Brute

12.Max

Max s'est retrouvé à moitié endormi sur le canapé d'un hall d'entrée. Il a repris ses esprits lorsqu'il a vu un couple se diriger vers la réception en gloussant. Il se frotta les yeux et cligna des paupières pour se concentrer correctement.

C'était Mick, et une grande fille à son bras, il ne pouvait pas bien voir son visage. Quand elle a écarté les mèches de cheveux de son visage, il l'avait déjà regardée dans les yeux.

"Max ! Qu'est-ce que tu fais là ?" lui demande Mick, l'air troublé.

"J'attends de m'enregistrer." Max sourit, "Tu mélanges déjà le travail et le plaisir, Kalki ?" Il la taquine.

"Je ne commence à travailler que demain, alors ce n'est que du plaisir." Elle le regarda fixement. Ses yeux sombres étaient bordés de Kohl, ce qui rendait son regard encore plus intense.

"Je me suis beaucoup amusée ce soir, merci d'avoir rendu cette soirée spéciale." Elle sourit à Mick.

"C'est un plaisir ! Merci de m'avoir permis de me joindre à votre fête d'anniversaire. Bonne nuit Kalki." Mick dit, déposant un doux baiser sur sa main avant de partir.

Elle n'a pas perdu son calme, Max l'a remarqué, elle était complètement en contrôle. Il ne pouvait pas en dire autant de Mick, le garçon avait l'air épris, éperdument amoureux d'elle, à tel point qu'il lui jeta un coup d'œil et fit une seconde œillère, même en s'éloignant d'eux.

Mick parti, toute son attention se porte à nouveau sur Max. Elle se rapprocha de lui, avec un but précis à chaque pas. Il n'avait plus peur d'elle, il n'avait plus dix ans.

"Fixons quelques règles de base avant de commencer". dit-elle.

"J'aime les règles, vas-y". Il croise les bras.

"Premièrement, ne te mêle pas de ma vie privée et je ne me mêlerai pas de la tienne." annonça Kalki. "Je me fiche de ce que tu penses de ce que je fais, mais c'est moi qui dirige ici, pas toi."

"D'accord, patron." Il se moque.

"Je suis juste là pour faire mon travail, s'il te plaît ne le rend pas plus difficile qu'il ne l'est déjà". a-t-elle ajouté.

"Nous établissons des règles de base, alors je dois en établir aussi." dit-il.

"Vas-y". Elle croise les bras.

"Tu ne vas pas me forcer à faire des choses que je ne veux pas..."

"Raymond m'a déjà dit que mon travail consistait à te faire faire des choses que tu ne voulais pas faire." Elle rit.

Il se rendit compte qu'elle riait toujours de la même façon. Son nez se retroussa bizarrement et ses yeux se fermèrent presque complètement. "Ne t'attends pas à ce que je coopère alors." Il dit.

"Monsieur Verstappen, votre chambre est prête, veuillez me suivre." Un employé l'interrompt.

"Merci, donnez-moi une minute". Il lui sourit poliment. "Essaie de ne pas te comporter comme une enfant, et je ferai de même. C'est tout ce que j'ai à ajouter." Il dit en marchant derrière l'hôte.

***

L'épuisement du vol, la conversation avec elle, tout cela lui a donné un coup de mou. Il se réveilla encore un peu hébété, il ne pouvait pas se permettre de faire la grasse matinée. Il n'avait pas envie de courir, alors il demanda à son entraîneur s'ils pouvaient marcher à la place, il se rattraperait avec un entraînement cardio plus tard dans la journée.

Il s'est avéré qu'une promenade était exactement ce dont il avait besoin, il a fait des pas et a pris le temps dont il avait besoin pour s'éclaircir les idées. Il avait vraiment l'impression de se battre, il voyait Evi s'amuser avec ses amis sur les réseaux sociaux, mais elle ne semblait pas vouloir lui parler et la vie lui avait donné un nouveau tournant. Kalki. Il voulait vraiment croire que les gens changeaient, mais elle était tellement coincée et fixée sur le passé qu'il était incroyablement difficile d'être raisonnable avec elle dans le présent.

