Chapitre 17

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A jamais...

Jisung ne peut se détourner de Minho. C'est si dur de le voir là, si proche, et de pourtant devoir suivre ce chinois qui s'est revendiqué son propriétaire à peine quelques instants auparavant... Quant à la suite de la soirée, il ne veut même pas y songer, l'idée est bien trop dure à digérer. Et il se fait traîner, s'éloignant de plus en plus de son alpha, les larmes contenues lui brûlant les yeux.

La violence du geste le surprend, et c'est un cri mêlé de surprise et de peur que pousse Jisung, qui se sent subitement entraîné vers l'arrière, s'arrachant de la main qui lui tenait le poignet pour l'attirer vers la salle de banquet. La poigne à son bras est douloureuse et lorsqu'il se retourne pour faire face à qui l'enlève si subitement au nez et à la barbe de tous, sa surprise est de taille. Minho lui empoigne le bras, et l'a tiré à lui qui s'éloigne déjà en direction de la sortie de la bâtisse, l'écureuil, totalement perdu, sur les talons.

Un coup d'œil derrière lui lui permet de voir Chan et Changbin qui font écran l'air de rien afin de leur laisser une légère avance, mais le pas claudiquant de l'écureuil ne fait que les ralentir. Comprenant qu'ils n'arriveraient pas à s'enfuir assez vite ainsi, Minho s'arrête juste l'espace d'un instant pour se saisir de son oméga et le charge sur son épaule (comme un vieux sac à patate, oui). Jisung n'a même pas le temps de réagir ou de s'offusquer, il s'accroche aux vêtements du plus vieux comme si sa vie en dépendait, craignant de tomber à chaque pas effectué, d'autant qu'il est particulièrement secoué vu le rythme effréné qu'a pris l'alpha, dès qu'il a atteint la rue

Chaque soubresaut lui fait tomber un peu plus sa tignasse devant les yeux, et au cas où, il arrive tout de même à récupérer l'une des épingles qui étaient plantées dans la coiffure qu'il portait. C'est suffisamment pointu pour faire office d'arme après tout. Le noiraud parvient aussi à relever le museau et voit Tian, fou de rage, qui court après eux, suivi de près par quelques gens de maison qu'il a déjà vu depuis qu'ils sont arrivés ici.

L'épaule de Minho qui lui percute l'estomac chaque fois qu'il rebondit l'empêche de décrocher un mot, bien plus occupé à essayer de respirer sans que son souffle soit coupé, mais l'inquiétude se fait de plus en plus grande. Son alpha n'est pas bien grand, et avec une charge telle que lui sur le dos, il va lui falloir redoubler de malice s'il veut échapper à ces gens qui les rattrapent.

- Min... Min... Oh... Oh... Je vais... Vomir... Ils...

- Sont pas loin ! J'me doute !

Bon sang est-ce qu'il connaît l'endroit où il court ainsi ? Parce que pas Jisung... Mais pour agir de la sorte, Minho a forcément un plan, non ? Le virage violent pris par le plus vieux les fait percuter un mur, mais ils repartent aussitôt, les ruelles se faisant de moins en moins fréquentées, et de plus en plus serrées et étroites. L'allure ralentie aussi, Jisung le constate. Minho est à bout de souffle, sans doutes n'avait-il pas prévu de devoir porter son cadet, mais sa jambe abîmée de lui laissait pas le choix.

Et soudain... Le noir.

La rue est quittée et une porte est vivement refermée dans le dos du plus jeune qui découvre l'intérieur d'une maison qui paraît abandonnée depuis des lustres. Minho décharge Jisung de son épaule et lui indique de ne pas faire de bruit, d'un doigt sur les lèvres. Sait-on jamais qu'ils soient encore suivis malgré le dédale de venelles dont ils arrivent.

L'attente est longue, mais les deux jeunes hommes se retrouvent à se laisser glisser le long du mur près de la porte, serrés l'un contre l'autre, au moins le temps de reprendre leurs souffles. La tête du plus jeune se dépose sur le torse de Minho qui l'entoure de ses bras, avant d'offrir un baiser appuyé sur son crane.

A toi à jamais /MinsungOù les histoires vivent. Découvrez maintenant