MERCY

Chapitre 13: Danger imminent.

Le soleil s’infiltra doucement à travers les fenêtres brisées de l’hôtel abandonné, projetant des rayons de lumière sur le sol poussiéreux. Mercy ouvrit les yeux, la lumière l’obligeant à se réveiller malgré la fatigue accumulée. André dormait encore, roulé en boule dans un coin de la pièce, son sac de voyage à côté de lui. Elle resta allongée quelques instants, regardant le plafond, ses pensées déjà tournées vers Kort et les réponses qu’ils espéraient y trouver.

Elle se leva doucement, évitant de faire trop de bruit pour ne pas réveiller André. Mais il bougea finalement, s’étirant avec un grognement avant de la rejoindre.

"Alors, c’est aujourd'hui le grand jour", dit Mercy en croisant les bras. "Mais... comment on va se rendre à Kort ? On a à peine assez d’argent pour manger, alors un voyage en bateau…"

André lui sourit, déjà prêt à rassurer sa nouvelle alliée. "Ne t'inquiète pas, j'ai tout prévu. J’ai un peu d’argent de côté. Et cette fois-ci", ajouta-t-il avec un sourire narquois, "on ne prendra pas un bateau clandestin. On voyage en règle cette fois."

Mercy le regarda un instant, indifférente à sa tentative d'humour. Puis, malgré elle, un petit sourire s’étira sur ses lèvres. Elle secoua la tête avec amusement. "Ce n’est pas le moment de faire des blagues, André", répondit-elle d'une voix faussement sévère.

"Je fais ce que je peux", répondit-il avec un clin d'œil.

Mercy soupira, puis ajouta : "J’ai aussi un peu d’argent. Ça pourrait nous aider si on en a besoin une fois arrivés."

Ils rassemblèrent leurs affaires rapidement et se dirigèrent vers le port de Maryland, la nervosité palpable à chaque pas. Le chemin était tranquille, mais Mercy ne pouvait s’empêcher de jeter des coups d’œil anxieux derrière eux. Elle savait qu'elle était recherchée. Les tueurs de Gilmar, et probablement d'autres personnes, étaient à sa poursuite. Arriver jusqu’au bateau sans être reconnue serait un défi.

En arrivant près du port, André s'arrêta brusquement et se tourna vers elle, l’observant attentivement. "Écoute, si tu veux monter à bord sans problème, il va falloir qu’on te change un peu."

"Qu'est-ce que tu veux dire ?" demanda Mercy, fronçant les sourcils.

André sortit de son sac une paire de ciseaux et une petite boîte de teinture qu’il avait discrètement achetée en chemin. "Tes cheveux. Ils sont trop reconnaissables. Si quelqu'un te cherche, ils sauront tout de suite que c'est toi. Mais si on te coupe les cheveux et qu’on les teint en noir, personne ne te reconnaîtra."

Mercy hésita. Ses cheveux bruns étaient une partie d’elle-même, une des rares choses qu’elle avait toujours conservées, même dans ses moments les plus durs. Mais elle comprit qu’André avait raison. Il fallait qu’elle soit méconnaissable si elle voulait passer inaperçue.

"Ok", dit-elle finalement en hochant la tête. "Fais-le."

Ils se dirigèrent vers un coin isolé du port, loin des regards curieux. André sortit les ciseaux, et Mercy s'assit sur une caisse en bois. Elle sentit ses cheveux tomber au sol à chaque coup de ciseaux. En quelques minutes, elle avait perdu ses mèches brunes qui tombaient en cascade autour de ses épaules, remplacées par une coupe beaucoup plus courte et plus pratique. Ensuite, ils appliquèrent la teinture noire. Le contraste était frappant. Mercy regarda son reflet dans un petit miroir qu’André lui tendit. Elle se sentait différente, presque étrangère à elle-même, mais c'était nécessaire.

"Ça devrait faire l'affaire", déclara André en se reculant pour admirer son travail. "Tu es méconnaissable maintenant."

Mercy hocha la tête, se sentant prête. Ils se dirigèrent vers le bateau, un navire modeste mais légal cette fois, avec des passagers réguliers et des marins qui allaient et venaient, trop occupés pour prêter attention à eux.

À leur grande surprise, ils parvinrent à monter à bord sans problème. Personne ne les arrêta, et aucun garde ne sembla reconnaître Mercy. Une fois installés dans un coin tranquille du pont, ils soupirèrent de soulagement. Le voyage vers Kort pouvait enfin commencer.

Mais ce qu'ils ignoraient, c'est que le danger était déjà sur ce bateau.

Dans l'ombre, parmi les passagers ordinaires, se trouvait un homme au visage dur, un tueur silencieux et implacable. C’était le même homme qui avait assassiné Gilmar, celui qui avait traqué Mercy jusqu’ici. Ses yeux froids se posèrent sur le duo, et un sourire malveillant s’étira sur ses lèvres. Il les avait suivis depuis le port, les observant de loin, attendant le moment idéal pour frapper.

Mercy et André, ignorant encore la menace qui pesait sur eux, se préparaient à affronter les mystères de Kort. Mais le tueur, lui, savait que ce voyage pourrait bien être le dernier pour eux.