Chapitre 19 : [Another panic attack]

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2 semaines, 2 semaines ou la tranquillité était de mise. Mais dans la Nouvelle-Orléans, il était bien idiot de penser que tout resterait calme ainsi pour toujours. Dès le début d'après midi, 14 heures tapante, un message fut envoyé au petit blond qui était à son travail, travaillant sur une nouvelle affaire d'enlèvement.

Il détourna son regard de ses papiers pour le poser sur son portable. Il y vit un début de message de la part de son mari : "Salut, toi. Désolé pour ce soir mais je ne..."

Lucifer fronça les sourcils en prenant son portable en main. Il n'avait pas pu voir la fin de ce message, mais il se doutait bien de ce que cela pouvait-être. Mais il ne s'en étonnait pas vraiment. Depuis quelques jours, Alastor semblait plus distant et nerveux qu'à l'accoutumée. Il avait tenté de lui demander pourquoi, et avait joué aux enquêteurs, mais le brun était un Roi lorsqu'il s'agissait de mentir en faisant croire à tous que tout allait bien. Il soupira et ouvrit le message pour lire son entièreté.

"Salut, toi.
Désolé pour ce soir mais je ne pourrais pas être là. Une petite urgence avec ma mère.
Je rentrerais le plus tôt possible.
A ce soir, je t'aime mon cœur <3"

Lucifer soupira en tapant lentement une réponse. En deux semaines, c'était au moins la troisième fois qu'Alastor déclinait leur "rendez-vous" quotidien. Même lors des urgences comme celle-ci il était toujours présent au bout du compte. Et ce n'était jamais arrivé, il n'avait jamais été aussi absent en si peu de temps. Le blond trouvait ce comportement de plus en plus étrange, et les retards du châtains l'étaient encore plus. Il rentrait de plus en plus tard ses derniers temps.

Et le policier commençait à avoir peur, très peur. Et si il l'avait remplacé ? Peut-être fréquentait-il quelqu'un d'autre ? Peut-être même qu'il ne l'aimait tout simplement plus... Mais si c'était le cas, comment il pourrait expliquer tout ça à ses amis, à Charlie... Comment pourrait-il s'en remettre ? Il sentit ses larmes monter dans ses yeux bleus, et il se mordit les lèvres pour ne pas craquer, prenant une grande inspiration en envoyant son message, espérant que son mari remarquerait son mal-être.

"Ah... Encore...? D'accord... Tant pis, j'aurais cru que tu voudrais venir comme cette semaine on ne s'est pas beaucoup vu à cause de notre travail...
A ce soir, en espérant pouvoir te voir cette fois."

Il reposa son portable, passant une main sur son visage, essuyant au passage les perlent salées qui s'étaient immiscées dans ses yeux. Il releva la tête d'un coup en sentant une main sur son épaule. Il avait espéré que ce soit son mari, mais ce n'était qu'Anthony. Il avait eut un début de sourire qui retomba aussitôt, remplacé par un voile de tristesse. Évidemment que ce n'était pas Alastor, il  ne viendrait pas. Surtout pas à cette heure-ci, il devait être au travail lui aussi, ayant surement profité d'une pause de quelque minutes pour lui envoyer ce message.

"Eh, Lucifer. Tout va bien ? T'as pas l'air dans ton assiette ses derniers temps..." dit son meilleur ami, prenant un siège roulant pour s'assoir aux cotés du blond.

"Je sais pas. C'est Al..." il baissa la tête, réellement affecté.

"Merde... Vous vous êtes engueulés ?" demanda le grand blond, soudain inquiet.

"Non, pas du tout. Mais je le trouve... distant avec moi depuis quelques jours... Et il vient encore de décliner pour ce soir..." il souffla un bon coup pour ne pas se mettre à pleurer.

"Eh... Ça va aller, Lu'..." dit-il en lui caressant doucement et gentiment le bras.

"Tu... Tu crois qu'il m'aime encore...?" il releva son regard azur devenu rougeâtre par les larmes et la tristesse.

"Mais bien sûr qu'il t'aime encore..." il le prit aussitôt dans ses bras pour le rassurer.

Lucifer serra son ami le plus fortement possible, serrant les dents et plissant les yeux, s'efforçant de ne pas craquer. Sa respiration se fit plus forte et rapide, sentant une boule se former au fond de sa gorge, et son corps commencer à trembler. Cette situation commençait à le rendre malade et le rendre fou, il ne supportait plus que son mari s'éloigne de lui comme ça. Ça le bouffait de l'intérieur.

"Calmes toi, Lulu, ce mec est fou de toi, ça crève les yeux... Ça va aller. Tu lui en as parlé ?" il se décala légèrement de lui en lui caressant les cheveux.

"Non... Mais il doit le savoir, il est pas débile, quand même..." il vint se frotter l'œil pour essuyer l'humidité de celui-ci.

"Peut-être que si tu lui en parlais, il comprendrait plus facilement. Il se rend peut-être pas compte que son comportement te blesse ?" Lucifer haussa les épaules en reniflant. "En tout cas, moi je pense que tu devrais lui en parler..."

Anthony sourit à son ami et se releva en lui tapotant doucement l'épaule.

"Allez, ça va aller t'en fais pas. Je connais Alastor autant que tu le connais. Il ne resterait pas avec toi si il ne ressentait plus rien..." lui sourit-il gentiment.

"Mais... Il rentre tellement tard, Anthony... Et si.. Et si il avait trouvé quelqu'un d'autre...?" une larme roula sur sa joue pâle.

"Bien sûr que non, enfin... Il t'en aurait parlé. Tu sais que c'est le mec le plus honnête du monde pour ce genre de choses..."

"Ou alors il ne me le dira pas, pour ne pas me blesser..." sa respiration était saccadée, il avait du mal à respirer correctement.

"EH eh ! Lucifer, calmes toi ! Nous fais pas une crise maintenant, s'il te plait..." tenta de le réconforter son meilleur ami, se rasseyant à ses cotés.

"Mais... Je veux pas que... Je pourrais pas vivre sans lui, Anthony..." il tentait de se calmer, calmant sa respiration, sans succès.

"Lucifer..." le petit blond ne semblait pas se calmer. "Rah mais merde je sais pas calmer les crises d'angoisses, moi..." râla t'il.

"Désolé... Je suis désolé..." 

Il sentait son esprit s'embrouiller, et ses pensées s'espacer, jusqu'à ne plus avoir rien en tête. Rien à part le vide. Il ne se rendit même plus compte de ce qui se passait, ni même que ses collègues étaient venus en renforts pour l'emmener prendre l'air. A présent, Husker, Anthony et Vox étaient réunis autour du jeune policier. Mais ils ne savaient pas comment le gérer dans ce genre de moment, la dépersonnalisation, ou bien la déréalisation ? Lucifer était sujet à ses deux phénomènes très compliqués à distinguer l'un de l'autre pour eux, personnes extérieurs. Si au départ le grand blond avait cru à une crise d'angoisse, il s'était trompé sur toute la ligne.

Ils savaient qu'ils n'arriveraient pas à le calmer, seul le mari du petit blond savait faire ça en un seul contact physique et quelques mots doux. Et si cette crise avait un rapport avec le brun, alors il serait bel et bien le seul à pouvoir l'en sortir. Ils ne pouvaient que laisser Lucifer se calmer à l'air frais, restant près de lui, sans jamais le lâcher d'une semelle. Le téléphone du père de famille sonna, et en voyant qu'il ne bougeait pas, Anthony se permit de le prendre. 

"Yes ! Ça pouvait pas mieux tomber..." soupira t'il, décrochant. "Hey ! Tu tombes bien, on a vraiment besoin de toi..." quelques secondes passèrent, durant lesquelles le plus grand de tous en taille attendait la réponse. "Oh euhm... Je sais pas. Il regarde dans le vide, il tremble un peu, et... il marmonne des trucs incompréhensibles... Hein, quoi ? Oh euh oui, bien sûr."

Anthony sourit en prenant doucement la main de son meilleur ami, déposant le portable dedans. Comme simple réflex, sans vraiment y faire attention, il ramena lui même sa main à son oreille, et une voix réconfortante retentit.

"Hey, salut mon cœur..."


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Allez, ça faisait longtemps qu'on avait pas eu un chapitre sur une des crises de Lulu... J'espère représenter ça assez bien, sachant que j'en fais moi même. Mais entre le vivre et le retranscrire, c'est tellement différent et difficile.

J'y crois pas, j'écris ce chapitre alors que le 6 vient juste de sortir... On est seulement le 7 octobre, et pour vous, au moment de la sortie du chapitre, je ne sais même pas quand ce sera....

J'espère juste que le chapitre vous aura plus !

The obsessive killer of New Orleans [RadioApple]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant