Les Ombres de Serpentard

La vérité éveillée

Caleb se tenait devant l’arbre, ses doigts hésitant à toucher l’écorce déformée. L’ombre l’avait guidé ici, l’arbre du Jugement. Et pourtant, au moment où il allait poser la main dessus, une sensation glacée parcourut sa colonne vertébrale. Quelque chose n’allait pas. Alors qu’il effleurait la surface rugueuse de l’arbre, une vision jaillit dans son esprit.

Il se vit, touchant cet arbre à plusieurs reprises. Chaque fois, il pensait accomplir un destin, mais le résultat était toujours le même : le monstre, l’immense créature serpentant dans le ciel, revenait à chaque fois. Une boucle infinie, une prison de répétitions où tout se désintégrait et renaissait à nouveau dans le chaos. Chaque geste, chaque décision, les ramenait toujours au point de départ.

Caleb recula brusquement. Il comprenait maintenant. Ce n’était pas l’arbre qui tenait la clé de leur salut. C’était un leurre, une diversion qui les condamnait à revivre ces mêmes événements encore et encore. L’arbre, épuisé par le temps, s’effondra de lui-même dans un souffle sourd, et une poussière épaisse s’éleva dans l'air.

« Non... ce n’est pas la solution, » murmura Caleb. « Il y a une autre voie. »

Hermione le rejoignit, essoufflée, inquiète, mais elle n’avait pas vu ce qu'il avait vu. Elle l'observait avec intensité, guettant des explications. Mais Caleb n’eut pas le temps de lui répondre. Un bruit sourd, venant de loin, retentit dans l’air lourd. Le monstre attendait, veillant au-dessus de Poudlard, une force terrifiante en train de rassembler ses hordes pour un assaut final.

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De retour à Poudlard, un chaos indescriptible s’était installé. Des hordes de créatures monstrueuses entouraient le château, attaquant la barrière magique que les professeurs et les élèves avaient érigée de toutes leurs forces. Une immense bulle d’énergie dorée entourait Poudlard, la protégeant des assauts incessants des monstres envoyés par l’entité colossale. La créature, perchée dans les cieux sombres, scrutait la forteresse avec ses yeux éternels, surveillant chaque mouvement.

Les élèves étaient en panique, les professeurs lançaient des sorts sans interruption pour maintenir la barrière. Les hurlements et les rugissements résonnaient dans l’air tandis que les créatures s’écrasaient contre le bouclier, cherchant à pénétrer les défenses.

Caleb, au milieu de ce tumulte, ne pouvait penser qu’à Hermione. Dans la confusion, il l’avait perdue. Son cœur battait à tout rompre, la peur s’emparant de lui à chaque seconde. Cherchant désespérément, il l’appelait à travers la foule, sans succès. Mais avant qu’il ne puisse aller plus loin, l’ombre réapparut à ses côtés. Sans un mot, elle posa sa main glacée sur son épaule.

En un instant, Caleb fut transporté ailleurs.

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Le monde autour de lui avait disparu. Il était maintenant dans un espace vide, noir comme la nuit, où rien n'existait. Pas de sol, pas de ciel, juste un vide infini. Quand il tenta de lancer un Lumos, une lumière faible éclaira son environnement immédiat. Devant lui, au milieu d’un lac noir, se tenait l’ombre, l’attendant patiemment.

« Où sommes-nous ? » murmura Caleb, sa voix résonnant étrangement dans cet espace désert.

L’ombre ne répondit pas. Au lieu de cela, elle s’enfonça dans le lac, laissant Caleb seul avec son inquiétude. Il décida de la suivre, ses pas créant des ondulations invisibles dans l’eau sombre. Plus il avançait, plus il se sentait attiré vers quelque chose. Puis, soudainement, au centre du lac, il vit un cœur. Un cœur qui battait lentement, suspendu au-dessus de l’eau, pulsant avec une énergie sinistre.

Curieux, mais terrifié, Caleb tendit la main et effleura la surface du cœur. Instantanément, des éclairs de visions envahirent son esprit.

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Il vit une jeune femme. Plutôt une fille, d’un âge incertain. Son visage, bien qu’indistinct, émanait une aura de tristesse et de détermination. Elle se tenait au milieu d’un ancien sanctuaire, ouvrant un livre qui semblait aussi vieux que le temps lui-même. Ses lèvres murmurèrent des mots incompréhensibles, et un rituel commença. Les symboles autour d’elle s’illuminèrent, créant une danse d’énergies mystiques. Mais Caleb ne comprenait pas ce que ce rituel représentait.

Il fut projeté dans une nouvelle vision. La même fille, plus loin dans le temps, marchait seule dans une plaine vaste et déserte. Caleb pouvait sentir la désolation qui l’entourait, une terre morte, rongée par le vide. Au centre de cette plaine, une anomalie spatio-temporelle flottait, distordant la réalité autour d’elle. Il ne pouvait s’en approcher, mais il entendit une voix profonde, résonnante, s’adresser à la fille.

« Le monde est à genoux. Scelle ton destin en moi, et je te donnerai le pouvoir d’élever un nouvel ordre. Étreins l’infini, et tout te sera révélé. »

La fille hésita, mais finalement, elle se laissa entraîner vers l’anomalie. D’une lenteur infinie, elle posa ses lèvres sur l’entité déformée. Aussitôt, une explosion cataclysmique retentit. L’énergie libérée fut bien plus puissante qu'une bombe nucléaire, consumant tout sur son passage. Mais au milieu des ruines fumantes, il ne restait qu’une chose : un œuf. Un œuf minuscule, à peine de la taille d’un bébé, à peine 40 cm de haut.

Caleb fixait cette vision avec horreur et incompréhension. Cet œuf… était-ce le commencement de tout ? Était-ce là l'origine du monstre qui dévorait maintenant leur monde ?

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Soudain, il fut brutalement arraché à cette vision et revint à la réalité. Il se tenait toujours au milieu du lac noir, l’ombre l'observant en silence.

« Qu’est-ce que cela signifie ? » hurla Caleb, ses nerfs à vif. « Que suis-je censé faire ? Qui est cette fille ? »

Mais l’ombre resta silencieuse, se retirant peu à peu dans l’obscurité. Il comprit alors que ce n’était pas encore le moment des réponses.