Chapitre 14 : [Another easy Morning]

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Le matin arriva, et Alastor fut le premier à se lever. Cela faisait deux semaines que l'incident des preuves était arrivé. Il avait fait en sorte de ne laisser aucun indice. Ou du moins, pour le moment. Il aimait Lucifer, énormément. Mais son talent dans les affaires de crimes pouvait parfois le mettre hors de lui, et il faisait son possible pour ne rien laisser paraître. Il n'avait jamais réellement fait attention aux restes qu'il laissait de ses victimes, mais cette fois-ci, il aurait dû. Et il se maudissait lui-même d'avoir fait cette faute. Non pas que cela le dérangeait que Lucifer ait pu réussir à trouver des indices pour l'arrêter, mais le fait que ces fameux indices, Alastor ne voulait pas les laisser, le mettait dans une rage folle contre lui même. Il laissait des indices par moment, mais parce qu'il le voulait bien.

Il partit à la cuisine et prépara le petit déjeuner. Charlie était également revenue chez eux, et il pouvait entendre qu'elle était déjà réveillée, attendant tranquillement dans sa chambre, en train de jouer avec ses poupées. Il sourit en l'entendant chantonner à voix basse pour ne pas faire de bruit, et continua de préparer le petit déjeuner. Après une dizaine de minutes, il déposa tout à table, et partit voir la petite fille, toquant doucement à sa porte. Un petit "Ouiii" retentit, et il ouvrit la porte en souriant.

"Charlie, ma puce, tu viens petit déjeuner ?" dit-il en s'accroupissant devant la fillette.

"Allie ?" dit-elle en relevant le regard vers son beau-père.

"Oui, chérie ?"

"Pourquoi papa il est tout triste..?" elle dit, en continuant de coiffer sa poupée.

Alastor sentit son cœur se serrer en entendant ça. Il se racla la gorge en devenant d'un coup gêné, se grattant la nuque. Il reste simplement à fixer la petite, cherchant quoi dire. Elle était trop jeune pour connaître la réelle raison. Il n'allait pas dire "Eh bien, il est triste parce qu'il n'arrive pas à savoir qui tue sauvagement des gens et les mange après." Oui, non. Il ne pouvait pas lui dire ça. Il décida alors de faire simple, et ce qu'une petite fille pourrait comprendre.

"Papa est juste très fatigué en ce moment. Alors, il est un petit peu triste de ne pas pouvoir s'occuper de sa fille adorée, tu comprends ?" il lui pinça doucement la joue, et un rire cristallin sortit de la bouche de la petite.

"Bah aujourd'hui il travaille pas, je peux aller le réveiller, dis ?" demanda-t-elle, sautillant sur place, toujours assise.

"Non, Charlie. Je viens de te le dire, il est très fatigué. Il doit dormir."

"Mais Allie... S'il te plait ! Juste un câlin..." demanda-t-elle en faisant la moue.

Alastor soupira, se mettant à réfléchir. Il ferma momentanément les yeux, se massant les tempes, en pleine réflexion interne.

"Bien... Mais tu le réveilles doucement, et tu ne cries pas. D'accord ?" finit-il finalement par dire.

"Ouiii ! Merci, Allie ! T'es le meilleur !" elle lui sauta au cou.

Le brun se mit à rire et la serra doucement dans ses bras, lui caressant le dos et les cheveux. Ils restèrent un petit moment à se câliner doucement, puis la petite finit par finalement se relever et partit en courant vers la chambre de son père. Elle ouvrit doucement la porte, et Alastor décida de suivre la petite. Alors, il se dirigea lui aussi vers la chambre, et vit la petite secouer doucement son père.

"Papa... Papa réveille toi, papa !!" dit la petite, le secouant plus fort.

Lucifer eut un grognement d'agacement et prit un oreiller pour le mettre sur sa tête, étouffant les bruits. La petite grimpa sur son père, au-dessus de la couverture qui recouvrait son corps. Elle s'étala sur lui, posant son menton sur le torse dénudé de son paternel, un air boudeur au visage, le regardant avec des yeux ronds.

"Papaaa... Réveille toiii...." ronchonna la petite.

"Mais laisse moi dormir..." râla t-il.

Alastor eut un rire et se joignit à eux, s'allongeant aux côtés de son mari et de la fillette.

