CHAPITRE 24 - KHOL

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Une heure plus tôt.


Après le départ de Moon, je n'ai pas arrêté d'errer dans mon Penthouse de plus de quatre cents mètres carrés comme si je ne savais plus quoi faire. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? D'ordinaire, ce genre de chose aussi ne se produit jamais. Je vis à mille à l'heure et j'ai toujours trouvé que vingt-quatre heures dans une journée, ce n'était pas suffisant surtout pour un homme d'affaires comme moi. Entre mon travail qui me demande beaucoup d'investissements et mes diverses activités personnelles ... normalement, je ne sais plus où donner de la tête même si je suis un homme très ... très organisé ; Tout est planifié en avance et à la minute près. Mais là, je ressens comme un sentiment étrange ; un sentiment de vide qui ne demande qu'à être comblé.

Malgré mon emploi du temps surchargé, j'aime bien m'accorder quelques heures le soir, seul. Me commander un bon plat à déguster devant un film ou une série ; ou bien faire la cuisine. Je suis plutôt doué dans ce domaine aussi. À vrai dire, j'ai pris plusieurs cours particuliers avec un Chef français étoilé, ce qui m'a grandement aidé. Et comme pour tout le reste, j'apprends très vite.

Je suis loin d'être casanier, je suis quelqu'un d'hyperactif, je l'ai toujours été ... Mais j'ai réussi, au fil des années, à trouver un juste équilibre qui me convient très bien. Avant que mon entreprise devienne la plus grande Société de fonds d'investissement de New-York, j'accordais peu de temps pour moi mais principalement pour mon travail. Maintenant que j'ai réussi à faire de Global Enterprises une mine d'or que je cesse de fructifier à l'aide de mes collaborateurs, je m'octroie depuis ces trois dernières années, davantage de temps pour ma vie personnelle. Même si mon entreprise reste ma priorité.

Enfin ça, c'était avant de rencontrer Moon ...

Cette tête de mule a accaparé chaque parcelle de mon esprit. Le fait de ne pas entendre le son de sa voix dans les parages, de ne pas pouvoir plonger mes yeux dans l'automne, de ne pas sentir son odeur fruitée. Et plus particulièrement sa présence chez moi, me rend littéralement ... dingue. Comme si le fait de vivre seul alors que cela a toujours été une règle sine qua non pour moi - ce qui explique que je ne passe jamais plus d'une nuit avec mes conquêtes d'un soir - me perturbe tout à coup.

Je secoue la tête pour balancer cette pensée absurde à la poubelle telle une lettre qu'on chiffonne nerveusement d'une seule main pour s'en débarrasser au plus vite. Mais le fil de mes pensées étant une succession de contradictions avec elle, je me dis dans un premier temps :

"Tu reverras cette tête de mule ... dans quoi ? Moins de quarante-huit heures ? Ça n'est pas si long que ça. Et tu la verras suffisamment après pour en avoir marre de son caractère bien trempé !"

Et la seconde suivante :

"Bordel, qu'est-ce que ça me paraît long ... moins de quarante-huit heures !"

Je m'assois sur mon canapé, les coudes sur mes cuisses et mes mains tenant mon visage. Si j'écoutais ma raison, je dirai que ... Tout cela n'a vraiment aucun sens ! Que mon cerveau va se remettre à l'endroit dans peu de temps pour que mes synapses se reconnectent entre eux et que je puisse à nouveau réfléchir normalement. Mais si j'écoute mon coeur, je dirai tout simplement ... Qu'elle me manque terriblement. Je me frotte énergiquement le visage afin de me ressaisir, lâche une grande expiration par la bouche et me lève d'un bond du canapé. Je vais aller faire un peu de cardio et une séance de boxe dans ma salle de sport privative, cela me fera le plus grand bien. Et me permettra de ne plus penser à elle, même si ce n'est que pour une heure.

Avant cela, je récupère mon téléphone portable sur la table à manger et je constate que je n'ai toujours pas reçu de message de Moon pour m'assurer qu'elle est bien arrivée chez sa meilleure amie. Le chauffeur a dû la déposer depuis un petit moment déjà. J'en arrive à la conclusion qu'elle m'a complètement zappé alors que moi, je n'arrête pas de penser continuellement à elle comme un idiot. Et de m'inquiéter en me demandant si elle ne va pas faire une autre grosse connerie qui pourrait la mettre encore en danger. Je soupire une seconde fois en me disant qu'elle commence déjà à ne pas respecter notre accord et que cela va très rapidement me gonfler !

MOON AND THE STARS - T1 SOMBRER  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant