𝑷𝒓𝒐𝒍𝒐𝒈𝒖𝒆 : 𝑻𝒉𝒆 𝒏𝒊𝒈𝒉𝒕 𝒘𝒆 𝒎𝒆𝒕

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♫ “When the night was full of terrors

And your eyes were filled with tears

When you had not touched me yet

Oh, take me back to the night we met” ♫

-Lord Huron




♧♧♧

13 octobre 2024.


Le suicide est un sujet controversé. Pour certains, cette action est une preuve de lâcheté. Un manque de courage face aux épreuves de la vie.

Si tu te laisses mourir, c’est que tu es faible.

Pour d’autres, cela est preuve de courage.

Seules les personnes vaillantes ont le cran de passer de l’autre côté.

Pour moi, cela témoigne seulement de la fatigue de combattre l’inutile. La personne veut seulement est maîtresse de son destin, et a décidé que son heure était arrivée. 

Alors peut-être qu’en ce moment on pense que je suis lâche, ou au contraire courageuse. Mais tout ce que je sais, c’est que j’hésite à me laisser tomber de ce toit. Mon pied tente désespérément de faire un pas dans le vide, mais il revient se poser sur terre dès qu’il sent que le danger est proche.

Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à sauter ? 

Je n’ai plus la force de continuer. Pourtant mon corps n’arrive pas à prendre sa décision. Même si je sens le vent me narguer, et me pousser en avant dans cette nuit noir. Mais je résiste. Aucune émotion ne me traverse. Juste du vide. Comme ce que je regarde depuis une heure. Seules quelques lampadaires éclairent la rue au-dessus de laquelle je me tiens. Une rue calme, sans passant. Peut-être bientôt sali par mon cadavre. Tout le monde fait sa vie, dort peut-être, en ayant aucune idée qu’une jeune fille est sur le point de ce tuer. Ils verront la nouvelle passer aux informations demain matin. Ils seront peut-être peinés, en pensant que ça aurait pu être la leur. Puis quelques minutes après, ils m’auront tous oublié. C’est comme ça. Notre existence est éphémère, comme notre souvenir qu’on laisse derrière nous. L’être humain n’est que de passage, il est là seulement le temps d’un voyage. Et le mien sera plus court que la moyenne. 

Je commence à me pencher en avant, prête à mettre fin à cet enfer. Mon rythme cardiaque s'accélère en sentant la fin approcher à grands pas. 

        -   Mauvaise idée. 

Un sursaut prend possession de mon corps, ce qui me fait lâcher un gémissement de peur. Et me fait tourner à la vitesse lumière dans la direction de l’inconnu qui m’a arrêté.

Un type, dont le visage est dissumulé grâce à la capuche de son sweat noir, se tient derrière moi. J’aperçois de la fumée sortir de celle-ci, me laissant deviner qu’il tient une cigarette dans sa bouche. Il pointe du doigt l’endroit où je me trouve.

        -  Tu crois que les personnes habitant ici ont envie de retrouver ton cadavre décomposé demain, en allant au travail ? me demande-t-il avec une certaine nonchalance dans sa voix. 

        -  Je…

        - Tu es assez égoïste pour laisser des innocents voir cette horreur ? me coupe-t-il 

Je n’avais même pas penser à ça. Il a raison.

Je suis égoïste. 

Je suis prête à laisser des innocents, avec une âme encore blanche et innocente, traumatisés ? Je suis prête à salir leur souvenir avec une atrocité pareille ?

Qu’est ce qu’il m’a pris ? Je ne suis pas ce genre de personnes !

Le désir de mettre fin à mes souffrances m’a empêché de voir tout le reste. 

Je suis immobile. Je n’arrive pas à bouger, piégée par mes pensées, figée par la peur. Je suis seulement entrain de réaliser la grosse bêtise que j’étais sur le point de commettre. Et mon coeur qui palpite à une vitesse que je ne soupçonnais pas enfonce le couteau dans la plaie.

Je l’entends s’approcher de moi, tout doucement. L’odeur de nicotine arrive jusqu’à mes narines. J’ai toujours détesté cette odeur. Finalement, quelle est la différence entre lui et moi ? Il attend lui aussi la mort. De manière plus lente certes, mais il l’attend quand même. Alors quelle différence ? 

Il ne laisserais pas de personnes innocentes trouver son cadavre lui. 

        - En plus, ce serait dommage de faire disparaître un si joli visage.

Je tourne la tête vers lui. Je ne sais même pas quoi ressentir ou répondre. Je me sens si stupide et honteuse maintenant. C’est comme si je sortais d’un état second, et ça me fait vraiment peur, tellement que j’en tremble de la tête au pied.

Je le vois du coin de l’oeil appuyer ses coudes sur le rebord où je suis encore debout, avant de balancer son mégot de cigarettes par-dessus. En temps normal, j’aurais ressenti de l’irritation. Mais là je ne suis pas dans mon état normal.

        - Allez, descends de là, m'ordonne-t-il. Je ne veux pas avoir ta mort sur la conscience. 

Après quelques secondes je me décide tout de même à descendre. Et sans un regard pour cet homme, je m’en vais comme une voleuse, en sentant mon coeur palpiter jusque dans mes tempes, et une respiration qui commence à se faire irrégulière.

Une seconde de plus, et j’étais morte.

On vient de me sauver la vie. 



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Bonjour, à tous !
Voici le prologue de mon histoire ( je tremble actuellement en écrivant ceci 🥲 ).
J’espère que cette histoire vous plaira, et si ce n’est pas le cas, s’il vous plaît ne dites rien 🙏 ( je n’ai pas envie de pleurer 😭 ).

Bonjour, si vous voulez continuer cette histoire, je vous donne rendez-vous dimanche prochain !

Bon dimanche à tout le monde 🪶

XIII Où les histoires vivent. Découvrez maintenant