Chapitre 4
Point de vue : Valerius
Octavius : -Et si je le faisais, gladiateur, que ferais-tu ?
Est-ce qu'il me manipule ? Je sais qu'il le fait, j'en suis même certain. De mon avis, même s'il ne compte pas, il peut l'avouer sans problème, qu'est-ce que ça changera de toute façon... Je ne suis que son pion, un pion qu'il peut utiliser et détruire comme il veut...
Octavius : -Réponds, Valerius.
Répondre quoi ? Répondre que je suis habitué à être manipulé, qu'on me dise que je le suis, qu'on me punisse si je le sais et aussi quand je ne le sais pas ?
Valerius : -Ce n'est pas grave.
Je fixe le sol et soupire, je sais que je vais être puni. Je n'attendais rien quand j'ai sauvé Octavius, pas même un merci, mais le fait qu'il m'ai soigné, nourri et laissé dormir, même si ce n'est que dans un but stratégique, c'est déjà énorme, et même bien trop pour moi, alors je peux être puni sans regretter.
Octavius : -Je ne te manipule pas, je n'ai pas le temps pour ses idioties.
Hein ? Ne serait-il pas en train de mentir ? Et si c'était encore un mensonge déguisé ? Mais dans quel but, puisqu'aucun de mes maîtres ne me faisait ce genre de mensonge, puisque mon avis importait si peu. Octavius n'est pas différent des autres, il est comme tout le monde, à la recherche de mes moindres faiblesses pour m'humilier davantage.
Je suis sûr que c'est faux, à quoi bon le fils de l'empereur jouerait-il à me manipuler à ce point ? Et même s'il le faisait, qu'il le fasse, je n'ai rien à perdre, même ma vie n'a plus aucune importance. Je n'ai plus rien ni personne, alors ce n'est pas me manipuler qui me détruira plus que ça.
On ne peut pas briser ce qui est déjà réduit en cendre.
Et puis... J'ai abandonné ma vengeance pour sa sécurité, j'ai abandonné ma seule chance parce que j'ai eu un choix, parce que choisir de moi même était la meilleure chose que j'ai eu a faire. Je ne regrette rien, et si je venais à avoir un regret, ce serait de ne pas avoir pu mourir juste après l'avoir secouru.
Je sens le regard d'Octavius me brûler, il me regarde vraiment beaucoup, ça me gêne, mais je ne vais pas lui dire de ne pas le faire... Je soupire et finit de manger, en prenant bien soin de ne rien gâcher, parce que ce n'est pas tous les jours que je peux manger.
Après que le fils de l'empereur se soit endormi, je monte la garde et fini par m'endormir...
Je me réveille en sursaut. Qu'est-ce que c'est !? J'observe autour de moi et serre mon épée dans la main... Oh, ce n'est rien ; un renard vient de s'enfuir après avoir mangé les os du lapin. J'ai bougé trop vite, mes épaules se tendent à cause de la douleur de mes cicatrices, mes côtes sont si douloureuses que j'ai l'impression qu'elles écrasent mes organes...
Octavius dort toujours, le soleil ne s'est pas encore levé, mais il ne tardera pas. Uhg... Mes épaules m'envoient des ondes de douleur ardentes dans les bras, et mes côtes ne vont pas mieux... Que puis-je faire pour remédier à cela ? Pas grand chose.
Octavius bouge dans son sommeil, il se retourne et fait tomber sa cape. Le vent fait voler ses cheveux brun, et il gémit pendant qu'un frisson le secoue... J'avance jusqu'à lui et remet la cape sur ses épaules, et il se calme vite...
Je garde les yeux un instant sur son visage, plus que je ne devrais ; il est mon maître pour ce voyage, mais après ? Me gardera t-il avec lui ou est-ce que je retournerais chez le laniste ? Je ne veux pas retourner chez le laniste, il est le pire que je n'ai jamais eu. Je ne veux pas non plus rester avec Octavius, après tout, il est le fils de celui qui a brisé ma vie, et il ne m'a pas en sympathie... Je sais que je me fais des idées, je n'aurais pas le choix, j'en ai eu un, ça devrait me suffir.
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Foedus Umbrea
Narrativa StoricaEmpire Romain. Octavius, le fils de l'empereur, doit retourner au palais pour délivrer une information capitale. Il achète le meilleur gladiateur qu'il trouve : Valerius. Mais les deux jeunes hommes se détestent dés qu'ils se rencontrent : Octavius...