Une bonne douche plus tard, il est temps pour lui d'aller prendre son petit déjeuner. Raymond lui avait dit qu'il y retrouverait Kalki. Raymond n'avait pas besoin de savoir ce qui s'était passé la nuit précédente et le travail brillant que faisait sa nouvelle employée.

Il entre dans le restaurant de l'hôtel, Kalki et Raymond sont déjà à table et attendent l'arrivée des autres. Il pouvait voir que Kalki lui avait fait le sourire le plus faux qu'il ait jamais vu en lui souhaitant le bonjour.

"Comment ça va aujourd'hui, champion ?" lui demande Raymond.

"Bien ! Je n'ai pas très bien dormi, alors Brad m'a emmené faire une longue marche au lieu de ma course habituelle, c'était agréable, j'avais presque l'impression de méditer."

Il décida que c'était une bonne occasion de montrer à Kalki ce pour quoi elle s'était engagée, il allait parler de la nuit dernière dans les moindres détails, en laissant de côté les détails de son petit rendez-vous. Raymond avait l'air un peu confus, mais il écoutait quand même le discours de Max.

Max voulait obtenir une réaction de sa part, mais elle restait assise avec un air neutre. De qui se moquait-il ? C'était Kalki. Elle n'allait jamais lui laisser ce genre de satisfaction. Christian entra bientôt, suivi d'Helmut.

Il a observé Kalki pendant tout ce temps, elle n'était pas du tout nerveuse. Elle dégageait de la confiance, un grand sourire et une poignée de main ferme à chacune des personnes présentes. Elle n'a pas attendu que Raymond la présente, Kalki Burman.

"Je l'apprécie déjà. Une forte personnalité pour en gère une autre." dit Christian.

Elle laissa échapper un petit rire, Raymond leur parla plus en détail de son rôle et répondit aux questions des deux parties.

"Tu n'as pas dit un mot Max." dit Helmut.

"Il n'y a rien à dire, je la connais depuis un moment et je pense qu'elle fera du bon travail." Il haussa les épaules. Suffisamment bien. Il savait que cela l'agacerait, qu'il pousserait certains boutons et qu'il obtiendrait une réaction de sa part.

"Je donnerai le meilleur de moi-même et je vous assure que ce sera plus que suffisant." Elle sourit avec condescendance.

"Un mot Max ?" Christian le met à l'écart.

"Bien sûr". Max le suit.

"C'était déplacé, si tu ne penses pas pouvoir travailler avec elle, dis-le". Christian dit qu'il évalue la situation.

"Je n'ai pas de problème avec elle. Elle a un problème avec moi." Il explique.

"Et pourtant, c'est toi qui lances des piques, pas elle. Sois clair avec moi." dit Christian.

"Non, sérieusement, je n'ai pas de problème avec elle."

"D'accord," Christian acquiesce, "retourne à la table et dis-lui qu'elle fait maintenant partie de ton équipe.

"Pourquoi dois-je le dire ? C'est toi le chef d'équipe !"

"Travail d'équipe. Elle fait partie de ton entourage." dit Christian.

"Donc théoriquement, si je veux..."

"Non Max, tu ne vas pas la virer sans lui donner une chance". Il soupire.

"Très bien."

Kalki parle à Helmut des personnes avec lesquelles elle a travaillé dans le passé. Manifestement, il était très impressionné par elle.

"Désolé de vous interrompre, mais j'ai une annonce à faire." Max se racle la gorge.

"Continue". Raymond le presse.

"Bienvenue dans l'équipe, Kalki." Il fait trinquer son verre de jus d'orange avec elle.

"Merci de m'accueillir ici." Elle sourit.