Hell's Snakes MC #4 : French & Sarah

Découvertes en découvertes

FRENCH

Shadow et Rider reviennent bredouille, Kyle a réussi à les semer à une centaine de mètres du salon. J'ai pas de mots qui pourraient décrire ce que je ressens. La haine est là, bien présente, mais pire encore l'impuissance. Je déteste la ressentir et pourtant je crois qu'elle surpasse tout. La menace est bien plus proche et plus réelle que jamais. Je sais qu'il est taré, je n'en ai jamais douté mais jamais je n'aurai imaginé qu'il oserait ce pointer devant le club ou tout du moins s'y cacher. Il ne lâchera pas, jamais. Il est toujours là où on s'y attend le moins et on peut au moins lui accorder le fait de viser juste, il n'en loupe pas une. Si jusqu'à maintenant il attendait que Sarah soit seule aujourd'hui il vient de nous prouver que rien ne lui fait peur. Pourtant il devrait. Il l'a veut et il fera tout pour l'avoir, ce qu'il ne sait pas c'est que maintenant que Sarah est avec moi, je mourrais pour qu'elle soit libérée de ses chaînes.

Je vois bien que ma belle essaie de paraître sereine, qu'elle essaie de garder le sourire et qu'elle me taquine au sujet de notre petite soirée à deux, la première d'ailleurs. Je suis partagé entre le fait d'être touché par sa proposition et le fait qu'elle ne me fasse pas assez confiance pour être elle-même, pour me dévoiler ce qu'elle ressent, ces émotions et tout ce qui lui passe par la tête. Ou alors, j'y connais absolument rien aux femmes et ça, c'est également une possibilité, comme dirait Shadow, où est là notice ?
On est tous un peu chamboulés par cette journée et cette attaque frontale, mais une fois de plus, nous allons faire front tous ensemble. Les filles ne sont plus seules, elles ont trouvé une famille qui ne les laissera pas tomber, une famille prête à prendre les armes. Ce que je redoute le plus et dont j'aurai la réponse demain, c'est que la mère de Sarah soit impliquée, parce que soyons honnête, faire disparaitre une pourriture comme Kyle à plus de chance de passer inaperçue que supprimer la mère de Sarah. Et que l'ont soit clair, si cette foutue bonne femme est mêlée à tout ça, si elle joue a la roulette russe avec la vie de Sarah et de Charly, c'est une femme dont les jours sont comptés. Reste à savoir si Charles, le père de Sarah est prêt à fermer les yeux sur certaines choses, et à les ouvrir sur d'autres, et ça, je le saurai demain.

La journée se déroule à merveille, du moins autant qu'elle puisse l'être après les derniers événements. Je bricole ma bécane avec Rider, Sarah s'entraîne dans la salle de sport avec Ava et Adriana et ma petite princesse joue avec Eden sous la surveillance de Rina. Une heure après, je prends la direction de la pièce de Crack, il a bosser sans relâche ses derniers jours et plus encore depuis ce matin pour essayer de relier la mère de Sarah à Kyle alors j'espère qu'il aura de bonnes nouvelles à m'annoncer. J'entre sans avoir toqué, comme s'il m'attendait, il n'a pas bougé une oreille.

- J'ai quelque chose pour toi et je peux te jurer qu'après que tu l'aie attrapé je vais me faire une cure de sommeil vous êtes pas prêts.

- On verra, racontes.

- Kyle est bien pire que ce que l'on croit. Ce mec a des dossiers sur des hauts placés, des flics aux sénateurs, des maires et des pompiers, et j'en passe. C'est comme ça qu'il a su où trouver Sarah, il a toujours su où elle était. Il a aussi des dossiers sur chacun d'entre nous. Mais ce qui a retenu mon attention, c'est un dossier plus profondément caché encore, je te rassure quand j'ai vu ce que contenait la première photo, j'ai arrêté de regarder. Je me suis concentré sur des sous dossier numérotés. Il y en a cinq dont quatre mecs sur entraînés, la plupart sans famille, remerciés par l'armée.

- Ça pue la merde ça.

- Tu ne me demandes pas pour le cinquième ?

- Je t'écoute.

