est tellement importante pour moi que je peine à concevoir un monde où il n'en ferait pas partie.
À jamais mon protecteur, même si la peur disparaît. Il restera éternellement dans ma vie. Ça ne changera pas.
— Hey ! m'exclamé-je en m'asseyant sur la banquette en face de lui dans notre restaurant préféré. Comment ça va ?
Il relève immédiatement les yeux vers moi, me souriant malicieusement, comme à chaque fois qu'il a quelque chose en tête. J'ignore de quoi il s'agit aujourd'hui et je ne suis pas certaine de vouloir le savoir. Tous les plans de Jae finissent toujours en désastre ; je l'ai appris à mes dépens plus souvent que je ne le souhaiterais.
— Oh, je vais très bien, répond-il en faisant défiler le menu sur sa montre. J'attendais juste que t'arrives pour passer commande. Tu prends la même chose que d'habitude ?
— Oui...
Il lève les yeux vers les miens avant de confirmer la commande déjà passée.
— T'as fait quelque chose à tes cheveux ? Ils sont différents de d'habitude.
Par réflexe, je plonge ma main dans ma chevelure. Mon frère semble déjà méfiant à mon égard, comme si son instinct de détective s'était déclenché dès que je suis entrée dans ce restaurant. Je devrais sentir mon cœur battre plus fort sous l'effet de son regard, mais je reste étonnamment sereine. Il n'y a pas cette nervosité habituelle qui trahirait mon mensonge.
Mais pour l'instant, je n'éprouve même pas le besoin de mentir. Mentir signifierait que je crains sa réaction, ce qui n'est pas le cas. Ce n'est plus le cas.
— En fait, je suis passée chez le coiffeur juste avant, avoué-je en prenant mon OPUS pour sélectionner un morceau de musique au hasard. Je les ai teints en noir.
Il plisse les yeux.
— Tes cheveux ont toujours été noirs.
— Non, ils étaient marron foncé. Maintenant, ils sont noirs.
