chapitre 6 :Les Échos de la solitude

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Chapitre 6 : Les Échos de la Solitude

Les jours passent, et bien que Ramsès ait partagé des moments avec Yuna, il se sent de plus en plus isolé. La rencontre au parc, qu'il avait attendue avec tant d'espoir, s'était révélée être un rêve qui ne durait qu'un instant, tandis que la réalité de son quotidien reprenait le dessus. Chaque jour, il se levait avec un mélange d'excitation et de mélancolie, espérant retrouver ce lien fort, mais chaque interaction lui rappelait à quel point il se sentait éloigné.

Journal de Ramsès :

Date : 1er mai

Je réalise que ma solitude pèse lourdement sur moi. La rencontre avec Yuna au parc était comme un souffle d'air frais, mais il ne reste que le souvenir d'un rêve éphémère. Après ça, tout semble revenir à la monotonie. J'essaie de me convaincre que les choses vont changer, mais je n'arrive pas à faire taire cette voix dans ma tête qui me dit que je suis coincé.

Chaque jour, je vais à l'école, mais je me sens comme un spectateur. Yuna est entourée de nouvelles personnes, et même si elle fait de son mieux pour m'inclure, je ressens une distance que je ne peux expliquer. Ses nouveaux amis, leur énergie, leur joie... tout cela me rappelle à quel point je me sens à l'écart.

Je passe mes soirées à lire, mais même les histoires que j'adore semblent parfois fades. La magie des mots ne parvient pas à chasser ce sentiment d'ennui et de vide. Chaque fois que je ferme un livre, je me retrouve face à moi-même, seul avec mes pensées.

Un après-midi, après l'école, Ramsès rentre chez lui, épuisé par la journée. Il s'installe à son bureau, entoure son livre de photographies sans vraiment le regarder. Il pense à Yuna, à leurs rires, mais il ne peut s'empêcher de sentir qu'il lui manque quelque chose. Le vide laissé par son déménagement devient un gouffre qui se creuse jour après jour.

Il se souvient de la promesse qu'il s'était faite : prendre des photos, capturer la beauté qui l'entoure. Mais chaque fois qu'il sort, il se sent paralysé par l'idée de ne pas être à la hauteur. Comment pourrait-il immortaliser ce qu'il ne parvient même pas à comprendre ?

Ce soir-là, alors qu'il s'assoit à son bureau, il prend son appareil photo. Les lumières tamisées de sa chambre jettent une lueur douce sur les objets familiers qui l'entourent. Il photographie des détails banals : un livre, une tasse de café, une plante sur le rebord de la fenêtre. Chaque clic résonne comme un rappel de sa solitude.

Journal de Ramsès :

Date : 2 mai

J'ai commencé à prendre des photos aujourd'hui. C'était censé être un pas vers quelque chose de nouveau, mais je ne fais que capturer des fragments de ma solitude. Rien de ce que je vois ne semble vraiment vivant. Peut-être que je ne vois que ce qui me pèse.

Yuna m'a proposé de me rejoindre bientôt pour que nous prenions des photos ensemble. Mais je crains de lui montrer ce que j'ai fait. Mes images ne sont que des échos de ma solitude. Comment pourrais-je lui faire partager cela ?

Les jours se succèdent, et Ramsès continue à s'enfermer dans sa bulle. Il espère des moments avec Yuna, mais chaque interaction se dilue dans l'air comme une brume matinale. À l'école, il voit Yuna rire avec ses nouveaux amis, et il se sent à la fois heureux pour elle et terriblement triste pour lui-même.

Un jour, alors qu'il s'attarde dans la bibliothèque, il tombe sur un livre de poésie. Les mots résonnent en lui, éveillant des émotions qu'il avait refoulées. La mélancolie, l'espoir, la douleur des rêves non réalisés. Il décide d'écrire, de donner un sens à ce qu'il ressent.

Journal de Ramsès :

Date : 5 mai

La poésie m'aide à exprimer ce que je ne peux dire à voix haute. J'écris sur la solitude, sur la façon dont chaque rire autour de moi semble résonner dans un vide. J'écris pour Yuna, pour nos souvenirs, pour la peur de la perdre.

J'aimerais lui partager ces mots, mais je crains qu'elle ne comprenne pas. Peut-être que ma solitude est trop lourde à porter pour elle. Ce n'est pas qu'elle ne m'aime pas ; c'est juste que les choses changent, et je ne sais pas comment nous retrouver.

Les semaines s'étirent, et Ramsès se sent comme un spectre flottant entre les ombres de sa vie. Il continue de prendre des photos, de rédiger des poèmes, mais rien ne semble combler le vide. Il attend, espérant que Yuna sera un jour capable de lire les lignes de son cœur, mais chaque jour qui passe semble éloigner un peu plus leur amitié de l'innocence d'autrefois.

Alors qu'il regarde par la fenêtre, il voit des enfants jouer au ballon dans la rue. Un groupe de rires, de joie. L'envie de les rejoindre le titille, mais il reste figé, prisonnier de sa propre solitude. C'est dans ces moments de contemplation qu'il réalise qu'il doit affronter ses peurs.

Demain, il doit trouver le courage d'aller voir Yuna, de lui parler de ce qu'il ressent réellement. Il sait qu'il ne peut pas rester en retrait éternellement, que l'amitié qu'il chérit a besoin de lumière pour ne pas s'éteindre.

Et alors qu'il ferme les yeux, il s'imagine, une fois de plus, courant vers Yuna, comme ils le faisaient autrefois, les rires résonnant dans l'air, unis face à un avenir incertain.

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