Des goblins trop malins

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Dans un petit village niché au creux des montagnes, les habitants se préparaient pour la nuit d’Halloween

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Dans un petit village niché au creux des montagnes, les habitants se préparaient pour la nuit d’Halloween. Les citrouilles étaient allumées, les enfants costumés déambulaient joyeusement, mais une vieille légende courait encore parmi les anciens : celle des Goblins, des créatures malicieuses, promptes à jouer des tours diaboliques lorsque la nuit d’Halloween étendait son voile.

La plupart des villageois ne prenaient plus cette histoire au sérieux, mais cette année, les goblins étaient bien réels et ils avaient décidé que ce Halloween serait le leur.

Tout commença tranquillement. Les habitants faisaient la fête dans la grande place, distribuant des bonbons, quand une première farce éclata : un feu d'artifice inattendu explosa au-dessus de la foule, projetant des bonbons partout. Les enfants riaient, croyant à une surprise. Mais les rires se transformèrent rapidement en cris quand les citrouilles se mirent à rouler toutes seules, zigzaguant entre les jambes des villageois comme si elles étaient possédées. Les portes des maisons claquaient sans cesse, les fenêtres s’ouvraient et se fermaient à toute vitesse, et les ombres dansaient sur les murs, prenant des formes grotesques et terrifiantes.

Personne ne remarqua d'abord les petites silhouettes agiles qui s’esquivaient dans les recoins sombres. Les goblins, avec leurs visages rusés et leurs yeux brillants, se faufilaient partout. Ils étaient petits mais incroyablement rapides, chacun portant des habits rapiécés et des sacs remplis de gadgets qu’ils utilisaient pour semer le chaos.

Les villageois tentèrent de garder leur calme, pensant qu'il ne s'agissait que de mauvais tours. Mais bientôt, les choses prirent une tournure plus inquiétante. Les lumières vacillèrent, puis s’éteignirent toutes en même temps. Dans l’obscurité, des ricanements aigus résonnèrent. Les goblins se regroupèrent dans les coins d’ombre, chuchotant entre eux, concoctant leur prochain plan avec des rires narquois. Leur intelligence diabolique surpassait celle de simples créatures malicieuses : ils étaient organisés, et chaque farce semblait plus élaborée que la précédente.

L’un des goblins, un peu plus grand que les autres, nommé Lok, semblait être le chef. Il portait un chapeau trop grand pour lui et une veste pleine de poches bourrées d’instruments bizarres. Avec un sourire en coin, il s’élança vers la place du village, où les habitants, à présent paniqués, tentaient de rallumer les lumières.

« Vous croyez que les bonbons sont pour vous ? » murmura Lok en ajustant une petite boîte mécanique dans ses mains. En quelques secondes, des centaines de bonbons s’animèrent, roulant au sol, se transformant en petites bestioles sautillantes qui mordillaient les chevilles des passants.

Les cris redoublèrent, et les villageois, désormais épuisés par cette série de farces monstrueuses, commencèrent à fuir vers leurs maisons. Mais les goblins, bien trop malins, avaient déjà prévu cela. Ils avaient bloqué les serrures avec des bâtons tordus, piégé les porches avec des pièges à ressort, et même dérouté les chiens du village en les attirant avec des morceaux de viande magiques.

L’un des enfants, Oscar, un garçon déguisé en chevalier, avait observé toute la scène avec plus de curiosité que de peur. Il avait entendu parler des goblins dans les contes de sa grand-mère et savait qu’ils adoraient les défis intellectuels. Tandis que tout le monde paniquait, il s’approcha discrètement de Lok, qui riait en regardant les villageois trébucher sur leurs propres décorations.

« Vous êtes très forts, » dit Oscar avec assurance. Lok se retourna, surpris de voir un enfant qui ne semblait pas effrayé.

« Oh, un chevalier miniature ! » ricana le goblin. « Que veux-tu, petit ? »

Oscar, les bras croisés, proposa : « Si tu es vraiment aussi malin que tu le dis, peut-être que tu pourrais résoudre une énigme. Sinon… peut-être que je suis plus intelligent que toi. »

Le regard de Lok s'assombrit. Les goblins détestaient qu'on remette en question leur intelligence. « Très bien, petit humain. Pose ton énigme, mais si je gagne, tu devras rester avec nous, devenir notre petit serviteur goblin pour l’éternité. »

Oscar hocha la tête. Il connaissait le risque. Il prit une grande inspiration et posa l’énigme que sa grand-mère lui avait autrefois racontée : « Je suis léger comme une plume, pourtant le plus fort ne peut me tenir plus de cinq minutes. Qui suis-je ? »

Lok fronça les sourcils, ses doigts griffus tapotant sa boîte. Les autres goblins, silencieux pour une fois, se rapprochèrent pour écouter. Le chef réfléchit, cherchant frénétiquement la réponse. « Une plume ? Non, c’est trop évident… Le vent ? Non, ça peut durer plus de cinq minutes… »

L’ombre d’un doute traversa son regard. Il regarda Oscar avec suspicion, mais le garçon ne bougea pas. Puis, après ce qui sembla une éternité, Lok tapa du pied, furieux. « Je ne sais pas ! »

Oscar sourit triomphalement. « La réponse est : le souffle. »

Un murmure parcourut les goblins, et Lok poussa un cri de frustration. « Tu as gagné cette fois, humain ! Mais nous reviendrons ! »

Avec un dernier ricanement, Lok et ses goblins s’évaporèrent dans la nuit, laissant derrière eux des lanternes brisées, des bonbons animés et un village totalement épuisé par cette nuit de farces. Oscar, fier de son astuce, rentra chez lui en héros, mais une chose était certaine : les goblins trop malins n’allaient pas oublier cette défaite de sitôt.

Et à chaque Halloween suivant, le village gardait un œil vigilant sur les ombres, sachant qu’à tout moment, les goblins pourraient revenir, prêts à semer de nouveau le chaos… et à réclamer leur revanche.

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