chapitre deux

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𝓣𝓪𝓵𝓲𝓪


       Le véhicule s'immobilisa brusquement sur l'espace de stationnement en face du lycée.

Le cœur de Talia s'emballa.

C'était la première fois qu'elle endossait le rôle de la nouvelle élève de l'établissement, et une pluie précoce en septembre lors de la rentrée des classes ajoutait une touche inattendue à ce moment.

Peu habituée à ce climat, elle ressentait le besoin pressant de crier à l'aide, submergée par l'appréhension de cette nouvelle année.

— Nerveuse ? interrogea sa mère, qui l'observait attentivement depuis un certain temps.

— Non, répondit-elle promptement.

Pati lui lança un regard signifiant clairement, nous allons rester ici un moment si tu ne me dis pas la vérité. Talia se grattait les cuticules.

— Et si les gens ici étaient complètement différents de la Floride ? s'inquiéta-t-elle en se mordant la lèvre inférieure.

Elle s'imaginait déjà tous les regards. Le même qu'il arborait cette nuit-là.

Sa mère ajusta sa position sur le siège, les yeux emplis d'un sentiment profond de colère.

— J'espère bien. On n'a pas déménagé pour rien.

Talia esquissa un léger sourire, le cœur rempli d'appréhension. Elle ne voulait pas répéter l'année passée. Cette fois, elle fuirait le plus loin et vite possible.

Il n'y avait que de la compassion sur le visage de sa mère.

— Chérie, tout va bien se passer ici, la rassura-t-elle en passant sa main sur la joue de sa fille. Tu te souviens combien tu étais excitée quand on a dit qu'on déménageait au Massachusetts ? Tu grimpais presque au plafond en sachant qu'on serait proches de toutes tes obsessions sur l'étrange.

Les yeux de Talia dévièrent vers sa longue jupe vert clair, les mains toujours agrippées au collier autour de son cou.

Ce collier, qui avait déclenché toutes ses fascinations et ses recherches sur des phénomènes inexplicables il y avait quelques années.

Elle savait qu'elle devait s'intégrer si elle désirait des réponses et éviter de passer pour une personne excentrique.

— Merci de me rassurer, maman, fit-elle dans un souffle. Je vais bien.

Pati glissa ses doigts sur une des longues tresses de Talia, l'air de ressasser le passé.

Talia attrapa sa tresse et la plaça le long de son dos, se doutant de ce que sa mère pensait.

Et elle ne voulait plus y songer.

— Bien. Maintenant pars avant d'être en retard pour ton premier jour.

Après les salutations et avoir quitté la voiture, Pati redémarra pour se rendre au magasin d'antiquités, laissant Talia monter les quelques marches jusqu'aux portes du lycée.

Alors qu'elle traversait le parking en train de se remplir, les élèves passaient près d'elle sans la remarquer.

Elle se retourna une dernière fois vers la voiture de sa mère qui quittait la route du lycée, pour apercevoir à nouveau ce visage si familier d'il y avait deux jours.

L'homme aux cheveux noirs se dissimulait derrière un arbre, près de la route au fond du parking.

Elle était assez loin pour se dire qu'elle l'imaginait seulement, mais il paraissait bien réel.

LE CLUB SURNATUREL DE TOLMEREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant