Hell's Snakes MC #4 : French & Sarah

Te raconter la vie

FRENCH

Aujourd'hui, ça fait trois jours que tu es réveillée, autant dire que c'est une éternité pour mes bras qui n'attendent que toi. Ce stylo est devenu mon meilleur ami, grâce à lui je t'écris ce que je ne peux toujours pas te dire, qui l'aurait cru d'ailleurs ? Écrire, et d'autant plus ce qui ressemble à des lettres d'amour est à mille lieu de ce que je suis, et pourtant, c'est devenu une véritable thérapie. Inconsciemment, je l'ai peut-être fait pour essayer de comprendre moi-même l'intensité de ce que je ressens pour toi, ou peut-être l'ai-je fais dans l'espoir que tu pourrais toi, m'aider à y mettre des mots assez puissants pour en d'écrire l'intensité. J'en sais rien, quoi qu'il en soit, ses petits bouts de papier auront été crucial, une sorte d'ancrage, ils m'ont aidé et m'aide encore à appréhender cet '' après '' que je redoute tant. La patience n'est pas ma plus grande qualité, encore une fois, à tes côtés, je l'apprends. J'ai même appris à déchiffrer tes petites mimiques comme celle que tu fais à l'instant en m'observant tout en pensant que je ne te vois pas. Tes yeux suivent le chemin de mon stylo en essayant d'y déchiffrer un mot, manque de pot, j'écris si mal que jamais tu n'y parviendra. Tes sourcils se froncent face à ma pseudo ignorance, ta lèvre du haut mord celle du bas tellement tu crève d'envie de me demander ce que je fais. Il suffirait que tu me le demandes pour que je te le dise, mais tu ne le feras pas, tu n'es pas prête, alors je ne le ferai pas non plus. C'est à sa que se résume nos vies désormais, attendre. Attendre encore et toujours, désespérément, que ta mémoire te revienne, si elle revient. Dès lendemains remplis d'incertitudes, où plus que jamais mon entêtement et ma combativité feront ma force. En attendant, je vais te compter ces trois derniers jours, tout ce qu'on ne t'a pas dit pour te préserver. Kyle n'est plus qu'un mauvais souvenir, un pan de ton passé, il n'est plus. Charles, ton père, après avoir pris mon poing dans la gueule ( je saurai me faire pardonner, promis ! ), est devenu un allié, j'ai creusé un peu et bien que je lui en veux encore, je le comprends, enfin j'essaie. Je lui laisse une chance et je sais qu'il l'a saisira. Après des semaines de traques, nous avons enfin eu ta mère et nous avons suivi les volontés de ton père, Dieu seul sait ce que j'ai rêver de la faire souffrir, au lieu de ça, c'est un billet d'avion sans retour et une surveillance constante qu'on lui a offert. Elle a signé les papiers du divorce, elle n'aura rien, elle l'a écris noir sur blanc, elle ne veut plus rien de ton père, c'est aujourd'hui un homme libre comme l'air. D'ailleurs, j'ai pas loupé les petits regards en coin avec Rina, mais les petits potins, je te les laisse, j'espère seulement que tu me les raconteras le soir. La vie à '' continuer '', si je puis dire après ton coma, Charly et moi avons tellement te chose à te raconter, à t'offrir, penses-tu pouvoir nous réserver tes soixante prochaines années ? C'est au moins ce qu'il nous faudra à tes côtés, pour te raconter cette histoire hors du commun qu'est la nôtre et pour qu'on continue à l'écrire ensemble. Tu vois, à l'instant T tu mords encore ta lèvre, n'hésites pas et vient à moi, c'est le seul signal que j'attends. Si seulement tu pouvais mesurer l'ampleur de ce que ton silence et ton ignorance cause en moi. Je te vois rire et parler avec les autres, petit à petit tu les apprivoises à nouveau, la seule distance que tu instaure c'est avec moi, sais-tu tout au fond de toi que ce qui nous lie est bien plus fort ? Est-ce la raison de ton silence ? Je me dis que peut-être, tu cherches toi aussi à en saisir l'importance ? J'aimerai pouvoir te dire tout ça, que tu sois capable de m'entendre, que tu sois prête, mais quand ce sera le cas le serais-je, moi ? Noircir des pages blanches me semble tellement plus facile, te dire ces mots à voix haute reviendraient à deposer mon cœur et mon âme entre tes mains, ironique n'est-ce pas ? Surtout quand on sait que c'est déjà le cas, à la seule différence c'est que tu l'ignore. Je ne suis même pas sûre que cette lettre ai un sens, et je ne me relirais pas, car tu risquerais de froncer encore les sourcils en me voyant la déchirer pour la recommencer encore et encore. Au final, cette lettre est un peu comme nous, folle, brouillon, incertaine, mais plus encore, elle est pleine d'amour, de celui que j'éprouve pour toi, de celui qui nous lie l'un a l'autre malgré la tempête qui fait rage. Je pourrais te promettre une vie de rêve, loin de toute douleur, de tout ce qui pourrait apparaître comme une ombre sur un tableau d'arc en ciel, je pourrais te promettre que cette lettre serait la dernière, mais la seule chose que je vais te promettre aujourd'hui est celle-ci ; Je serais toujours là.

Peu importe tes doutes, peu importe si tu te perds je ferais en sorte d'éclairer ton chemin. Peu importe les douleurs et les larmes, je penserai tes mots. Peu importe tes rêves, je les déposerai au creux de tes mains. Peu importe le temps qu'il te faudra pour retrouver la mémoire, j'en comblerais les trous et peu importe si tu m'oublies, si à jamais notre histoire s'est perdue dans un recoin de ton cerveau, je te promets de passer le reste de ma vie à faire en sorte, que ton cœur retombe amoureux du mien.

Ton Naël