Lettre du 11 janvier 2024

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Premier jour d'écriture. Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas continué à t'écrire comme ça, à la main. Je pense que je n'en avais plus le courage. J'ai perdu la raison de le faire en te perdant aussi. Et je me suis perdue aussi par la même occasion. Jour de rechute. J'ai mal mais le mal ne sort pas. Il est coincé au fond de mon ventre, dans un coin de ma tête, dans ma gorge... un peu partout quand on réfléchit bien. J'ai envie de pleurer mais j'ai déjà versé tant de larmes pour nous deux. Et je suis sûre que tu n'as aucune idée de tout le mal que tu me fais. Parce qu'on n'était rien après tout. Un instant de vie, deux âmes qui vagabondent. Sauf que pour moi tu étais le monde. Tu étais devenu une raison de rester en vie. Je m'étais fermée la porte, cette porte où l'on sait que la passion et la destruction peuvent nous saisir en un instant. Et pourtant tu as pris ma main délicatement et tu l'as posé sur la poignée. Pour me lâcher dans le vide sans que je ne m'y attende. Et j'ai chuté si brutalement. Evidemment, tu ne m'as pas regardé. Tu n'as pas vu à quel point le choc a été si fort. Tu t'es retourné et tu es parti.
Tu sais j'aimerai te détester. Ce serait plus simple, non ? Ou alors ce serait juste une autre manière de ne pas t'oublier. Parce que oui, tu es inoubliable. Il y a des jours où j'arrive à ne pas penser à toi. Mais je suis vite rattrapée par ton souvenir. Ton putain de fantôme me hante. Et c'est horrible. Pourquoi t'occupes une aussi grande place dans ma tête ?
Je me persuade que tu ne m'as pas oublié, mais je sais qu'il n'y a pas un moment où tu as, ne serait-ce, qu'une petite pensée pour moi. Je suis torturée, je sais, mais crois-moi que je me bats en permanence contre mes démons. Et j'ai tellement cru que tu comprendrais. Mais je n'ai fait que t'effrayer, comme un oiseau qu'on veut voir de trop près.
Peut-être qu'un jour tu m'expliqueras, tout ce que c'était tout ça pour toi. Tout ce que ça représentait. Si c'était important ou pas. En tout cas je te remercie pour tout le bordel que tu as mis dans ma vie, toutes les peurs que j'avais et que tu n'as fait que renforcer. Merci d'avoir enlever la confiance que je pouvais donner à quelqu'un d'autre, merci d'avoir agrandi les doutes en moi et merci de m'avoir fait me rendre compte qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond chez moi.
Je déteste quand quelqu'un fait une référence à un sujet dont on a pu parler. J'ai horreur d'entendre ton chanteur préféré dans mes oreilles. Je déteste ton omniprésence. Je déteste remarquer des détails anodins dans la rue qui me rappelle ton existence. Mais dans le fond, je sais très bien que je ne veux pas t'oublier. J'abandonne quelques fâcheuses habitudes que j'avais pour me remémorer ton existence, mais je sais qu'elles ne sont jamais bien loin, et elles savent que je les retrouverai quoi qu'il arrive. Mais un jour, je l'espère, je ne te porterai plus autant d'importance. Tu retrouveras cette place, comme la première nuit où l'on s'est enfin présenté. Les souvenirs ne seront plus douloureux, je retrouverai ma force de vivre, mon sourire et tout ce que tu as déchiré, sera recousu et paraitra comme neuf. Je souhaite que nos chemins se recroisent, qu'il n'y ai plus de doute, qu'on ne soit plus troublé et que nos âmes soient apaisées quand elles sont l'une à côté de l'autre. 

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 02 ⏰

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Anatomie d'un cœur égaréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant