Chapitre 7

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TW : Ce chapitre aborde les conséquences d'un abus sexuel. Pour lecteur avertis.

Je me dirige vers la salle de bain pour prendre une douche mais en me tournant vers le miroir, c'est là que je le vois...
IL est derrière moi, impassible mais néanmoins avec le regard me transperçant, jaugeant mon corps sur chaque centimètre visible. Ma paralysie me bloque et je ne peux rien faire d'autre que regarder, impuissante, mon agresseur et son regard pervers dévorant mes courbes. Les larmes me montent aux yeux et ma respiration s'accélère. Mes pensées reviennent me heurter violemment. Elles me martèlent le crâne à n'en plus finir. Mes yeux sont inondés de mes larmes silencieuses jusqu'à ma bouche. Leur goût est amer et me donne la sensation du sang. IL me regarde toujours mais cette fois, SES mains se mettent en mouvement pour venir me caresser lentement les épaules et redescendre sur mes bras. A leur contact, mon corps se met à trembler un peu plus et mes larmes tombent en continu, jusqu'à mouiller ma poitrine. J'essaie de pousser un cri mais aucuns sons ne sort; la peur m'a rendu muette. Alors je n'ai d'autres choix que de le laisser me toucher et savourer un corps qui, dorénavant, me révulse...
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Je me réveille, allongée a même le sol de la salle de bain. Je n'ai pas beaucoup de souvenirs après mon hallucination, je me suis peut-être évanouie. Je me relève tant bien que mal et décide de prendre ma douche. Je n'ose pas regarder mon corps, de peur de refaire une nouvelle crise. Je me place sous le pommeau de douche et met l'eau brûlante pour me sortir les pensées de la tête. Ça ne marche évidemment pas. J'ai l'impression que je vais devenir folle à force de ressasser sans cesse la même chose. Mais étrangement, une partie de moi se plaît à avoir ces pensées.

Après une douche tellement brûlante que j'en ai des plaques sur tout le corps, je ne me sens pas mieux alors je décide de m'habiller et d'aller dans la cuisine. Le papier peint me paraît fade et je réalise que les couleurs qui me paraissaient si vives il y a deux jours à peine, sont devenues ternes. Je pioche quelques denrées alimentaires dans le frigo puis fais réchauffer le tout au micro-ondes.

Je m'installe à table et commence lentement à manger, je ne peux pas rester indéfiniment le ventre vide. La première bouchée est compliquée mais je me force. La deuxième en revanche me fait courir aux toilettes. Impossible d'avaler quoi que ce soit. Je fonds de nouveau en larmes - comme si j'en avais besoin.

Les yeux rougis, je me lève et retourne en titubant à la cuisine pour mettre mon assiette au frigo. Je m'installe sur le canapé et allumé mon téléphone éteint depuis deux jours. Je constate des appels manqués de ma mère et une dizaine de message de mon amie Sonia. Je n'ai même pas pensé à sa fête qui est dans une semaine ! On est assez en retard et on avait promis d'en parler autour d'un verre. Je lui envoie un texto d'excuses et à peine 3 minutes plus tard je vois son nom sur l'écran d'appel. Je calme ma voix et décroche :

- "Salut !"

- "Mais bordel meuf t'étais où, tu faisais quoi ?!"

- "Désolé ça m'était complètement sorti de la tête, j'ai eu du travail ces deux derniers jours, le restaurant est en pleine saison et les clients affluent !"

- "....Bon ok. Mais c'est pas une raison de m'ignorer ! La fête est dans moins d'une semaine et je veux que ça soit parfait tu m'entends !!"

- "Bien sûr, je ferais la meilleure soirée que tu aies jamais connu !!"

- "Je préfère ouais ! Bon et sinon comment tu vas ??"

- "On ne peut mieux !! Et toi ?"

- "A ravir maintenant que je t'ai eu au téléphone ! Tu sais quoi ? Ce soir, toi et moi, au bar du centre ville ce soir !"

- "Haha, avec plaisir !"

- "Parfait, à ce soir alors ! J'ai hâte !"

Je rigole et raccroche. Je ne peux pas. Je ne peux pas aller au bar ce soir. Mais je n'ai pas le choix, il faut que je fasse bonne figure sinon je risque de l'inquiéter. Je ne lui dirai rien et me comporterais le plus simple du monde. Je ne sais si j'ai toujours été une bonne cachottière mais là je n'ai pas le choix, c'est vital qu'elle ne le sache pas. Sonia est une vraie pipelette et si elle l'apprend, c'en est fini de mon secret.

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Ça fait maintenant plusieurs heures que j'ai repris mes recherches d'emploi près de chez Alex. Ce n'est pas vraiment un succès, j'ai trouvé quelques petits jobs mais ils ne me permettront jamais de me payer un appart pour laisser Alex tranquille. J'imagine que je vais devoir cumuler les emplois et espérer avoir un salaire correct en fin de mois.
Je dépose donc mon CV dans un service de restauration de nuit, un job de barista à temps partiel, un fast food en manque de personnel et une entreprise d'entretien chez les particuliers.

Ce ne sont pas des jobs très fameux mais j'ai besoin d'argent, je n'ai pas vraiment le choix.
Je reste quelques heures à me perdre dans mon téléphone, n'ayant ni le sommeil ni la faim. Finalement je n'ai même plus envie de, ne serait-ce que taper sur une icône, alors j'éteins l'appareil et m'allonge dans le canapé.
Mais ne rien faire empire juste mes pensées et je le supporte de moins en moins. Seulement, je n'ai aucune envie de faire quoi que ce soit. Je veux juste rester allongé ici et me perdre dans le vide ou n'importe quoi, du moment que je peux ne plus penser.

Je reçois une notification sur mon ordinateur et m'aperçois que mon CV à été lu par les entreprises où je l'ai déposé. Le fast food et la restauration de nuit m'ont répondu à l'affirmative mais je n'ai pas encore de réponse pour l'entreprise d'entretien et le job de barista m'a refusé.

Je n'ai plus qu'à poser une lettre de démission dans mon travail actuel et espérer que personne ne me demande pourquoi...

Maybe she can make me forgetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant