A s'en brûler les ailes

Chapitre 3

De retour à Kabukicho, je gare ma Yamaha en bas de mon immeuble, un vieux bâtiment délabré mais encore suffisamment fonctionnel pour y accueillir des gens légalement. Enfin, pour ceux qui n'ont pas la possibilité d'être regardant sur la propreté des lieux où qui, comme moi, se cachent des héros et de la police.

Je descends de ma moto et me dirige vers l'entrée du bâtiment quand des bruits de lutte et de cris étouffés attirent mon attention sur la ruelle de gauche. Je fronce les sourcils avant de m'en approcher. Dans l'ombre, je distingue un homme, grand et habillé d'un long manteau. Les phares d'une voiture qui passe dans mon dos me permettent de voir l'état miteux de son vêtement et lui, mon ombre. Je ne sais pas depuis combien de temps il l'à, mais le cuir est abîmé, troué et déchiré par endroit. Ayant deviné ma présence, l'homme se tourne vers moi. Son visage est à moitié caché par un masque chirurgicale noir. Dans sa main, un couteau ensanglanté pointe vers le bas, comme s'il cherchait à désigner la jeune femme étendu inerte au sol dans une mare de sang.

_ "En voilà une petite souris bien curieuse." susurre l'homme en s'approchant nonchalamant de moi.

Pas le moins du monde intimidé, je le regarde approcher, un sourire narquois aux lèvres. Son manteau n'est pas le seul vêtement dans un sale état. Son jean gris est usé, autant que le cuir de ses rangers noires. Et étrangement, ça lui donne un certain charme. A moins que ce ne soit l'aura dangereuse mais magnétique qu'il dégage? Ses yeux se plissent brièvement face à ma réaction, mais quand il est assez proche, je peux deviner un sourire derrière son masque.

_ "Curieuse et courageuse." il ajoute en tendant sa main libre vers mon visage.

D'un mouvement rapide, je dégaine une dague pour arrêter sa main. La pointe de ma lame se plante dans sa paume, mais il ne scille pas. A la place, son sourire s'élargit, une lueur prédatrice joue dans ses iris d'un gris métallique.

_ "Et fougueuse avec ça." il murmure en retirant lentement sa main.

Une fine goutte de sang coule de sa blessure, mais l'homme ne lui laisse pas le temps de s'écraser au sol. A la place, il lève sa main à hauteur de son visage. Et sans détacher son regard du mien, il retire son masque de son visage. Les traits fins et dessinés, des lèvres fines mais pleines décorées d'un piercing, cet homme de la trentaine est incroyablement beau. Quand il passe sensuellement sa langue sur sa blessure pour en recueillir le sang, mes pupilles se dilatent et mon cœur s'emballe. J'attrape sa main et sans lui laisser le temps de réagir, c'est ma langue qui passe recueillir la nouvelle goutte de sang qui s'échappe de sa blessure. Son fluide vital à un goût étrange, indescriptible. Mon attirance pour le l'hémoglobine m'à souvent poussé à goûter celui de mes victimes, mais je n'ai jamais rien goûté de tel. Peut-être parce qu'il n'à pas peur?

Son regard accroche le mien avec tellement d'intensité que l'excitation naissante que je cherchais à réfréné jusque là fini par avoir raison de moi. Je le pousse brutalement contre le mur de la ruelle avant que le tueur n'inverse nos positions. Un immense sourire étire mes lèvres, le même que celui quie j'ai quand je chasse. Un mélange de sadisme et de jeu. La main de l'inconnu saisit fermement ma gorge, un gémissement passe la barrière de mes lèvres.

_ "Qu'est-ce que je vais faire de toi petite souris?" demande-t-il contre mes lèvres.

_ "Qu'est-ce que tu aimerais me faire?" je demande en retour, mon regard passant furtivement sur ses lèvres avant de revenir à ses yeux.

Le sourire du tueur s'élargit, sa poigne sur ma gorge se raffermit et mon excitation augmente encore.

_ "Tu n'as pas idée de toutes les choses qui me traversent l'esprit en ce moment même." me répond-il en effleurant ses lèvres des miennes.