L'ILLUSION - Aurélien Tchouaméni
« Y'a des millions de femmes sur Terre, mais c'est à elle que j'pense. »
- Orelsan
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Lui, footballeur au Réal Madrid.
Elle, employée dans une galerie d'arts.
Aurélie...
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Ce matin, je me réveillais en sursaut en entendant le bruit de mon réveil. Je regardais l'heure sur mon téléphone et je réalisais que j'avais déjà vingt minutes de retard. Je sautais de mon lit, mes cheveux en bataille, et j'attrapais mes vêtements à la volée. Je m'habillais en moins de cinq minutes, mais je savais que ça ne suffirait pas.
En sortant de chez moi, je me rendais compte que je n'avais même pas pris mon petit-déjeuner. Je savais que c'était important, mais là, je n'avais pas le temps.
Mon grand sac à main dans la main, je verrouillais ma porte d'entrée avec une grande hâte de pouvoir enfin découvrir ce boulot qui, sur le papier, avait l'air de me passionner grandement. Vu que j'étais déjà en retard, je me dépêchais de mettre mon Tupperware pour ce midi dans mon sac.
Quelques minutes plus tard, je poussais la grande porte de l'immeuble à l'aide de ma main manucurée de rouge. Sans oublier de vérifier si j'avais du courriel surprise dans ma boîte aux lettres. Étant donné que Aurélien venait me chercher à la sortie du travail, je n'avais pas le choix que de prendre les transports en commun. Si j'avais des connaissances directement sur place, je leur aurais bien demander de venir me chercher mais bon...
Je courais alors vers l'arrêt de bus, les rues étaient encore un peu calmes. Mon cœur battait vite et je priais pour que le bus soit en retard aussi.
Lorsque j'arrivais à l'arrêt, je le voyais déjà au loin. Je faisais un dernier sprint et j'applaudissais avec enthousiasme en levant la main pour que le conducteur s'arrête. Et c'était ce qu'il faisait. Après avoir scanné ma carte de bus, je m'essayais près d'une fenêtre en soupirant. Comment c'était possible d'être en retard pour son premier jour ?
Une fois sortis du bus, je courais vers le bâtiment lumineux qui attirait mon attention depuis ce matin.
— Bonjour madame, je suis nouvelle ici et je cherche mon- disais-je à la réceptionniste à bout de souffle à cause de mon sport.
— Je suis occupée.
La mystérieuse dame de l'entrée avait un chewing-gum vert dans la bouche lui donnant un caractère de garce. Elle n'avait l'air ni très vieille ni très jeune mais son maquillage chargé la vieillissait, c'était sûr et certain. Avec son téléphone près de l'oreille, son air désintéressé ne me disait rien qui vaille. Avec ses cils épais et son mâchement répétitif comme une vache qui broutait de l'herbe, ses doigts aux faux ongles longs tapaient fortement sur le clavier. Cela faisait presque douloureusement saigner mes oreilles.
