Chapitre 5: Journée interminable

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Chapitre 5 :

7h – Hôpital

Quelques jours se sont écoulés après mon altercation mouvementée avec le connard de combattant. Même après les faits, je suis toujours aussi choquée par ses propos. Quel crétin ! Je savais qu'Isaac était froid et distant, mais c'est pire que ça : c'est un connard. Il est profondément méchant.

Le réveil était dur ce matin. Je me réveille à plusieurs reprises ces dernières nuits. L'idée de ne pas trouver quelque chose pour arrondir les fins de mois m'angoisse. J'ai passé mon temps libre de ces cinq derniers jours à chercher des offres d'emploi qui accepteraient de me faire travailler seulement le week-end. Je n'ai déposé que trois CV pour l'instant : dans une petite entreprise de créations de bougies qui cherche une community manager, dans un stand à churros près de la place de la foire et dans un fast-food. Aucun d'eux ne m'enchante réellement, mais je n'ai pas le choix : c'est ça ou je repars vivre chez mes parents.

J'arrive aux casiers trempée. Il fait un temps de merde depuis une semaine, et j'arrive au travail trempée tous les jours. Étant donnée la longueur de mes cheveux, ils restent humides une bonne demi-journée avant de sécher complètement. J'ouvre mon casier pour y prendre ma blouse blanche ainsi que mon stylo pour y enrouler mes cheveux. J'essaie de les attacher rapidement : je suis arrivée pile à l'heure aux vestiaires. Je trottine vers la salle de pause pour retrouver ma chef et prendre mes instructions de la journée. Je glisse ma main dans ma poche pour en sortir mon badge et l'enfile autour de mon cou tout en continuant de me dépêcher. Des petits cheveux se collent au niveau de ma nuque, j'ai horreur de ça, mais je n'ai pas le temps de rectifier ma coiffure.

— Ah Elsa, tu es là. Il y a beaucoup de monde ce matin. Je veux que tu me suives toute la matinée pour voir les différents cas.

Elle finissait de signer des papiers posés sur l'immense table de la salle de pause tout en me donnant rapidement les instructions de la journée.

— Après ta pause déjeuner, tu passeras seule dans les chambres des patients déjà installés et feras les pré-visites.

Elle se redressa et rangea son stylo quatre couleurs dans la poche haute de sa blouse.

J'allais vraiment faire des pré-visites seule ? Je ne l'avais jamais fait... Une boule se forma dans mon estomac à l'idée de faire quelque chose de mal.

— Tu es sûre que je suis prête ? Je n'ai pas encore rempli de dossier de patient seule, lui indiquai-je stressée.

Elle releva la tête vers moi pour me répondre.

— Tu en es capable, Elsa. Si tu as la moindre question, je serai dans les parages.

Elle se dirigea rapidement vers la porte.

— Allez, on y va, il y a du taf ce matin.

Je passai la main sur ma nuque pour essayer de plaquer les petits cheveux qui me collaient à la nuque en essayant de la suivre.

La matinée était l'une des plus dures que j'aie eu à vivre depuis le début de mes études. Les médecins étaient surchargés, les chefs de service à bout de nerfs, et les chefs de stage devenaient désagréables avec nous. On essayait tous de suivre tant bien que mal nos responsables qui couraient dans les couloirs tout en nous balançant les tâches à faire :

— Johanna, va voir la patiente en salle 65 et dis-moi si elle est arrivée à aller aux toilettes. Laura, tu descends vite chercher les papiers que j'ai laissés dans la salle de pause.

Une jeune fille aux cheveux roux tout bouclés rebroussa chemin pour exécuter l'ordre d'Emily.

— Lauraaaaa, je ne te vois pas courir là !!, cria ma chef sur la jeune fille.

ELDEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant