Chapitre 8: Le maximum pour rester en vie

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Chapitre 8 :

Isaac m'attrapa par le bras et me retourna violemment pour me mettre face à lui. Je n'arrivais pas à m'arrêter de pleurer, mes jambes tremblaient tellement que j'allais tomber.
Il me rapprocha de sa tête froide et sévère, puis me cracha :

— Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans ce que je te dis ?

Sa voix était dure et calme. Mais il me faisait peur, cette situation me faisait peur. Comment est-ce que j'ai pu me retrouver là ? Mes larmes s'arrêtèrent, et mes yeux se plongèrent dans les siens.

— De quoi as-tu besoin pour l'aider, Elsa ?

Sa voix était devenue douce, mais son regard restait tout aussi froid. Il n'avait pas lâché mon bras, qui commençait à s'engourdir.
J'essayais de reprendre mes esprits : il fallait que je fasse au mieux. J'avais déjà vu des médecins le faire, et j'allais devoir essayer.

— De... de fils à coudre et euh... une aiguille, de l'alcool aussi, le plus fort que vous ayez, bafouillai-je, les yeux toujours plongés dans les siens

.
Il lâcha aussitôt mon bras et prit la direction de l'escalier près de la porte d'entrée. Je l'entendais sauter les marches à toute vitesse et s'activer à l'étage.
Je me tournai vers Melvin, qui était inconscient sur le canapé, le visage dégoulinant de sueur.
La jeune blonde se leva pour me laisser de la place afin que je tente de sauver son ami. J'espérais que j'allais y arriver... Je savais à peu près comment faire, et les étapes étaient claires dans ma tête, mais la théorie n'était pas la pratique. Et je n'étais pas médecin, bordel de merde. Je m'accroupis devant Melvin pour évaluer les dégâts. La balle s'était logée sur le flanc droit : elle était rangée dans une zone où il y avait beaucoup de gras. Il avait eu beaucoup de chance. Je décidai tout de même de garder cette « bonne nouvelle » pour moi : si j'échouais, on me tiendrait encore plus pour responsable

.
Des pas dévalèrent les escaliers, puis Isaac s'avança jusqu'à moi.

— Tiens.

Il me tendit une trousse que j'ouvris sans tarder. Elle contenait les accessoires que je lui avais demandés, ainsi que quelques compresses.

— Amenez-moi des linges propres. Le plus que vous pouvez : il va perdre beaucoup de sang, demandai-je tout en regardant de plus près la blessure.

Je me remémorais en boucle les étapes à suivre dans ma tête. J'avais du mal à croire que j'allais faire un truc pareil. Non seulement je n'étais pas médecin, mais en plus, si ça venait à se savoir, je pourrais avoir de gros ennuis. De toute manière, je n'avais pas le choix si je voulais rester en vie.
La jeune femme me tendit une pile de serviettes de toutes les tailles.

C'est parti.

Je versai une grosse quantité d'alcool sur mes mains pour les désinfecter. Je tremblais tellement que je me demandais comment j'allais faire pour attraper la balle sans causer plus de dégâts.

— Il faut le tenir. Le tenir fermement, car il va se réveiller quand je vais désinfecter sa plaie, dis-je en retroussant mes manches.

Isaac se mit à l'extrémité du canapé, près de la tête de son petit frère, et posa ses mains fermement sur ses épaules.

— Ok, j'y vais...

Je versai une quantité généreuse d'alcool sur la blessure de Melvin. Celui-ci se réveilla instantanément et poussa un cri de douleur. Désinfecter une plaie pareille sans anesthésie faisait très, très mal. Mes yeux se remplirent de larmes. Mais il fallait que je continue. Je glissai ma main dans la plaie, le plus délicatement possible, pour essayer de récupérer la balle. Melvin criait et se débattait sous l'effet de la douleur.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 03 ⏰

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