L'ILLUSION - Aurélien Tchouaméni
« Y'a des millions de femmes sur Terre, mais c'est à elle que j'pense. »
- Orelsan
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Lui, footballeur au Réal Madrid.
Elle, employée dans une galerie d'arts.
Aurélie...
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Après avoir pétri et étalé une boule de pâte qui ne collait plus grâce à mes mains légèrement farinées, mon frère me lançait de la sauce tomate sur mon visage. Ce n'était pas pour me défendre mais je savais qu'il n'avait pas fait exprès en vue de la tête désolée je qu'il tirait.
Cependant, comme toute bonne sœur qui se respectait, je décidais d'embêter mon frère pour le charrier.
— Eh ! Mon nez ! m'exclamais-je fortement alors que Jules venait de mettre de la sauce tomate sur mon pif, devenant ainsi rouge.
Si jamais vous ne l'aviez pas remarqué, nous étions en train de cuisiner ensemble. Bon, le compromis était de faire des pizzas faites maisons toute seule sauf que Jules s'était gentiment proposé de m'aider. Je n'allais pas refuser une si précieuse aide, non ? Sauf que ce qui devait être simple, rapide et efficace se transformait en un champ de bataille.
— On fait moins la maligne maintenant ? Hein ? ricanait Jules de plus en plus fort en voyant mon visage s'affaisser grandement. Vous pouviez noter mon jeu d'actrice quand même.
— Tu vas me le payer !
— Tu crois que c'est tes bras de fourmis qui vont faire me quelque chose ?
Pendant plus d'une vingtaine de minutes, une petite guerre se déroulait dans la cuisine blanche du joueur. Bien qu'elle soit passive, nous étions recouverts de pâtes à pizza ou encore de sauce tomate plein le corps. Après s'être calmés, nous étions allés nous changer et nous doucher malgré notre faim grandissante, et la préparation longue des pizzas n'arrangeait rien.
J'entendais l'eau de la douche tomber alors que je continuais notre repas du soir. J'avais une serviette enroulée sur ma tête à cause des multiples gouttelettes qui pouvaient tomber dans la préparation et un maillot du Barça de mon frère, pas très glamour.
À l'aide de mes mains, je mettais un peu de farine au fond de mon saladier et sur ses côtés, puis je remettais la boule dedans, et couvrais avec un torchon propre. Dans la recette originale, il fallait reposer la pâte pendant deux heures, sauf que j'avais faim. Alors tant pis.
La fraîcheur du soir était remplacée par la chaleur du four que je venais de faire préchauffer à 220°C alors que je mettais encore de la farine sur le plan de travail propre dans le but que la pâte ne collait pas.
Au loin, je pouvais entendre la sonnerie de mon téléphone vibrait incessamment sauf que sur le moment présent, je ne pouvais pas vraiment répondre à cause de mes mains remplies de farine. Ils attendront quelques minutes hein.
Après avoir fini ce que j'avais à faire, je lavais mes main au savon et les séchais grâce au torchon sec. Déambulant avec mon pyjama dans l'ensemble de la maison à la recherche de mon téléphone, je commençais à m'impatienter. Bien que je l'avais entendu, je ne l'avais toujours pas retrouvé.
