Un Amour Inavouable

chapitre 4: semences Discrètes

Chapitre 4 : Semences Discrètes

Le déménagement de Yuna dans un nouvel appartement, un peu plus loin dans le quartier, a apporté un souffle de changement dans leur amitié. Ce qui était autrefois une routine simple et rassurante devient maintenant un tableau incertain, où chaque trait est une nuance de mélancolie. Ramsès s'asseoit à sa table, le journal ouvert devant lui, la plume hésitante.

Journal de Ramsès :

Date : 12 avril

Yuna a déménagé. Elle a pris tous ses rêves et les a emportés avec elle, laissant derrière elle une vide dans ma routine. Je me rends compte à quel point je comptais sur sa présence. Chaque après-midi, je savais que je pourrais la trouver assise sur cette pierre usée, à parler de musique, de ses projets, de tout et de rien. Maintenant, il y a ce silence, cette absence.

Elle s'est liée d'amitié avec de nouveaux visages, des personnes que je ne connais pas. Chaque fois que je la vois, il y a cette étincelle dans ses yeux, un éclat que je n'ai pas eu l'occasion de partager. Je suis heureux pour elle, mais une jalousie sourde gronde en moi. J’ai peur de perdre ce que nous avons construit.

Je me demande si elle pense à moi comme je pense à elle. Peut-être que je suis trop attaché. Peut-être que je devrais simplement laisser faire les choses. Mais je ne peux pas. Chaque nouvelle amitié qu’elle tisse m’éloigne un peu plus. Je ressens un manque, une douleur sourde. Ce qu’elle représente pour moi, c’est bien plus qu’une simple amie. Pourquoi ne puis-je pas lui dire ?

Ramsès referme son journal, le cœur lourd. Il se lève et regarde par la fenêtre. Le soleil se couche lentement, projetant des ombres longues sur le pavé. Yuna, dans son nouvel environnement, semble épanouie, mais pour lui, chaque rumeur de changement le ronge.

De son côté, Yuna ressent également une mélancolie face à ce changement. Bien qu'elle s'efforce de s'adapter à sa nouvelle vie, elle ressent un vide dans son cœur. Ses nouveaux amis sont charmants, mais rien ne peut remplacer les instants partagés avec Ramsès. Elle se rappelle leurs éclats de rire et leurs promesses d'éternité, et chaque sourire échangé avec ses nouveaux compagnons semble incomplet.

Journal de Yuna :

Date : 12 avril

Aujourd’hui, j’ai commencé à m’habituer à ce nouvel appartement. Les murs sont encore nus, mais je m’imagine déjà y accrocher mes partitions et mes photos. Pourtant, quelque chose me manque. Ramsès. Je vois d’autres visages autour de moi, mais mon cœur a du mal à se remplir de cette nouvelle amitié.

Je me sens coupée de lui. Chaque jour, je pense à notre pierre, à nos conversations. Il doit m’en vouloir d’avoir déménagé. Je me demande s’il ressent la même chose que moi. La distance crée une barrière que je n’ai jamais voulu. Je suis tiraillée entre l’excitation de ce nouveau départ et la tristesse de perdre une partie de moi-même.

Peut-être que je devrais lui parler, lui dire à quel point il compte pour moi. Mais j’ai peur qu’il pense que je l’oublie. Je ne veux pas qu’il ait cette impression. Chaque note de musique que je compose me rappelle nos moments ensemble. Je n’arrive pas à me défaire de cette nostalgie.

Le temps passe, et l’incertitude s’installe.

Les jours passent, et Ramsès se retrouve de plus en plus isolé. Lorsqu’il aperçoit Yuna avec ses nouveaux amis, un mélange de tristesse et de jalousie l’envahit. Chaque éclat de rire qu’il entend le plonge un peu plus dans l’angoisse. Il tente de se convaincre que cela ne changera rien, mais au fond, il sait que cette distance pourrait bien détruire leur amitié.

Un après-midi, alors qu’il traîne dans un café du quartier, il aperçoit Yuna, entourée de ses nouveaux amis. Ils rient ensemble, leurs voix s’élevant comme des mélodies joyeuses. Ramsès serre les poings, une douleur sourde dans sa poitrine. Il veut s’approcher, mais une voix intérieure lui crie de rester à distance.

Il finit par tourner les talons, sa décision de ne pas se mêler de ce nouveau monde le rongeant. Dans sa tête, une bataille se livre : il veut protéger leur amitié, mais il craint que cette distance ne soit que le début d’une séparation définitive.

De son côté, Yuna remarque son ami, mais elle ne parvient pas à le rejoindre. Les nouveaux amis l’entraînent dans une conversation animée, mais son esprit est distrait par la pensée de Ramsès. Elle se demande comment il vit ce changement, si la distance l'affecte autant qu’elle.

Le lendemain, Yuna décide d’écrire à Ramsès, une tentative de renouer le contact. Elle se rend compte qu’elle doit lui faire comprendre qu’il compte toujours pour elle, malgré tout.

Message de Yuna :

Salut Ramsès,

J'espère que tu vas bien. Je voulais juste te dire que tu me manques. J'aimerais qu'on se voie bientôt, juste nous deux, comme avant. J'ai besoin de parler. À très vite ?

Le message reste sans réponse pendant quelques jours. Ramsès relit et relit chaque mot, se demandant s’il doit répondre ou laisser le silence s’installer. Finalement, il se décide à l'appeler, son cœur battant à tout rompre.

Lorsqu’il entend la voix de Yuna à l’autre bout du fil, un mélange de soulagement et de nervosité l'envahit. « Yuna… » commence-t-il, mais la conversation prend une tournure inattendue.

« Ramsès, je suis désolée pour tout ça. J’ai l’impression qu’il y a un fossé entre nous, et je déteste ça. »

Les mots de Yuna le touchent. « Moi aussi, Yuna. J’ai peur de ce qui est en train de se passer. »

Yuna se tait un moment, puis répond doucement. « Nous devons trouver un moyen de traverser cette tempête, Ramsès. Je tiens à toi. »

Leurs échanges sont empreints d’une tension palpable, mais chaque mot prononcé les rapproche lentement de la vérité qui se cache derrière leurs sentiments inavoués.

Alors qu’ils continuent à parler, une certitude émerge dans l’esprit de Ramsès : il ne peut plus rester silencieux. Il doit confronter ses peurs, pour le bien de leur amitié et peut-être pour quelque chose de plus.

Les graines du changement ont été semées, et chacun des deux amis doit maintenant faire face à ses propres émotions et à la réalité d’une amitié qui évolue, dans l’espoir de ne pas perdre ce qui leur est cher.