Dans le blanc des yeux

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C’était la veille d’Halloween, et une étrange brume enveloppait le village

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C’était la veille d’Halloween, et une étrange brume enveloppait le village. Les habitants savaient que cette nuit n’était pas comme les autres. On murmurait qu’à cette époque de l’année, quelque chose rôdait dans les rues, quelque chose de plus effrayant que les déguisements et les citrouilles illuminées.

Jules, un garçon de douze ans, avait entendu parler de la légende des "Yeux blancs". Chaque année, on racontait qu’une créature apparaissait à la nuit tombée, à la recherche de nouveaux visages. On disait qu’elle prenait la forme de ceux qu’elle croisait et volait quelque chose de très précieux : le reflet dans le blanc de leurs yeux.

Ce soir-là, poussé par la curiosité, Jules décida d’aller vérifier par lui-même. Avec sa lampe torche à la main, il traversa le parc désert. Les arbres semblaient s’incliner vers lui, comme s’ils chuchotaient des avertissements.

Soudain, il entendit un craquement derrière lui. Se retournant, il aperçut une silhouette floue qui se détachait à travers la brume. Ses pieds restaient collés au sol, et un frisson parcourut son échine. La silhouette s’approchait lentement, sans bruit. Puis elle émergea de l’obscurité : une jeune femme en robe blanche, pâle comme la mort, mais ce qui frappa Jules, c’était ses yeux. Ou plutôt, l’absence de regard.

Dans le blanc de ses yeux, il n’y avait ni pupilles, ni iris, seulement un vide laiteux, comme un écran figé sur un cauchemar.

Elle tendit la main vers lui. “Ils m'ont volé mon reflet, je dois trouver un nouveau visage.”, murmura-t-elle d'une voix glaciale.

Jules sentit son souffle se couper. Tout autour de lui sembla ralentir. Il tenta de reculer, mais ses jambes refusaient de bouger. La femme s’approcha encore plus, ses orbites blanches le fixant intensément. Il pouvait voir, à l’intérieur de ce blanc, des formes se dessiner, des visages tordus de douleur, comme emprisonnés dans une mer de brume. Il comprit alors que ces yeux contenaient les âmes de ceux qu’elle avait capturés.

“ Regarde-moi… et ton reflet sera mien.”, chuchota-t-elle.

Dans un ultime effort, Jules ferma les yeux et se retourna, courant de toutes ses forces. Son cœur battait si fort qu’il avait l’impression qu’il allait exploser. Il n’ouvrit les yeux qu’une fois arrivé devant chez lui, le souffle court et le visage livide.

Le lendemain, en racontant son histoire à ses amis, personne ne le crut. Mais quelque chose n’allait pas. Chaque fois qu’il croisait son reflet dans un miroir, Jules remarquait une petite ombre dans le blanc de ses yeux. Une silhouette ainsi que ces paroles comme chuchoté à son oreille.

“Dans le blanc des yeux,
Là où la lumière vacille,
Les ombres dansent, silencieuses, hostiles.
Le froid s'infiltre, le cœur s'agite,
Une présence rôde, muette mais explicite.

Dans le blanc des yeux,
Le reflet d'un secret ancien,
Un mystère enfoui dans un profond lien.
La lune, complice, éclaire ce chemin,
Où chaque pas résonne comme un sinistre refrain.

Dans le blanc des yeux,
Là où le cauchemar s'éveille,
Les fantômes murmurent, étranges merveilles.
Ton souffle s’arrête, ton sang se glace,
Dans cette nuit où plus rien ne te déplace.

Tu scrutes, mais rien ne bouge,
Et pourtant...
Dans le blanc des yeux,
Le monstre attend.”

Celle de la femme aux Yeux blancs, qui attendait patiemment… prête à revenir.

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