- Amalia Jones, épouse de Charles Jones, a pioché et détourné l'argent que son mari mettait sur un compte pour leur fille Sarah. Compte auxquels Sarah aura accès à ses trente ans, ci-joint aux dossiers les preuves. Amalia entretient depuis plusieurs années une relation extra-conjugale avec le PDG d'Oxford industries, ils se retrouvent régulièrement lorsque son mari est en déplacement, ci-joint les photos datées, de plus Amalia entretient également une relation occasionnelle avec le détective privé engagés par Mr Jones, ci-joint, les dates et lieux ainsi que les photos attestant mes déclarations. Ci-joint également quelques petites images de Mme Jones et moi datées du temps où Sarah partageait encore mon lit.

- Ces fils de pute. Putain. Alors on a ce qu'il faut ? Lui dis-je

- On a plus que ce qu'il faut. Le contrat de mariage est caduc, et malheureusement pour Sarah, je pense que sa mère est de mèches, déjà son ex se la tapait et avec tout ce qu'il a sur elle il y a quasiment aucun doute.

- Et les photos ? C'est quoi ?

- Je te laisse regarder, mais je te préviens tout de suite que si tu as le malheur de péter le moindre petit truc de cette pièce, frère ou pas frère, je te découpe en morceaux.

- C'est Sarah ?

- C'est elle. Mais je te promets que j'ai fermé directement.

- Est-ce que tu peux aller la chercher s'il te plaît mon frère ?

Il acquiesse et se lève non sans me lancer un regard qui me promet mille morts s'il y a le moindre truc ici. J'ai une idée de ce que contiennent des images, j'aurai pu les regarder, je meurs d'envie d'avoir la certitude de ce que je pense et pourtant, je ne le ferai pas. Ça me démange mais je ne cliquerais pas sur ces photos, sur aucune d'entre elles. Je ne sais pas si Sarah est au courant, et au final qu'elle le soit ou pas, je n'ai pas le droit de les regarder sans son accord. Il s'agit de son corps, d'elle, de ce qu'elle est, je n'irai jamais contre sa volonté. Je préfère qu'elle me rejoigne, qu'elle regarde alors que je l'attends impatiemment de l'autre côté de la porte, prêt à la rattraper si elle chute. Je veux qu'elle sache combien je la respecte, que je ne la jugerai pas, qu'il n'avait pas le droit, que son corps n'appartient qu'à elle. Je veux être cet homme là pour elle, je veux être pour Sarah, l'homme que j'aimerai que ma fille trouve un jour. Charly arrive en même temps que sa mer, il est l'heure pour elle d'aller chez Shadow et Ava, je l'embrasse fort sur le front, ma princesse.

J'explique la situation à Sarah et j'ai fini par la laisser seule, c'est ce qu'elle souhaitait, et je ne peux que respecter ça, j'en crève de la savoir seule face à une nouvelle épreuve, j'en crève de le savoir respirer encore, mais la patience est la clef de tout. En attendant, j'attends ma belle, patiemment. Charly étant déjà partie, je n'ai rien de mieux à faire. Ma belle semble ne plus vouloir sortir de cette pièce, crack attend face à moi, en se rongeant les ongles, je suis sur qu'au fond il prie pour qu'elle ne lui pète rien la dedans. Une heure plus tard, quand la porte s'ouvre enfin, je suis encore là, son regard reflète le vide, je ne sais pas ce qu'elle a vu sur ce putain d'ordi, mais elle semble partie loin, si loin que j'ai peur de ne jamais réussir à la faire revenir. Je la prends dans mes bras, telle une poupée de chiffon elle se laisse faire, elle ne bouge pas, j'ai le cœur en miette de la voir comme ça, j'ai la haine qui coule dans chacune de mes veines. Je la porte comme une mariée mais là encore, elle ne bouge pas, ses bras ne me serrent pas, au contraire ils sont tout contre elle, comme s'ils la protégeaient. Je la dépose sur le lit et pars lui faire couler un bain, j'y ajoute des sels de bain, et de la mousse, j'allume deux trois bougies et le tour et jouer.

- Je t'attends là, va prendre un bain, ça va te faire du bien ok ?

Elle acquiesse, muette, j'embrasse son front et la laisse se diriger vers la salle de bain dans laquelle elle s'enferme à clefs.