"Allez, Luci. Viens, je t'ai fait des pancakes...~" dit le brun pour motiver son mari.

Lucifer retira l'oreiller de son visage, un sourire d'enfant au visage, et les deux membres de sa famille se jetèrent sur lui pour le câliner. Il voulut s'échapper, mais son mari commença à le chatouiller, et sa fille le serra fortement entre ses bras en lui faisant des bisous partout sur les joues. Lucifer se débattait en riant de plus belles face aux chatouilles qu'il subissait. Il tentait de s'extirper de là, gigotant dans tous les sens.

"Stop ! Stop..! Pitié, arrêtez ! Ahahah...!" il continuait de rire aux éclats, des larmes perlant aux coins de ses yeux.

Les deux tortionnaires se regardèrent, et ils eurent tous les deux un sourire avant de laisser le père de famille tranquille, qui s'écroula comme une pierre contre le matelas, reprenant son souffle, encore rieur.

"Bande de psychopathes..." dit-il, soufflant, reprenant sa respiration.

"Oui, on me le dit souvent..." sourit son mari.

"Non, Alastor. Tu es pire qu'un psychopathe..." s'amusa-t-il, passant le dos de sa main sur la joue brune de son homme.

"Ça... Il faut le demander à mes victimes, inspecteur." sourit-il.

Lucifer se mit à rire, caressant les cheveux blonds de sa fille, regardant Alastor d'un air amoureux, ne se doutant pas un seul instant que ce qu'il disait était la triste et horrible réalité. La petite descendit du lit sous l'œil attentif du brun, qui se redressa aussitôt pour l'aider. Il voulait être sûr qu'il ne lui arriverait rien et qu'elle ne tomberait pas. Lucifer s'assit sur le lit en souriant en voyant son mari prendre aussi soin de sa fille, et une fois la petite partie, Alastor revint près du petit blond.

"Tu sais qu'elle est grande maintenant ? Elle ne risque plus de tomber d'un lit..." se moqua gentiment le policier.

"Je préfère prendre des précautions..." répondit le brun, gêné.

Lucifer leva les yeux au ciel et grimpa sur son homme, lui caressant tendrement les cheveux. Il l'embrassa tout aussi tendrement. Alastor sourit en rendant son baiser à son mari, caressant ses fines hanches blanches, simplement recouvertes d'un caleçon. Ses baisers descendirent jusque dans le cou du policier, qui eut un soupir d'aise, descendant ses mains sur le torse de son homme, les passant sous son tee-shirt. Le brun frémit, et il se mit à mordre doucement le cou du petit blond.

"Papa, Allie !! J'ai faiiim !!" cria la petite depuis la cuisine.

Les deux se mirent à soupirer, frustrés. Ils finirent par se lever pour aller donner à manger à la petite, qui ne pouvait même pas s'asseoir à table. Leur "table" était le plan de travail, ce qui signifiait que les chaises étaient bien trop hautes pour que la fillette puisse monter dessus. Mais la hauteur était en revanche parfaite pour les deux amoureux, qui ne se privaient pas de s'en servir lors des absences de la petite...

Lucifer enfila un tee-shirt et un pantalon de pyjama, tandis qu'Alastor aida Charlie à monter sur la chaise. Le policier arriva juste après et se mit juste à côté d'elle. Les deux Magne attendaient avec impatience leurs repas du matin. Le brun les servit en mettant le miel, le sucre et le Nutella® sur la table. Ils se jetèrent sur la préparation du tueur qui les regardaient tendrement. Il aimait plutôt bien cette vie simple, en fin de compte...

Il tuerait pour garder ces deux êtres à ses côtés pour toujours. Mais il devait mettre un terme à la souffrance de son mari. Il devait lui laisser de quoi l'arrêter. Il ne supportait plus de le voir sans cesse déprimer par sa faute. Déprimer de ne pas trouver le tueur qu'il recherche depuis des années, et qui a tué son père...

Alastor n'avait jamais eu vent de cette information. Il avait tué le père de celui qu'il aimait... Oui, à cette époque ils ne se connaissaient pas et ne s'étaient rencontrés que plusieurs années plus tard, mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir ce drôle de sentiment : La culpabilité.



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The obsessive killer of New Orleans [RadioApple]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant