chapitre huit

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𝓕𝓲𝓷𝓵𝓮𝔂

        La certitude qui habitait Finley Burke était celle de son destin radieux.

Pour lui, l'argent était le chemin du bonheur, une conviction ancrée dans une existence façonnée depuis petit. Il n'avait jamais connu la privation et se projetait déjà, accumulant des millions en tant que futur joueur professionnel de basket-ball.

L'excellence dans chaque discipline qu'il pratiquait, cependant, n'aidait pas sa réputation d'égocentrique prêt à tout pour plaire.

Plus tard, il hériterait de la fortune flamboyante de son père, une richesse étincelante qui éblouissait depuis des générations. Son avenir, à ses yeux, était déjà assuré, une source de fierté incommensurable.

C'était ce qu'il aimait faire paraître à tout le monde, il adorait la grandeur.

Tous les matins, il se le racontait devant son miroir comme un mantra. Cependant, il faisait tout pour dissimuler une toute petite chose qui restait tout de même ancrée à l'arrière de son crâne comme une maladie.

Non, tout était beau et parfait dans le monde de Finley, tout comme lui.

C'était comme cela qu'il avait été élevé.

Pourtant, derrière cette image d'égocentrisme, se cachait une priorité qui le tourmentait. C'était ce qui le maintenait immobile devant son téléphone pendant le repas au restaurant.

Finley: Tu vas pouvoir venir ce soir ?

Brooke: Je sais pas. Sûrement.

Finley: On a bientôt terminé, je viens te chercher après.

Brooke: T'inquiète, je vais me débrouiller.

Finley: Je viens te chercher dans quinze minutes.

Il releva enfin la tête quand une main vint virevolter devant ses yeux, l'empêchant de voir l'écran.

— Allô la Terre, ici la civilisation ! répliqua sa petite sœur assise à côté de lui.

— C'est bon, Leïa, enlève ta main, se plaignit Finley en écartant sa main d'un geste las.

Leïa rit simplement et lui lança un sourire taquin.

— Avec qui tu parlais ? demanda-t-elle, oscillant son regard entre ses parents en face d'eux et son frère.

— À Brooke, si tu veux tout savoir, répondit-il en rangeant son téléphone dans la poche de son pantalon.

Finley se repositionna confortablement sur sa chaise, le dos droit contre le dossier, analysant la table sur laquelle il se trouvait ainsi que les jolies lumières du restaurant.

L'odeur des pâtes à la carbonara envahissait ses narines.

— Oh, est-ce qu'elle va venir à la maison ce soir ? s'impatienta Leïa avec un grand sourire, toute excitée.

Finley était habile dans l'art du mensonge. Il savait exactement que dire et faire pour se débarrasser de situations inconfortables, surtout ici où il ne pouvait pas dire ce qu'il allait faire.

Brooke avait l'habitude de squatter chez Finley, pour des raisons évidentes qui n'étaient qu'un secret entre lui et elle. Il avait le cœur lourd rien que de penser qu'elle se trouvait chez elle en ce moment.

— Non, ce soir, on va sortir, répliqua-t-il en commençant à remettre son gilet à capuche gris, se levant après avoir fini leur repas.

— J'espère que vous n'allez pas rester traîner chez elle, rétorqua sa mère d'un ton qui sous-entendait qu'elle n'avait aucune envie que son fils fréquente les quartiers dans lesquels les maisons faisaient moins de trois pièces.

LE CLUB SURNATUREL DE TOLMEREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant