Dix jours sans toi

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Charly

Neuf dodos sans maman, neuf dodos sans ses bisous et ses câlins avant de m'endormir, neuf dodos où papa a pris la place de maman et qu'il me lit mon histoire chaque soir. Papa m'a dit que maman à besoin de se reposer un peu comme moi quand je suis malade sauf que maman pour soigner ces bobos elle fait dodo sans s'arrêter. Moi je veux que maman se réveille, alors je fais dodo avec elle, papa n'est jamais loin, je le sais parce que la nuit quand je me réveille parce que j'ai fait un mauvais rêve il me prend dans ses bras et me rassure, puis, quand je me rendors il me rallonge à côté de maman, j'ouvre un oeil et je le vois se rasseoir sur son fauteuil où il fini lui aussi par se rendormir.
Avant, le vilain monsieur disait qu'il était mon papa, mais moi je voulais pas, je voulais un papa gentil, comme Naël. Je sais qu'il est triste, je l'entend demander à maman de revenir quand je dors, je voudrais lui faire un câlin à chaque fois mais je sais qu'il essaie de se cacher alors le matin pour plus qu'il soit triste, ben je fais le pitre, ça le fait rire et moi j'aime quand il rigole, il est pas méchant mon papa, il joue avec moi, il s'occupe de moi et de maman, il m'offre des cadeaux mais en ce moment il me laisse faire des bêtises, je sais que c'est parce que maman dort et il a compris que j'essaie de la réveillée. Ma maman c'est la plus gentille du monde et la meilleure mais elle aime pas que je fasse des bêtises et pourtant elle se réveille pas alors je fais comme papa, je lui parle quand il dort et même quand il dort pas.
Papa m'a accompagné acheter un cadeau pour maman, j'en ai eu plein aussi puis papa a aussi acheté un cadeau à maman mais chuuuut c'est un secret, motus et bouche cousue je ne dirais rien même sous les chatouilles, je l'ai promis à papa.

Naël

Charly est exemplaire, je sais que sa mère lui manque et pourtant, là où elle pourrait me faire la misère, elle m'apporte tout le reste. Parfois je me dis que l'environnement dans lequel elle a évolué, l'a fait grandir bien trop vite. Elle devrait rêver de princesse, ses éclats de rire devraient illuminer le club et pourtant, elle me soutient, quand elle voit que je faiblis elle enroule ses petits bras autour de mon cou et me claque un gros bisous sonore sur la joue, parfois même elle imite le pet ce qui, bien souvent, nous fait éclater de rire. Aujourd'hui, c'est le dixième jour sans ma femme, j'ai accepté pour ma fille de reprendre une vie à peu près normal, depuis trois jours on déjeune en famille dans la cuisine, on mange avec eux, on sort parfois dans la cour, j'essaie du mieux que je peux de lui changer les idées mais ce soir, comme les neufs derniers, on ira rejoindre Sarah, je lirais son histoire à Charly, puis sans aucun doute une deuxième, elle finira par s'endormir à côté de sa mère et moi, je rejoindrais mon fauteuil juste à côté, en rêvant une fois de plus à un monde où Sarah est là. Je prépare le petit déjeuné quand Ava entre dans la pièce, ces yeux cernés témoignent de son manque de sommeil et de son inquiétude, j'ai merdé et ça me frappe comme une balle en pleine gueule.

- Comment s'est passé la nuit ? Me demande-t-elle.

- Et la tienne ? Lui répondis-je, la voix emprunte d'une culpabilité naissante.

- Ça va, ne t'en fais pas, où est ma nièce ?

- Avec les jumeaux et tes petits, ils sont dans le jardin avec Shadow et Ice. Est-ce que tu aurais un moment ce matin ? Lui demandais-je.

- Bien-sûr, toujours pour la famille.

- Alors suis moi.

Elle pense sans aucun doute que je l'emmène voir ma femme, mais ce matin envers Ava plus qu'envers quiconque, je dois me faire pardonner. Je retrouve les gars et les petits, j'embrasse ma fille et demande à Shadow de me suivre, je lui dis ce à quoi j'ai pensé et bien évidemment il me donne son aval, il rejoint Ava qui nous attend et lui demande de me suivre, sans remettre en doute la parole de son mari, elle monte dans la voiture.

J'ai délaissé ma famille ces derniers temps alors que chacun à été là pour me soutenir, pour nous aider, je ne sais pas ce que j'aurai fait sans eux, comment j'aurai '' remonter la pente ''. Ava à fait tout ce qu'elle pouvait pour Sarah, pour moi, et pourtant, égoïste dans ma douleur et mon désarroi, je l'ai elle aussi mise de côté. Quand on arrive à destination, je vois le questionnement dans ses yeux, incertain comme je le suis souvent ces derniers temps, je descends sans un mot, Ava a ma suite. On s'installe et rapidement, la commande est passée.

- French, qu'est-ce qu'on fait là au juste ? Me dit-elle, je me racle la gorge et commence.

- Je veux me faire pardonner.

- Tu n'as rien à te faire pardonner, m'assure-t-elle.

- Si, je vous ai tous mis de côté ses dix derniers jours, toi y compris, alors que tu t'es battu pour que ma femme soit encore là bien qu'endormie, elle est encore en vie et c'est grâce à toi. Je te dois tout, en fait, on te dois tous beaucoup, pas seulement pour Sarah, mais pour tout ceux que tu auras aidé ou sauver au club. C'est ton métier je le sais, mais ça n'en rend pas moins les choses plus faciles surtout quand il s'agit de ta famille, et pourtant tu te bats comme une lionne pour que tout aille mieux à chaque fois. On agit tous comme si c'était normal, comme si le poids qui pèse sur tes épaules ne te marquait pas un peu plus à chaque fois. Parfois, j'ai l'impression que t'es plus la même, la responsabilité qu'on te fou sur les épaules, sans parler des à côtés t'épuises, tu t'oublies et nous, on oublie trop souvent de prendre soin de toi, alors que sans toi aujourd'hui, on en serait pas là. T'es une première dame en or Ava, on est chanceux de t'avoir à nos côtés. Alors ce matin, même si c'est pas grand chose, j'aimerais que tu mettes tout ça de côté, que tu prennes ce café avec un ami, comme on le faisait avant, qu'on parle de tout et de rien, et après ça, je t'accompagne au salon, tu vas prendre un moment pour toi. C'est beau d'être fort pour les autres, mais il faut que tu saches prendre du temps pour toi, pour souffler et pouvoir te battre encore.

Après mon monologue, je lève les yeux sur Ava et pour la première fois, sa carapace se fend et une larme roule sur sa joue. Nos femmes acceptent une vie incertaine à nos côtés, une belle vie c'est ce qu'on essaie de leur offrir et pourtant tout n'est jamais rose. On oublie cependant, bien trop souvent, que le combat qu'elle mène chaque jour à nos côtés est un combat guidé par l'amour, elles méritent du temps pour elles, et je me promets qu'elles auront un temps pour elle au moins une fois par mois. Mes frères et moi, nous occuperont des enfants et du club, pendant qu'elles, entre filles, profiteront de temps pour elle. Elles le méritent, car sans elles, le club n'est rien.

Hell's Snakes MC #4 : French & Sarah Où les histoires vivent. Découvrez maintenant